Mouais, y'a un parallèle à faire mais je voulais pas trop parler d'un retour aux sources d'Imaishi.
Déjà parce que
Dead Leaves est bien de la SF mais spécialement cyberpunk, ensuite
Dead Leaves est une démarche assez singulière avec du scato', du sexe dépravé, de la violence exacerbée, de l'humour goguenard etc, un genre de trip à 8 clos insane sans compromis, ce qui d'ailleurs se traduit fortement par le charadesign et l'animation qui prend juste son envol.
Y'a bien une influence cartoon mais le terrain de
Dead Leaves est plutôt orienté en terme d'approche.
C'est clairement pas la direction de
Edgerunner qui est plutôt un produit contrôlé de bout en bout tant sur la forme que sur le fond donc plutôt mainstream en définitive.
L'argument sexedrogue & violence n'en est pas un, c'est juste un arrière-plan propre au cyberpunk et au jeu-vidéo dans une oeuvre qui s'adresse aux adultes et d'ailleurs l'anime ne s'y appesanti pas vraiment,
Edgerunner ne montre que ce qui est nécessaire 90% du temps - l'exposition de la nudité elle-même est une question intéressante liée à l'évolution des moeurs dans une société qui prône la modification corporelle, le sens même de la pudeur en devient presque absons - Major Kusanagi - limite ça se rapprocherait plus de la mentalité Californienne ou Brésilienne et leur position sur la chirurgie esthétique.
Enfin quand on sait à quel point Trigger peut être excessif,
Edgerunner est plutôt calme à côté, y'a juste le duo Rebecca et son frangin qui apporte une touche grivoise et insolente et d'ailleurs ça passe bien mais voilà quoi y'a pas plus sauf éventuellement sur les deux derniers épisodes.
Edgerunner est plutôt une oeuvre sensible dédiée au récit et qui vise à attirer l'empathie auprès d'une large audience avec des personnages vulnérables.
Je trouve que Trigger de base est bien plus pop que Cyberpunk 2077 en terme de narration, de personnages et surtout d'identité visuelle, Cyberpunk 2077 brille surtout parce qu'il y a pleins de néons et d'hologrammes sur un écran de PS5.
L'aspect sombre de Edgerunner enfin se retrouve principalement dans les mécaniques qu'il décrit, la violence d'un système dont les personnages ne sont que des éléments bancable.
Le chara de l'héroïne c'est pas pour dire meuf bonne mais au contraire pour dire à quel point il est complexe de créer une meuf qui soit attirante mais qui soit aussi plus que ça, on voit qu'ils se sont pris la tête dessus au lieu de juste claquer une bombe kawaii, parce qu'il fallait que ça résonne avec l'univers de CD Projekt.
Quant à la cinématographie c'est plutôt pour faire remarquer que c'est une posture particulière qui vise ici un but précis : se faire accepter du plus grand nombre avec une grammaire disons plus universelle car les enjeux sont internationnaux mais là encore laissé libre à l'appréciation de Trigger (dans le lien d'exemple sur le fait de montrer "un rapport de force" c'est clair que ce genre de plan n'existe pas au cinéma).
En fait, la réussite de Trigger est justement d'avoir mis du pop, du cool, qui font leur marque de fabrique - et par extension un certain visage de l'animation récente - dans une autre structure, plus sombre:
grosso modo la loi du marche où crève, d'ailleurs le Cyberpunk en-soi est déjà déjà sombre dans sa pensée.
mais finalement la comparaison en détail avec le jeu n'est pas intéressante puisque justement le jeu n'était pas fini quand ils ont commencé à bosser dessus et je pense que c'est en parti grâce à ça qu'ils ont réussi à éviter le piège de l'interprétation littérale et du placement de produit pour un cyberGTAlike.
Trigger je ne les porte pas spécialement dans mon coeur et ils n'ont clairement pas de problème à être décomplexé mais ce n'est pas ce que j'ai retenu de
Cyberpunk Edgerunner qui est probablement l'un de leur meilleur anime en ce qui me concerne; précisément parce qu'ils ont eu un cadre pour éviter de partir en sucette et qui leur a permis de faire appel à leurs ressources tout en s'adaptant à des contraintes inhabituelles pour eux.
Finalement ce que je voulais souligner c'est qu'ils se sont approprié le sujet mais que dans la direction et la finalité on voit clairement qu'il y a un compromis... pour autant le compromis, n'est pas toujours synonyme de "jaibaissémonfroc".
PS : GTZ merci l'ami
.
Red, tu peux parler franchement, les retours sceptiques ne sont pas une mauvaise chose en-soi,
j'ai absolument pas l'intention d'en faire une affaire perso'.