Bon, j'ai enfin fini la série...il y a du bien et du moins bien.
Je vais commencer par les parties qui m'ont déplues. Tout d'abord, la réflexion politique de l'anime sur la manière dont le gouvernement traite l'apparition soudaine de gros robots m'avaient bien plus dans un premier temps, avant qu'elle ne devienne très très cliché. Je vais pas trop rentrer dans les détails, mais si cette problématique permit de donner une scène des plus poignante,
certainement une des meilleures morts que j'ai vu en anime
il n'en reste pas moins que le côté très manichéen de la réflexion gène un peu, surtout vers la fin où on tombe dans le caricaturale avec un industriel apparaissant de nul part et qui ferait passer monsieur l'ex PDG de Total pour un enfant de cœur
et une critique politique subtile, une!L'autre aspect qui m'a relativement laissée perplexe est l'explication de l'existence des robots. La première raison avancée par l'anime m'avait beaucoup plus, le présentant comme une sorte d'étape de la sélection naturelle et de l'ordre de l'univers, une sorte de machine mystérieuse dont tout en connaissant la fonction, garde une aura de secrets et de mystères surnaturels voire divins...Mais au lieu de poursuivre dans cette voie, l'anime y rajoute une étrange histoire durant un arc sur les "créateurs" des robots. Non seulement cette explication embrouille plus qu'elle n'éclaircie, mais elle n'apporte rien à l'anime. Pire, je trouve qu'elle lui enlève un certain message universel sur le destin et la fatalité que le mystère entourant la conception des robots développait parfaitement.
Mais en dehors de ces quelques moments assez brefs dans l'anime, je dois avouer avoir adoré cette série et tout particulièrement ces personnages et le tout dernier pilote de Zearth (à croire que toute la misère de l'anime conduit vers sa rédemption). Les histoires sans forcément être toutes dramatiques, sont assez belles et poussent à la réflexion sur différents thèmes assez fétiches des animes (en particulier le "qu'est ce qui mérite que l'on défende au péril de notre vie"). À cela, Bokurano offre un message à la fois assez pessimiste surtout avec cette idée que l'on échappe pas à sa destinée aussi tragique et injuste soit elle, mais introduit quand même une certaine lueur d'espoir dans la toute dernière image de la série avec l'idée du souvenir. Au finale, le spectateur devient le témoin privilégié d'une lutte anonyme et secrète tout comme le personnage de Kana: comme elle, c'est à nous de préserver mémoire de ceux morts pour nous et de faire honneur à leur sacrifice.
Et les émotions du coup suivent: si la série tombe parfois dans quelques maladresses, je suis bluffée de voir à quel point elle exploite parfaitement une formule épisodique très répétitive pour la transformer en une sorte d'épée de damoclès tragique où on espère qu'un coup de théâtre de dernières minutes changera la donne. C'est tout le génie de cette série: prendre une formule par forcément originale mais qui dans le cadre de l'histoire devient un élément clé de tensions et de suspens mettant nos nerfs à vifs. Le final en est d'autant plus tragique d'ailleurs, puisque malgré tout ce que l'on souhaite et espère, la réalité finit toujours par fracasser nos pauvres petits espoirs. Contrairement à un anime comme l'Autre monde où j'avais du mal à supporter une telle misère placée dans un monde imaginaire, le contexte réelle et moderne rends les protagonistes d'autant plus identifiables et attachants: je me souciais vraiment de savoir que ce passerait il pour eux dans les épisodes suivants.
Bokurano n'est peut être pas la meilleure série traitant du sujet (Madoka Magica va plus loin je trouve), mais vaut quand même largement le détour. Il s'agit d'une série à la forme un peu maladroite mais avec un fond pur et un message splendide qui méritent largement que l'on redécouvre cette série. De plus, l'opening est juste magnifique: