Et petit coup de gueule à Bouddha qui repart avec sa musique de fête alors que je suis en état de choc à comprendre que Japon=fin triste
Sinon (pour faire comme tout le monde) la salle était quasiment vide (le vieux cinéma de la ville, en fin de dimanche après-midi longtemps après la sorti ça m'étonne pas) mais par contre on avait de tout les âges entre 15 et 70 ans je dirai.
Il s'agit plus d'une caractéristique des vieux textes. En occident les tragédies ont souvent été valorisées, c'est Molière qui a commencé à démocratiser la comédie.
La salle était quasiment vide pour ma part, alors que c'était une salle dans Paris à 20h. VOSTFR ou VF, je ne sais plus, en ce moment je mélange les deux et ça fait longtemps que j'ai vu le film.
En sortant du film il y a quelques semaines, j'étais conquis, j'avais adoré cet instant d'animation, époustouflé par cette maitrise technique. Avec du recul, en comparant avec les autres films vu cette année, mon enthousiasme est tempéré par quelques considérations sur l'intention du film. Cela reste un film par des japonais pour des japonais, et cela bien plus que bien d'autres films. D’ailleurs pour comparer regardons rapidement le dernier Miyazaki, qui s'il a un contexte national, il s'inscrit dans un conflit mondial, avec des protagonistes italiens et allemands.
Tout d'abord le graphisme du film est très particulier et tout le monde a apprécié ici, mais il a une caractéristique marquante que je n'ai pas vu évoquée directement ici, j'ai eu le mot
estampes animées à la bouche en voyant ce film. Je ne suis pas suffisamment spécialiste pour déclarer que c'est du style de l'estampe ou s'il y a autre chose dans ce dessin. Ce qui est certain, c'est que c'est une image de peinture ancienne, traditionnelle, japonaise. Utiliser les techniques de l'animation pour faire vivre cet art millénaire, c'est une véritable prouesse. Si cela m'a ravi, c'est que je suis un spectateur averti, je ne sais pas si c'est le cas pour spectateur occidental.
L'histoire est un classique japonais, en cela il y a énormément de sous-entendus, de comportements bizarres pour qui n'est pas au fait de la culture japonaise. En soit il n'y a aucun problème à cela, sauf que du coup on a regard d'étranger alors que pour le spectateur japonais c'est une familiarité comme pour nous serait un film du Moyen-Âge.
La musique de Joe Hisaishi, au départ on peut reconnaitre un peu sa marque, mais durant le film on se rend bien compte que ce n'est pas vraiment le Joe Hisaishi de Miyazaki pour une très bonne raison : Ce film impose à la bande son originale une contrainte forte, celle de reprendre les sons classiquement associés à cette histoire. Même si j'avais le sentiment que cette musique était bien plus classique qu'une musique de film, j'ai été convaincu lorsque je suis tombé sur
https://www.youtube.com/watch?v=7DITb1Zmsg0Cette vidéo enregistrée le 30/07/2008 était-elle vraiment déjà celle de la BO de ce film ? Surtout avec cette deuxième partie que je n'ai pas entendu durant la diffusion du film ? Et lorsque les autres vidéo de la même manifestation sont bien différentes ?
Je précise encore ici que ce n'est pas un défaut, la musique est superbe, et Joe Hisaishi ne fait pas de fausses notes dans sa réalisation, d'ailleurs je ne suis pas suffisamment mélomane pour donner une critique digne d'intérêt sur ce jeu. Le problème c'est que le ressenti en entendant cette musique est complètement différent à cause de son originalité pour nous alors que pour de nombreux japonais elle doit faire partie de leur répertoire classique, et donc réveiller des souvenirs culturels bien plus importants que chez nous.
En passant sur ces trois points, je crois avoir bien montré la différence que je perçois dans ce film par rapport à d'autres réalisations. Ce film est très beau, mais j'ai eu ce sentiment d'être rejeté, d'avoir eu ce genre de claque me disant que ce film n'est pas pour moi. J'ai l'impression de voir un peu ce sentiment dans quelques commentaires de cette discussion.
De même Hayao Miyazaki dans
le Vent se lève s'est adressé aux fans d'aviation comme il l'avait peu fait auparavant. Cette similarité pour les deux derniers films des deux Grands de Ghibli est troublante, surtout au crépuscule de la vie du studio. J'y vois pour chacun un testament, et donc bien plus que de simples films.