Ryo Saeba (City Hunter), Magnum 357 et Scotch ...
vieille sorcière Boss est en ligne. Synchronisation parfaite, l’assistant me tend une enveloppe rouge dont j'ai déjà une petite idée du contenu… SJE: Moshi moshi bossu, como estas !Boss : Arrête tout de suite tes conneries SJE! On me prévient que tu viens d'arriver?! Pas de cigarette, pas d’alcool ou t'es viré!
SJE: Pour la 1000ème fois en fin de compte. Vous me connaissez, je suis inutile sous la pression. Comment s’en est sorti ton nouveau superviseur secondaire, tu ne le maltraite pas trop ? La mégère vient de raccrocher au nez, l’invité est dans le bar de l’hôtel. Je me précipite vers les toilettes, mon calepin noir d’une main et un petit sac feutré bleu de l’autre. Mon image dans le miroir me fait horreur. J’avais veillé tardivement avec le staff de
Gintama et mon regard était celui d’un poisson mort. Le réveil matinal n'avait rien arrangé, chemise blanche déboutonnée, mèches noires indomptées, seul le pantalon noir bouffant de chez Armani que j’avais ingénieusement pensé à mettre pour ce genre d'occasion me donnait un semblant de crédibilité professionnelle. Je sors machinalement mon rouge à lèvres fétiche de la poche et je redresse un chignon avant de me diriger vers le bar.
Je commençais à rougir. Il est là. LUI. Mes pas ne faisaient qu’un avec les battements de mon cœur. Je me repassais en un éclair, la vie du personnage, tout sur lui, comme une fanatique. Je pousse la lourde porte battante, je m’attends à tout... Il se retourne, se lève et me sourit, une odeur sublimement masculine vient effleurer mes narines, un mélange de vétiver et de bergamote, je lui sers la main et je me cale au fond du fauteuil, l’interview peut commencer ...
[Ndr : C’était bien donc son Austin Mini à l’entrée.]
SJE : Monsieur Saeba … Bonsoir, merci d’avoir accepté cette interview.*Ryo se lève et me serre la main* [NDR: Son geste est rassurant et apaisant, une véritable surprise]
Ryo : C’est tout naturel, j’ai fait quelques petites recherches sur vous et je dois vous dire que votre apparence aura contribué fortement à ma présence ici. Voilà pourquoi je déteste les journalistes masculins.
*Il scrutait mon apparence de haut en bas*SJE : Hem… Naturel ? Par ou commencer Monsieur Saeba...Ryo : Appelez-moi Ryo ou je vais me fâcher. Certaines femmes sous-estiment la beauté des talons hauts, je suis on ne peut plus heureux de voir que vous vous dégagez de ce lot ...
[NDR: C'était The Must: Un compliment de Ryo]
*Mes jambes ne me portaient plus, je m'affaissais dans le fauteuil et je sortais mon calepin.*SJE : Très bien Monsi… Hem… Ryo. Ak News souhaite en savoir un peu plus sur l'un des personnages les plus charismatiques de la japanimation que vous incarné. Tsukasa Hojo en 1983 vous présente d'abord sous la forme du projet prototypique, XYZ à la célèbre maison Shueisha.Ryo : Oui c’est l’essentiel de ce qu'on pourrait appeler ma naissance dans cet univers. Je dois dire que Hojo aura façonné le parfait héros... Des temps modernes ...
SJE : Je suis bien d'accord sur ce point mais comment expliquez vous cet engouement autour de votre personnage sachant qu'il entretien deux identités, l'une un idiot fini et l'autre un nettoyeur impitoyable, une façon de parler bien entendu...Ryo : *éclate de rire* idiot, vous y aller fort, c’est
Laura qui m’a fait passer pour un imbécile et pour un incapable. [NDR : ahem ... ce que vous êtes …] Mais j’ai adoré cette dualité entre le jeune homme fougueux qui croque la vie à pleine dent et cette autre personnalité plus froide et plus distante qui transporte un passé très oppressant. Ce qui est bien chez
Hojo c'est qu'il attribue un soin particulier à ses personnages, auquel j'ai été très sensible. Le point commun que nous avons et d'ailleurs qui m'aura fortement poussé à collaborer avec lui c'est son amour pour les femmes, ce qui se voit très clairement quand on parcours les pages du manga ou de la série.
