J’ai voulut faire un état des lieux sur un peu plus de trente de diffusion de mangas et d’animés en France. Voici un sommaire (écris à la va-vite. C’est surtout les points principaux de l’article
)
1) Le marché au milieu des années 90
2) Sommes-nous en crise ?
3) Comment suivre toutes ces séries ?
Quand j'ai débuté en 1997, les mangas et les animés (au départ avec quelques VHS), il était rare de trouver le rayon manga dans une libraire. S'il existait, ce n'était que sur une petite étagère dans un coin de la libraire et je devais, en général, commander les séries que je voulais suivre. Dans les grandes surfaces (fnac, virgin), elle était un peu plus fournie. Je ne parle même pas du rayon animé quasi inexistant.
Le nombre d'éditeurs étaient peu présents sur le marché. Des précurseurs : Glénat, J'ai lu (aujourd'hui disparue et qui proposait des adaptations très libres des œuvres et une belle numérotation des bulles au cas où on se perdrait) et Pika (selon mes souvenirs ; l'éditeur n'était qu'un détail pour moi).
Dans le cadre des animés il y avait Kazé, Dybex, Déclic Image et et AB Vidéo (et d'autres...)
Le marché était à prendre et peu croyait au succès de ce genre de production. Certains parents s'offusquaient de la violence et de la débauche de sexe que l'on trouvait dans les productions de l'époque. Il arrivait souvent que l’on se retrouve avec plusieurs minutes de scènes coupées et des dialogues modifiés rendant certaines scènes incohérentes voire même transformant certains personnages en attardé mental (
Nicky Larson par exemple). Il y a même eu des comédiens qui ont fait grève et qui ont demandé d'écrire eux-mêmes les dialogues. C'était pour
Hokuto no Ken/Ken le survivant. Imaginez-vous ce genre d'anecdotes pour
Naruto. Et le pire... C'est que cela a été accepté par l'éditeur !
Il faut dire qu'à l'époque, fin des années 80, les chaines TV n'étaient pas très regardantes sur la production et le public visé. Ils achetaient aux kilos les séries. Normal, elles ne coûtaient pas chers à l’époque. Que ce soit pour les enfants ou pour les adolescents arrivant à l'âge adulte, c'est du pareil au même.
D'un côté vous aviez la cinq qui s'était spécialisée dans les dessins animés (à l'époque on parlait de dessin animé et non d'animé) tiré de romans (
Les quatre filles du Docteur March, Princesse Sarahet de sports
Olive et Tom) ; de l'autre TF1 avec le Club Dorothée qui proposait de titres plus "violents" avec
Les chevaliers du Zodiaque, Ken, Nicky Larson, Sailor Moon, Ranma 1/2 et Dragon Ball saga). Je regardais Le club Dorothée plutôt que la cinq. A côté de ces mastodontes Antenne 2 avec Télévisator 2 avait réussit le tour de force de combiner Jeux vidéos et dessin animés japonais. On a même eu droit à
Albator 84 Avec le générique français de
Albator 78Revenons un peu à la fin des années 90, la première chaine dédiée quasiment aux dessins animés japonais
Fox Kids (à vérifier) qui s'est fait e racheter par Disney et est devenue Jetix puis Disney XD avec une diminution progressive de la production japonaise jusqu'à avoir seulement deux séries diffusées, et encore, aujourd'hui:
Pokémon et Inazuma eleven. C'est en 1998 que les pokémons débarquèrent et c'était sur cette chaîne ainsi que sur TF1. Peu après, la chaîne Manga fût créée. Elle était payante et uniquement disponible sur TPS. Game One diffusée des animés aussi bien en VF qu'en VO avec un taux de renouvellement des séries très importants comparé à aujourd’hui où on mange du Naruto depuis plus de cinq ans non stop. La chaîne participa, avec l'aide de Alex Pilot, au doublage de l'épisode qui avait été supprimé à l'époque de
Nadia ou le secret de l'eau bleue. Il s'agissait d'un épisode comédie musicale. Ils avaient en plus réussit le tour de force de le doubler avec les comédiens de la série tout en gardant les musiques japonaises.
Ce fût au début des années 2000, une période où on disait que le monde allait s'écrouler (c’est pas nouveau ce genre de prophéties), que le boom de la culture japonaise se lança. On vit apparaître de nombreux éditeurs, d'autres disparurent tandis que d'autres continuèrent à prospérer.
Il y a quelques années, j'avais entendu que le marché japonais était en crise due à une "saturation" (j'ai oublié le terme exact) et que pour nous, en France, seulement 1/3 de la production avait vu le jour. Il faut signaler que nous sommes le premier pays consommateur de mangas et d'animés hors Japon (Pas étonnant que les auteurs, producteurs, groupes, chanteurs font le déplacement pour promouvoir leur œuvre en France. Même s’ils sont payés pour cela par les organisateurs).
Est-ce que nous sommes, nous aussi, en crise à l'heure où j'écris ces lignes tard dans la nuit ? Mes observations semblent m'indiquer que oui et pourtant. Après je ne suis pas allé vérifier les statistiques. Je n'ai pas fais de recherches poussées. Je peux me tromper...
Lorsque je rentre dans les librairies et les grandes surfaces, là où au début des années 2000 il y avait des rayons de mangas et d'animés mis en avant à l'entrée des magasins, aujourd'hui elle est plus petite et de nouveau mis à l'écart dans une partie un peu plus fournie que dans le milieu des années 90. D'un autre côté Internet a su ravir de nombreuses places sur le marché et à transformé nos librairies, grandes surfaces et bouquinistes en des "top shows". On va faire un tour pour voir ce qui pourrait nous intéresser pour nous aider dans la vie quotidienne puis on va sur Internet pour trouver moins cher.
Je conclurai en vous demandant :
Comment puis-je suivre toutes ces séries ? Certaines continuent à être éditées depuis une décennie déjà ; D'autres ne le sont plus ; d'autres ne font qu’une brève apparition ; de nombreuses nouveautés apparaissent sur le marché chaque mois. Financièrement, il faut suivre et puis il faut les lire aussi.
Que ce soit donc pour les éditeurs qui doivent se faire un trou dans la dur loi de la concurrence ou pour les consommateurs qui ne savent plus où donner de la tête et qui peuvent facilement avoir un trou dans leur portefeuille (j'aime bien cette image
), ce n'est pas facile. Des animés n'ont eu droit qu'à une saison car, probablement, les ventes n'étaient pas au rendez-vous.
On au aussi vu des auteurs, inspirés par la production japonaise, proposant des œuvres au style manga que l'on a appelé : Global Manga. Certains ont cherché à s'inspirer du format japonais, tandis que d'autres ont préféré s'inspirer du format de la BD traditionnelle franco-belge. Je trouve cela intéressant de voir comment le marché évolue en s'inspirant et s'appropriant des styles. Même pour les auteurs, se faire une place au soleil n'est pas facile et vire, en France, uniquement due la BD est difficile. C'est pour cela que les auteurs (et pas que dans la BD) ont aussi un métier à côté.