J'aime bien Danganronpa parce que c'est bien huilé et que ça va à l'essentiel, sans trop s'embarrasser de développement de personnages ou d'intrigues hyper tordues : on enferme ensemble quelques personnages hauts en couleur et on les fait se tuer les uns les autres, sous la tutelle d'un adorable salopard d'ours psychotique au projet diaboliquement diabolique. Il y a un peu plus que ça, bien sûr, mais ça reste assez simple.
La cohabitation forcée de ces lycéens génère assez d'empathie sans avoir à se forcer, et arrive d'un autre côté à insinuer de façon assez fabuleuse une paranoïa de plus en plus aiguë au fur et à mesure des chapitres. C'est autant jouissif qu'inquiétant que d'essayer de deviner quelle sera la prochaine victime à y passer.
Au niveau des mystères c'est assez conventionnel mais bien fichu et tout à fait honnête - un peu trop même, au regard des nombreux indices gracieusement offerts au joueur. En fait, il n'est pas rare de deviner l'identité du/des coupables dés les premièrs instants de l'enquête (pour le premier cas c'est littéralement cadeau, surtout du point de vue d'un occidental) ; mais même quand on pense avoir tout saisi de l'affaire, il y a toujours plein de petits twists rigolos pour venir ajouter un peu de piment. Je maintiens que ça reste en général un poil trop évident, sans être non plus rédhibitoire. Il faut attendre les derniers chapitres pour avoir quelque chose d'un peu plus retors.
En tout cas l'ambiance est assez géniale, glauque mais délirante et mâtinée d'humour noir.
Une petite idée du gameplay pour ceux que ça intéresse :
Le jeu est divisé en différentes phases :
- Une phase d'exploration, où les personnages découvrent de nouveaux lieux et en apprennent un peu plus sur les mystères de l'école. C'est généralement l'occasion de se familiariser avec les circonstances du crime à venir.
- Une phase "libre", assez bancale, où le joueur peut traîner avec les personnages de son choix, débloquer des dialogues et de nouvelles compétences en échange de cadeaux achetés au magasin.
- Le crime, puis l'enquête. Point and click, recherche d'indices, etc...
- Le Procès. Les preuves trouvées lors de la phase précédente servent de munitions à un jeu de tir où l'on doit dégommer les arguments des adversaires. Rigolo mais trop facile. Il y a aussi un jeu de rythme, des questions et une reconstitution du crime sous la forme de vignettes manga.
Globalement sympa mais demande encore un peu de rodage.
Très chouette bande son aussi. C'est une licence que je compte suivre de près.
Pour en venir à l'adaptation... Je ne vais pas trop m'étendre parce que je n'en attendais de toute façon pas grand chose, et encore moins en format 13 épisodes. J'en parlais plus haut, mais je trouve DR assez équilibré. Alors quand on essaie de condenser un titre de ce genre, forcément, ça se voit assez horriblement. Résumer une introduction déjà expéditive, ça ne pouvait pas faire de miracles (2 épisodes par chapitre? bonne chance). J'attends de voir le Procès de l'épisode 3, que Seiji Kishi va storyboarder lui-même.