City Hunter n'est pas qu'un monde brutes masculines froid et isolé, c'est aussi bien une ode aux femmes, qu'elles soient fortes ou plus douces, de pouvoirs et caractérielles, toujours belles à vous en couper le souffle ... Quelque chose que
Hojo maîtrise parfaitement. Je me suis senti bien dans cet univers qui concentre action, suspense, intrigue et le public aussi certainement. C'était quelque chose de novateur à l'époque, d'osé aussi.
SJE : c’est ce qui nous plait tant chez vous…. Ryo, je voulais vous demander ceci. On sent parfois une tristesse profonde dans votre regard, un malaise ou une sensation de ne pas être à votre place quelque part. Est ce que vous porter toujours ce "fardeau"?*Il devient plus sérieux*Ryo : Vous n’y allez pas de main morte, savez-vous ce que vous pourriez me promettre si je répond à cette question ?
SJE : je m’attend au pire alors dites moi...*Ryo se lève de son canapé et viens chuchoter à mon oreille droite. Je retiens mon poing ...*Ryo : Aaah c’est une promesse! Lorsqu’une personne n'a pas de passé, elle ne peut que continuer à avancer de toutes ses forces et construire son avenir au fur et à mesure, cette mélancolie je sais pertinemment d‘où elle vient. J’ai juste eu de la chance de rencontrer des personnes merveilleuses comme
Hideyuki, Kaori, le professeur, Umibozu, Saeko ... qui m’ont aidé à remettre tout cela en place.
SJE : Après City Hunter et les films qui en ont été tiré, je parle de l’excellent Amour, Destin & un magnum 357 ainsi que Goodbye my Sweatheart et Live on Stage qui sont des trésors de l’animation. Qu’est-ce qui vous a poussé à travailler avec Hojo sur Angel Heart ? Je veux dire par là, comment avez-vous réagit au script de Angel Heart apparemment vous n’étiez pas d’accord avec les studios sur la mort de Kaori mais que vous respectiez trop vos fans pour pouvoir contester les décisions prises par Hojo?*L'air penseur, Ryo se redresse et passe sa main sous son menton*Ryo : Eh bien le projet était intéressant en lui-même et j’étais assez nostalgique de la période Hunter, il faut dire que cela date quand même 1987, je me fais vieux … Je ne m’attendais pas à ce que ce soit autant larmoyant mais c’est quelque chose qui me tenait à cœur. Dévoiler une sensibilité qui n’a pas toujours été présente dans
City Hunter. Dans l’histoire, ma partenaire
Kaori est décédée et son cœur est transplanté dans le corps d’une tueuse professionnelle. Je dois vous avouer que j’avais éclaté de rire quand
Hojo me l’avait proposé mais après avoir mûrement réfléchis, j’ai foncé. L'idée me paraissaient décousue dès le début avec un mélodrame qui ne correspondait pas vraiment à mon personnage. Après coup j'ai pensé que ce serait l'occasion d'explorer une autre facette de mon personnage, beaucoup plus torturé et plus sensible qu'il n'y paraît. C'était aussi l'occasion de planter de nouveau décors autour du personnage, une vrai rupture entre le design de 1987 et celui de 2005.
SJE : De 1987 à 2005, vous avez pris un sérieux coup de vieux Ryo! Ryo : Un coup de vieux? Vous rigolez ma jolie, je n'ai jamais autant été au mieux de ma forme. Vous pourriez vérifier ça dans un petit hôtel ce soir avec moi... mmmh?
