A ce moment là si imaginons il subsistait encore un doute sur ce que pouvait représenter Sakura (l'originale) aux yeux de sa mère Izumi, ils sont dissipés de manière claire et brutale : elle en avait vraiment rien à foutre de sa fille, elle n'a aucun sentiment, c'était juste ni plus ni moins un accessoire et un investissement pour accomplir ses sombres desseins.
Voilà, et a ce moment là on voit bien toute l'horreur de ce projet et la folie qui habite l'esprit déjà bien dérangé de la jeune-vieille Izumi. ~
Donc il y a eu celui-ci mais aussi le passage avant que Sakura (l'originale) ne succombe aux griffes de sa mère. Tout ce passage : lorsqu'elle apprend la vérité, se débat, fuit et court dans tous les sens dans la rue pour échapper à sa mère. D'ailleurs a un moment donné un peu avant qu'elle ne se fasse rattraper elle arrive à atteindre la maison de sa meilleure camarade de classe. Là précisément j'ai beaucoup aimé cette scène dans laquelle au même moment on voit sa camarade inquiète en train d'en parler à sa mère. Au niveau du dessin, via la fenêtre toute en noire mais permettant tout de même de les distinguer (Ryoko et sa mère). Par son coup de crayon et son utilisation du noir l'auteur offre un rendu accentuant l'aspect dramatique. Il en ressort une inexorable fatalité. Il n'y a aucun échappatoire possible. C'est cruel d'autant plus que l'on comprend bien et que l'on voit clairement que tous ces événements sont en train de se dérouler par une belle journée ensoleillée. Le beau temps contraste avec la situation. La scène va en ce sens également, marquant ce décalage à l'instant T entre l'horreur qu'est en train de vivre Sakura et la vie normale de Ryoko au sein d'un foyer tout ce qu'il y a de plus normal.
C'est un passage calvaire qui m'a bien marqué. ~
A cela tu peux ajouter le passage de ta 2e balise lorsque Sakura va jusque dans la salle de bains pour tenter de séduire - et même d'avantage - son maitre d'école. C'est hyper malsain et dérangeant à la fois étant donné que même adulte dans la tête il n'en demeure que Izumi vit dans le corps d'une enfant. A ce moment là heureusement que Takinawa réagit normalement - diront-nous - sans qu'il y ait de connotations sexuelles. La suite est limite gerbante, on entre dans une dimension encore plus malsaine lorsqu'il rentre soul et qu'au réveil ne se rappelant plus de rien Sakura lui atteste qu'ils sont passés à l'acte. La manipulation est totale elle le tient au creux de sa petite main diabolique.
D'ailleurs j'ai adoré l'idée et la maniere de procéder qu'a eu l'auteur en préparant le terrain juste avant, cela lorsqu'il nous présente le rêve et la psyché de Sakura (cf
"le rêve de la fleur", où on peut la voir heureuse a gambader à travers les bois d'une forêt étrange et luxuriante). Du coup tout ce passage du rêve ainsi que la mauvaise nouvelle annoncée dans la réalité n'en étaient que plus forts encore. J'aime ce genre de mise en scène.
Voilà et j'en passe :
"La faillite de l'épouse" ( c'était ouf... La pauvre ! Et pauvre bébé aussi pour qui j'ai crains le pire),
"le retour des tâches sur le visage de Sakura" (on aurait pu croire qu'elle allait devenir un peu lucide ou se repentir, mais il en sera rien elle gravira de nouveaux échelons dans sa folie), "
Le jeu mortel des flèches" (qui met en scène sa camarade de classe, la perspicace et intuitive Najakima) et
"l'Adversaire coriace" (le combat autant psychologique que physique avec le journaliste. C'est violent et Sakura se retrouve aux abois comme jamais).
Petite mention pour une page qui m'a fait ressentir un frisson glacial dans le dos : Lorsque Sakura (aka Izumi) se sent toute légère et se met a danser avec bonheur et allégresse tandis que le narrateur nous explique que certains de ses mouvements sont propres à ceux d'une personne âgée. Ce moment est d'autant plus frappant que même sa voix fluette se met a dérailler vers le timbre d'une vieille personne. C'était un passage court mais intense et digne d'une scène de cinéma. J'avais vraiment l'impression d'être devant un film.
Voilà.
En contrepartie, parfois certaines situations pouvaient sonner fausses, mais quoi qu'il en soit elles embrayaient toujours de la meilleure façon et surtout, le tout restait immersif et très divertissant.