Cet épisode cumule quatre défauts, qui jusque-là ont toujours menacé la série sans jamais prendre le pas sur ses qualités:
1) D'abord, la narration est du grand n'importe quoi. Le flashback est absolument superflu et on a l'impression qu'il n'est là que pour complexifier le récit, comme un effet stylistique bon marché. Quand on fait un flashback, c'est en général justifié soit par le rythme (perturber le rythme), le scénario (des éléments cruciaux doivent être cachés jusqu'à un certain point où tout s'éclaire: c'est ce qu'on retrouve souvent dans les films policiers) ou le character development (un flashback qui lève le voile sur un épisode clef de la vie d'un personnage peut induire une re-définition complète de ce personnage).
Ici, rien de tout ça: il n'y a strictement rien dans ce long flashback qui n'aurait pu être relaté dans le rythme normal de la narration, soit deux épisodes auparavant.
2) On tourne en rond. Eren qui veut bien faire, ses compagnons d'armes qui doutent de lui, Eren qui se sent blessé mais montre malgré tout sa bravoure, le tout s'achevant dans une réconciliation générale, ça fait au moins trois fois (au bas mot) qu'on a vu cette séquence. Les personnages changent, une fois ce sont les cadets, une autre un jury, une troisième les Survey Corps, mais la répétition commence à se faire sentir.
3) Le personnage d'Eren évolue trop peu pour rester intéressant. Ca rejoint un peu le point précédent, mais Eren est le plus unidimensionnel des personnages présentés jusqu'ici. Je constate que j'ai bien plus apprécié les épisodes qui ne se focalisent pas sur Eren, comme le 16 avec Armin et les soldats de base.
Au début, Eren avait tout du héros de shônen (je sais, je sais, nekketsu si vous voulez
), certes en plus tragique, mais il ne se démarquait pas fondamentalement de ses collègues d'anime de ballon rond, de power up to eleven et autres pirates aux coeurs tendres. Sa transformation en titan l'a sauvé temporairement de cet écueil en offrant un character development bienvenu à un personnage que la caricature guettait davantage à chaque épisode.
Eren est alors passé du héros de nekketsu à celui de pilote de mécha. Emo, seul face au monde rigide et brutal de l'armée, il est craint pour ses capacités d'élites mais jamais apprécié ni respecté. Face au mal qu'il inflige malgré lui il n'a comme seule réponse de se retrancher en lui-même, mis à part des épisodes d'insubordination sporadique. Il ressemble beaucoup à un personnage comme Kamille, sauf que Gundam Zeta a près de trente ans, ce qui est un peu inquiétant...
4) L'épisode se termine encore sur un cliffhanger alors que cela fait déjà deux épisodes qu'il ne s'est rien passé. Rien n'aurait empêché d'ajouter les cinq dernières minutes du n°19, les seules qui servent à quelque chose, à l'épisode précédent et d'épargner au spectateurs deux épisodes de pseudo-filler.