@Alice : Ce n'est pas le terme effectivement, en fait je ne saurais pas quel mot employé pour définir ça mais pour prendre un exemple : Ce serait comme si l'on faisait une BD en France pour monter que la filière Scientifique au lycée n'est pas la seule qui permet de "réussir sa vie". (J'avoue l'exemple provocateur mais j'avais pas mieux..) Le message est louable mais un peu dépassé dans sa démarche. Pour revenir à la question de base et l'idée de ne pas trop se soucier de la "société", depuis quelques années il se suffit de voir à quel point on décortique la moindre de nos habitudes... Ce que je vois avec les pages fb abrutissantes suivies par masse de ma génération et celles avoisinantes, qui relèvent chaque faits et gestes, pensées : Les jeunes de nos jours ont déjà le constat en face d'eux sous maintes formes différentes, ce qui leur faut c'est réfléchir dessus.
C'est pas aussi simple que tu ne le penses: on risque de déborder cependant du cadre de la série et plus pencher du côté du débat, donc je m'excuse à l'avance pour le hors sujet.
En effet, si Watamote s'était juste dire qu'il ne faut pas croire tout ce que te dise les réseaux sociaux, ce serait assez plat et dénué d'intérêt., je serai la première à le reconnaitre. Néanmoins, son message est plus subtil, car quand je parle d'influence, bien sûr que je ne parle pas du truc visible à des kilomètres comme Facebook. Le collège puis le lycée à moindre mesure sont des périodes où l'on se cherche et on observe ce qui se passe autour de nous pour prendre des exemples: c'est de là que peuvent par exemple venir des influences indirectes. Excuse moi de prendre un exemple relativement trash, mais si tu prends par exemple le terme de la sexualité, et c'est à où tu te rends compte du drame: de plus en plus de jeunes essayent d'imiter ce qu'il voit autour d'eux, soit une société où des images banalisés sont diffusées sans explications, sans réelles discussions. L'éducation à ce niveau se résume à des simples cours de bio, mais rien d'autres: des notions comme le consentement sont totalement passés à la trappe, et quel est le résultat? Dans l'anime, une fille comme Tomoko qui pense que parce qu'elle n'a pas de petit copain depuis qu'elle est entrée au lycée, sa vie est foutue et du coup tentent de tout faire pour devenir populaire quitte à se dénaturer voire à se mettre en danger (épisode 4-6), ou dans la réalité, des gamines qui essayent de se la jouer mature alors qu'elles parlent de sujet dont elles ignorent tout.Et ça, c'est un sujet comme un autre, mais je pourrais aussi rajouter le culte de l'apparence (épisode 1-3/les selfies ou autres gamines qui veulent se maquiller à tout prix), ou le besoin d'appartenir à un groupe par tout les moyens.
De dire que c'est ok d'être soit même, que ce n'est pas grave d'être seule ou de ne pas être conforme à tout ce que l'on voit autour de nous te semble donc relever de la platitude mais par rapport justement à une période où la moindre différence est source gros complexes et de malêtre, c'est tout sauf simplet. Le personnage de Tomoko est à la fois la victime et la responsable de ses erreurs: c'est là que la série atteint son côté juste puisqu'à la fois elle ne la victimise pas mais en même temps, elle ne se moque pas d'elle et au contraire l'incite à ne pas s'en faire du regard à la fois des autres et à s'accepter elle même. Et ça, je peux te le garantir, même des personnes aujourd'hui en fac ne le comprennent toujours pas. La seule différence entre l'anime et la série, c'est que Tomoko est un personnage fictif exagérée: au lieu de faire une ou deux conneries, elles les réalisent toutes pour mieux tacler les sujets. C'est à ce niveau là que ça peut devenir caricaturale et lourd, mais dans l'ensemble, je suis certaine qu'il t'est déjà arrivé au moins une des conneries qu'elle a faite, car dans le fond ce qu'elle vit, on l'a tous vécu à un moment où à un autre. L'adolescence est vraiment une période qui a tendance à tomber dans les oubliettes de notre mémoire une fois terminée, et pourtant, c'est là qu'à partir de nos erreurs, on a commencer à forger et imposer notre personnalité. C'est un processus pas évident, durant lequel on est généralement seul et sans autres directions que toutes les influences que je te citais plus haut, et on peut facilement se perdre soi même dans des problèmes que nous inventons nous même.
C'est en cela que je trouve la série parfaitement bien écrite et intelligente. Après, tout cela pose un problème plus de forme que de fond, car on peut se demander à ce niveau si Watamote est véritablement une comédie ou juste une (désolée Red si tu passes dans le coin pour cette utilisation impropre du terme) une tranche de vie, un genre auquel tout le monde n'est pas forcément réceptif. Mais dans tous les cas, personnellement, ce fut l'une de mes excellentes découvertes des 2013, et désormais une de mes comédies préférés de par justement ses thémes, son personnage principale sans oublier son délicieux humour noir.
EDIT pour Hei: en bonne littéraire, j'appuie mon argumentaire avec extrait de l'anime et ainsi je t'invite à réécouter les paroles de l'ending avec traduction: