J'ai cru deviner que t'étais prof de français ou quelque chose d'approchant ^^ Moi cela fait quelques années que je n'ai pas été sur les bancs de l'école.
De grandes responsabilités et attentes n'impliquent pas
a fortiori un destin. Je dirais qu'on oppose le destin au libre arbitre. C'est vrai qu'il y a un jeu à ce propos, mais ça ne reste que des hommes, la fatalité n'est pas aussi forte que si c'était celle du
cosmos. À ce propos, la culture japonaise se rapproche beaucoup de celle de la Grèce antique, qu'on y retrouve donc des éléments de la tragédie grecque n'est pas forcément surprenant.
À propos de Shun, c'est le sujet de notre discussion tout de même, ne t'inquiète pas, j'ai bien fini de visionner cette série,
Il y a deux parties :
1) le fait de sa maitrise du pouvoir psychique qu'il soit fort, et donc il est voué à succéder au Shisei (remplacer laisse supposer un départ prématuré du Shisei).
2) le fait que son esprit soit faible et qu'il se transforme en démon. On peut en effet parler de fatalité à partir de ce moment, encore que...
Ces deux parties sont indépendantes (la preuve, le Shisei actuel ne se transforme pas en démon), la seule relation entre les deux évènements est que la puissance de la personne induit la puissance du démon (a priori, ce n'est pas forcément très clair, puisque tous les démons potentiels sont éliminés). La fin de la série nous montre bien que Shun arrive à intervenir de manière positive sur la situation, malgré son état de démon, ce qui démontre bien que son destin (sa transformation en démon inéluctable) n'est pas forcément une fatalité (quelque chose d'entièrement négatif).
De même pour Mamoru, il a préféré la fuite à la mort qu'il croyait qui lui était destinée. Or Saki avait finalement obtenue une dérogation, la mort au village de Mamoru n'était pas inéluctable. D'ailleurs La fuite n'est pas un destin auquel on peut faire face a priori. Si Mamoru et Maria ont pu s'enfuir, c'est en partie grâce à l'éducation hypnotique moins forte que les autres groupes d'enfants. Normalement il est impensable à un habitant du village de franchir la frontière.
Le destin du groupe est scellé à partir de l'excursion de début de série ? Mais justement non, il est bien précisé que pour ce groupe la main-mise du groupe dirigeant a été moins forte, les suggestions hypnotiques moins intenses. On peut même supposer que c'est en raison de l'absence d'oubli de ces expériences interdites qui ont conduits aux évènements de la série. Ceux qui dirigent le village n'avaient absolument pas prédit ce genre de conséquence à leur expérience !
Shinsekai Yori tient surement du genre dramatique, mais il n'est pas une tragédie, et pas particulièrement concernant le sort de Shun. Même si la situation de départ est une société très maitrisée, où la fatalité est très présente, voir oppressante, la narration met en jeu ici la lutte contre ce destin effroyable, lutte plus ou moins heureuse, mais dont le résultat n'est pas la fatalité irrépressible d'origine. Certes, il n'y a pas de changement radical du monde, mais l'espoir demeure.
En cela on peut rapprocher cette série à Psycho-Pass diffusé à la même période.