Bon bon, après de longues hésitations entre me lancer directement dans la redaction d'une critique ou juste poster un message ici, voici donc mes impressions sur Tokyo Ghoul après avoir visionné en deux jours la saison 1 et le premier épisode de la saison 2 (car les cliffhanger à la Berserk, mon cœur ne peut plus les supporter).
Le moins que l'on puisse dire, c'est que je suis confuse.
Juste pour info, j'ai à peine commencé les mangas, donc je serai incapable de juger la série sur la qualité de son adaptation. De plus, je ne suis pas une partisane de suivre exactement le matériel d'origine, pour peu que l'on en respecte néanmoins l'esprit et l'atmosphère. Toutefois, j'ai eu à plusieurs moment la même impression que dans Death Note, soit cette désagréable impression que certains événements allaient trop vite, comme s'il leur en manquait une partie.
Au delà de ce point, je suis complètement partagée: est ce qu'une série peut marcher juste par ces personnages?
Parce que l'histoire de Tokyo Ghoul, et même ses thématiques, sont en somme assez clichés. Je veux dire, on a là tous, mais alors tous les clichés d'un shonen typique, avec une organisation de l'histoire autour d'arcs centrés sur le combat d'un méchant en particulier, l'utilisation du café comme élément comique avec un ou deux serveur faisant office de pures figurants ou délivrant une blague de temps en temps, des méchants absolument clichés dans leur sadisme totalement gratuit et particulièrement dérangés (je pense à Shu notamment)...Et en dehors de ça, l'histoire en elle même se centre sur la question du ô combien fameux cercle de la violence et de comment le briser. Une problématique vue et revue à laquelle la série n'apporte en elle même pas grand chose. Il n'y a là rien de bien méchant en soi même, mais pas non plus de quoi s'extasier.
Par contre, là où Tokyo Ghoul marque des points, c'est définitivement sur ces personnages principaux et la manière d'ont elle représente leurs émotions et souffrances. Que ce soit Kaneki ou Touka, ou la petite Hinami, on suit leur cheminement pas à pas, grâce à des visuelles qui sans être superbes ou inventifs, rendent les scènes efficaces et poignantes. Aucun des personnages principaux n'est blanc ou noir, la nature même des goules nous empêchant d'emblée de rester insensible devant eux: leurs forces et leurs faiblesses ainsi exposées nous permettent de s'identifier plus rapidement à eux, et rend ainsi leurs épreuves encore plus douloureuses. En somme c'est l'exact inverse d'un Shingeki no Kyojin avec des personnages servant purement une histoire: ici, l'humanité des protagonistes est absolument bluffante, justement de par la nature monstrueuse de la majorité des protagonistes en proie à leur nature.
Aussi, plutôt que de suivre une histoire principale en somme assez inintéressante, je fus captivée dans cette saison 1 par cette profusion de micro-récits centrés chacun sur une personne en particulier et qui s'entrecroise au grès des événements. C'est un rare équilibre très fragile qu'il convient d'applaudir à mes yeux. Mais du coup, s'il est indéniable que j'ai vraiment adoré cette première saison, je reste quand même inquiète pour la seconde: j'espère que la série ne va pas s'éloigner de ses protagonistes au profit de ce conflit entre goules et humains qui a déjà été fait un milliard de fois (Darker than Black me vient en tête, et il me rappelait déjà les X-Men), ou en transformant Kaneki en l'archétype que je déteste le plus au monde, soit le héros certes stylé, mais dénué de sentiments et complètement "parfait". Je demeure donc sur mes gardes, mais je mentirai si je n'avouais pas avoir dévoré cette saison avec un très très grand plaisir: je la recommande sans hésitation...à moins que la saison 2 ne gâche l'expérience, ce qui a l'air d'être l'opinion générale ici.
Wait and see