Lien vers la fiche AKAuteur : Umezu KazuoAnnée : 1975
Titre original : Senrei
Nombre de volumes : 4
Genre : seinen - drame - horreur - fantastique - psychologique
AKA : 洗礼, Baptism of Blood
Synopsis : Une grande actrice au Japon, ayant pour surnom ''La sainte éternelle'', était connue pour son extrême beauté. Néanmoins, suite à l'apparition d'une tache noire sur son visage, et après recours à divers cataplasmes afin de combler ce mal, elle choisit de disparaître de la circulation en élaborant un stratagème à l'aide de son médecin personnel. L'ancienne actrice, âgée, a maintenant une ravissante fille dont la moindre petite égratignure la met dans tous ses états. Étant donné qu'elle se fait passer pour une mère surprotectrice, cette dernière prépare un projet des plus épouvantables...
(Synopsis soumis par le-crepusculaire)Mon avis : Baptism est le genre d’œuvre intemporelle, qui même quarante ans après ne prend pas une ride.
Ce manga qui est édité par
Glénat se démarque en premier lieu par un format très petit, comme vous pouvez le voir en comparaison du format de
Berserk :
Je ne sais pas s'il y a encore plus petit que ça, je n'en ai pas encore vu personnellement, mais je ne trouve pas ça génial pour le confort de lecture en tout cas. Il faut aussi savoir qu'un tome n'est pas divisé avec des chapitres, non, il faut le lire d'une traite.
Dès que l'on ouvre l'ouvrage en revanche, on en oublie très vite ses défauts d'aspects, parce qu'il y règne une atmosphère forte, atypique et dérangeante. Je pense que cette sensation vient d'abord s'encrer de façon subliminale dans notre esprit, par l'intermédiaire du trait assez particulier de Kazuo Umezu qui, je peux le dire, est très perturbant. En effet, l'auteur a une façon de dessiner les expressions faciales d'une manière très frappante, presque brutale, qui vient vraiment nous chercher de force. L'intensité qu'il arrive à donner aux regards en particulier, est très évocatrice :
Ensuite vient le plus important, l'histoire. Et là je n'ai pas été déçu du voyage, parce qu'elle est à la hauteur de son esthétisme. "La sainte éternelle", alias Izumi Wakakusa, fait froid dans le dos et va bien au delà de ce que l'on pourrait imaginer en terme de cruauté. Dotée d'un égoïsme et d'un narcissisme hors norme, elle nous fait plonger dans un cauchemar machiavélique, parfois même immoral, qui fait froid dans le dos. Je me dit bien que le récit n'est pas crédible à cause de la plupart des aspects d'ordre fantastique qui viennent l'étoffer, mais d'un autre côté je me dis aussi que si ce qui est conté était possible, il y a certainement des gens dans notre société actuelle qui seraient capables de devenir aussi monstrueux que Wakakusa, tant je me rends compte de l'impacte psychologique que peut avoir l'idiotie du regard des autres, qui pousse la majorité des gens à s'y formater de peur d'être exclu. J'ai bien pensé au départ qu'Umezu était barré pour nous avoir pondu un manga pareil, mais d'un autre côté le contenu porte à réflexion, et c'est ce qui selon moi le rend très intéressant.
Clairement un manga que je recommande, d'autant que le dénouement est surprenant, mais aussi rassurant finalement.