Je profite de la nouvelle critique qui vient de paraitre sur Shin Sekai Yori (qui en elle même, bien que peut être dans un format assez scolaire et emphatique, est très claire et prometteuse) pour revenir sur cette série. Je pourrais aussi me fendre d'une critique, mais comme beaucoup de série, j'ai peur malheureusement de me centrer trop sur un point particulier plutôt que d'offrir une bonne vue d'ensemble: cela deviendrait plus une analyse qu'une critique, donc bon, autant faire ça ici.
Pour en revenir à la série elle même, elle m'avait été vendu comme un incontournable, un anime à voir impérativement, d'autant plus que je suis très attachée à tout ce qui est interprétation, symbolique et autre animes qui laissent une part belle à leur intrigue et thématique. À ce niveau là, Shin Sekai Yori ne m'a pas déçue: la série est très riche et propose de multiples champs de réflexion, que ce soit sur l'éducation, la dualité entre conscient et inconscient, la croyance, le déclin d'une culture, la définition de l'humanité....je pourrais continuer l'énumération, chaque épisode foisonnant de messages.
Peut être trop à vrai dire.
La série se retrouve à plus d'une reprise contrainte de nous balancer directement à la figure ses concepts à travers des scènes d'expositions assez longue. Les diverses coupures dans le temps n'arrangent rien, et les personnages ou la narration sont souvent obligés de prendre le relais pour palier les vides. Cela m'a donné vraiment l'impression d'une histoire mieux adapté à un format littéraire que visuel. Et jusqu'à la dernière partie de la série qui monte en crescendo et en horreur, force est de constater que Shin Sekai Yori peine vraiment à capter l'attention. Entre la qualité de l'animation qui peut s'effondrer d'un épisode à l'autre, certains personnages qui changent d'attitude comme de chemise et comble de tout, une réalisation absolument abjecte qui coupe les scènes à la tronçonneuse, évacuant des pans entiers de narrations et occasionnant de véritables bonds en avant assez déstabilisant, mon expérience de Shin Sekai Yori fut tout sauf plaisante. Et je ne parle même pas de la bande son inexistante, voire mal employée par moment: l'usage abusif de la symphonie du nouveau monde de Dvorak, en dehors d'une simple référence au titre, est d'ailleurs totalement gratuite et n'apporte pas grand chose.
Je reconnais largement la qualité de son intrigue, mais là où Shin Sekai Yori réussit en tant qu'histoire, elle échoue à mes yeux en tant qu'anime. Il faut vraiment attendre le dernier tiers avec l'histoire de Squealer pour que la série se mette vraiment à briller, mais même après cela, je me demande si ça vaut vraiment la peine de devoir se farcir une dizaine d'épisodes dans la douleur. Je suis peut être une minorité là dessus, mais je tenais quand même à nuancer l'opinion largement positive de la série.