*Le Barman me lance un regard accusateur*
*Je viens juste d'apercevoir un bout de dentelle que Ryo s'est empressé de dissimuler dans sa poche*SJE : Peut importe, [NDR: si seulement il savait...] vous êtes toujours aussi charmeur... de toute les manières vous avez eu raison d'accepter, le projet était un succès à la hauteur des espérances des fans qui en ont fait le voeux. D'ailleurs j'ai eu le plaisir d'y retrouver des éléments caractéristique de City Hunter... C’est cette réputation de coureur de jupon et de nettoyeur professionnel qui ont fait de vous une telle légende vivante. Comment avez-vous vécu ce succès tout au long de ces années ?Ryo : Eh bien, cela n’a pas été de tout repos, je ne m’attendais vraiment pas à ce que
City Hunter profite d’un succès immédiat et je dois dire que
Hojo avait fait un travail formidable en développant autant la série. Je suis encore surpris de voir aujourd’hui des fans si assidus... Ahem... « Coureur de jupons… » Vous êtes plutôt droit au but vous… Oh oui ça me vaaa! Je préfère les femmes qui ont du caractère voyez-vous...
*
dit-il en fixant ma poitrine, son visage commençait à se déformer pour afficher un air débile, yeux et nez écarquillés.*SJE : Hem... Vous avez toujours été un loup solitaire, à part Umibozu, on peut dire que la présence de Tony et ensuite de Kaori vous à fait revivre non?Ryo : Mon travail ne m’a jamais permis d’aimer et dans ce métier vous nous pouvez même pas vous le permettre ouvertement au risque de mettre en danger ce et ceux à quoi vous tenez le plus, c'est une vie de sacrifice pour laquelle seul le whisky et Colt Python sont nécessaires.
SJE : J’aimerais revenir sur votre passé qui reste flou pour la majorité du public, vos fans compris.
* Il se cramponne à son fauteuil * Ryo : Hahaha, mon passé est encore plus flou pour moi-même. Je veux bien entrer dans votre jeu, même je suis réellement incapable de répondre à une telle question. Je préfère quand même laisser certains fantômes dans leurs placards ...
*son sourire s'est momentanément assombris, son regard est devenu mélancolique et douloureux.**J'enchaine vite pour ne pas le perdre.*
SJE : Travailler-vous sur un projet actuellement ? Ryo : Certains s'attendent toujours à un comeback de ma part, pour l'instant Hojo n'a encore rien prévu ni décidé et moi je pense qu'il serait temps de me reposer. Je crois que j’ai mérité comme
Hugh Hefner une belle retraite entourée de jolies filles au corps de rêve... Aaah le rêve.
*Il commençait à baver... sérieusement*
*Il se retourne l'instant d'après et se fige comme si il s’apprêtait à avoir mal*SJE :Kaori n'est pas là Ryo. Mais elle m'a appris quelques trucs pour vous garder au pas ...
Il y a une très forte polémique sur les adaptations française de la série, en avez-vous eu vent ?Ryo : Bien sur que oui, j’en ai regardé même si je n'ai pas tout compris et c’est triste à dire, surtout de voir à quel point l'essentiel même de
City Hunter est passé à la trappe, à la base c'est un seinen avec tout ce qu'il y a de réalisme, d'érotisme, de violence etc... Mais tant que la version originale plaît c’est l’essentiel n’est ce pas ? Enfin, je dis ça, mais ça a du être une réelle souffrance pour vous ...
SJE: Vous n'imaginez même pas à quel point ... Ils ont osé dénaturer un tel chef d’œuvre... Eh bien cette interview touche maintenant à sa fin. Nous vous sommes reconnaissant de nous avoir accordé votre temps Ryo. Le mot de la fin? Ryo : Qu'est ce vous faîtes ce soir?
SJE: Vous savez très bien à qui vous êtes promis ...*Je me lève, lui sourit, le fixe et lui tend un petit paquet assez lourd. Un clin d’œil sur la petite carte qu’il lit "Sae no Ryo" et éclate de rire.*Ryo : Je ne sais pas pourquoi mais je meurs d'envie de savoir ce qu'il y a là dedans...
*Il sort d’une touffe de papier léger, un Jonnie Walker de Blue Label qui venait d’achever ma misérable carte bleue, une petite larme me montait au coin de l’œil... Je ne savais plus si c'était de la tristesse, du désespoir ou du pur bonheur...
Epilogue: En sortant de la salle, l'assistant me tend une autre enveloppe.
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Merde! La vieille m'en veut! Yasuri Nanami T_T
