Les jeux de la série Souls sont des
Action-RPG développés par
From Software.
Demon's Souls, le premier, est sorti sur
PS3 ; les suivants sont sur
PS3 / Xbox 360 / PC (Steam). Je vais peu parler du premier, que je connais encore très mal, et me focaliser sur les Dark Souls, mais Demon's n'est pas fondamentalement différent.
Or donc, les Dark Souls sont des jeux dans lesquels vous incarnez un personnage (librement créé) tout juste débarqué dans un monde vaste et sauvage : tantôt le pays mythique de Lordran, vieille contrée déchue qui a vu les premiers pas des hommes et des dieux, tantôt le royaume perdu de Drangleic au roi absent. Notre personnage est marqué par une malédiction qui fait de lui un mort-vivant : il revit encore et encore quand on le tue, mais un jour, fatidiquement, il deviendra 'hollow' - c'est à dire un zombie décérébré. Une grande partie des ennemis que l'on affronte sont d'ailleurs des hollows.
Le premier constat, c'est que dans Dark Souls, on est
faible. Un coup d'épée, fut-il donné par un bête zombie lent et pataud, inflige des dégâts considérables si on n'a pas pris la peine de le parer ou de l'esquiver. Un démon de quatre mètres de haut qui semble pouvoir nous tuer en deux coups
peut réellement nous tuer en deux coups. Survivre est rude, le jeu est réputé très difficile et il l'est, même si passé un temps d'adaptation plus ou moins long on finit par s'en sortir. Par contre, la réussite est toujours ultra jouissive, et on se sent surhumain d'avoir réussi à battre ledit démon géant ; du reste, le joueur attentif et prudent ne meurt généralement que par sa propre faute. En gros, c'est dur mais c'est bon.
Côté scénario, ça peut sembler le néant absolu à première vue puisqu'on ne vous dit presque rien et on vous laisse vous balader de niveau en niveau à tuer des boss en n'ayant qu'une idée vague d'où est-ce que tout ça nous mènera. Mais la richesse de l'expérience de jeu donne beaucoup de poids et de puissance à nos actions (bordel, j'ai vraiment l'impression que mon avatar s'est hissé au niveau de surhomme) d'une part, et d'autre part l'univers est passionnant. On en apprend des bribes dessus via des conversations avec les (rares) PNJ, mais aussi beaucoup en lisant les descriptions des objets ou juste à travers la mise en scène. C'est déjà en soi une forme de narration sympathique mais il y a plus que ça : autant trop s'apesantir sur son univers est en général un défaut, autant Dark Souls utilise tellement le sien qu'on ne peut lui reprocher ce point. En fait, tout simplement, l'univers n'est pas abstrait. Vous entendez parler des quatre chevaliers mythiques qui obéirent à Lord Gwyn ? Vous en affronterez au moins un. La pyromancie aurait été créée par la Sorcière d'Izalith ? Peut-être aurez-vous l'occasion d'en apprendre quelques sorts avancés auprès d'une de ses descendantes. Et ainsi de suite : au fur et à mesure que l'univers se précise, détail après détail, on se retrouve avec une furieuse impression de puzzle complété. Comprendre ce qui s'est passé ici il y a des milliers d'année est une question à laquelle on peut apporter plein de réponses, à condition d'être assez attentif. Le feeling global qui s'en dégage est très mélancolique, d'ailleurs : c'est un monde moribond, agonisant, que l'on traverse ; on met à mort quelques être primordiaux, quelques créateurs, et on vient essentiellement permettre à l'univers de mourir dignement. Très étrange mais très réussi.
Je me suis contenté de gratter la surface et je pourrai continuer longtemps,
longtemps à parler de Dark Souls, qui est devenu maintenant ma référence ultime en terme de jeu vidéo ; je pense que c'est un soft qui a tout compris et je ne crois pas avoir déjà joué à quoi que ce soit qui propose une expérience de jeu plus profonde, plus puissante, plus convaincante. Le gameplay est juste magique, le monde a un charme fou, le level design est orgasmique, jouer devient un plaisir rare. Par contre, je prétends qu'il faut un bout de temps pour rentrer dedans ; moi, il m'aura fallu pas moins de 20h de jeu pour commencer à vraiment kiffer. Une raison évidente étant la propension du jeu à nous laisser nous démerder jusqu'à ce qu'on ait compris comment jouer.
Voilà voilà. Les deux Dark Souls sont recommandables, même si j'ai une légère préférence pour le 1. Le 2 par contre est probablement un poil plus abordable. Dans tous les cas, il vous faut une manette pour jouer, il parait qu'à la souris c'est limite infaisable.
Je vous laisse avec quelques images. Zankaze, dépêche-toi de baver dessus, je pense que tu vas adorer souffrir sur ce jeu - ne serait-ce que pour le feeling très berserkien des combats désespérés et pour la technicité des combats à l'arme blanche (y'a tout ce que vous voulez - épée, lance, cimeterre, hache, hallebarde, massue, fouet, ...).