Pour cette année 2014, la production japonaise continue sa progression en termes de quantité mais, malheureusement, on ne peut pas en dire de même pour ce qui est de la diversité. Cependant, ce crû qui s'annonçait assez pauvre avec un hiver et un printemps moroses, s'est tout de même amélioré avec une saison d'automne de bonne qualité.
Cette année, en termes de film, aucune production n'a retenu mon attention. Certes
Kaguya Hime se démarque du lot par son esthétique magnifique mais ce conte classique n'est pas des plus passionnant. On oubliera également le marché des OAVs qui n'a été que publicitaire, une fois de plus, pour en arriver aux séries TV qui nous intéressent.
Donc, pour commencer par le plus expéditif: les adaptations de LN confirment, s'il en était encore besoin, leur faible qualité et leur peu d'intérêt. La faute, je présume, aux auteurs qui doivent abuser de fanservice au détriment du scénario pour se constituer une fanbase. Rien à voir de ce côté-là, c'était nul.
Au niveau des adaptations de manga, il y a déjà beaucoup plus de choses à dire. Tout d'abord, une demi-déception concernant
Knights of Sidonia qui arrive à être bon malgré le sabotage que constitue le choix de la 3D: on perd tout l'aspect artistique des décors du Sidonia, le travail de Tsutomu Nihei sur l'expressivité des personnages passe également à la trappe, le côté organique du placenta des gaunas devient plastique... Cette série qui aurait pu renouveler le genre mecha/SF et renvoyer Gundam et compagnie à leurs études, laisse une impression d'occasion manqué.
Silver Spoon 2 continue, quant à lui, son bonhomme de chemin et reste la seule série tranche de vie en milieu scolaire qui propose un peu d'air frais avec son lycée agricole assez déjanté. Autre série tranche de vie,
Barakamon, qui n'apporte pas grand chose au manga si ce n'est la bonne idée d'avoir pris une enfant pour doubler Naru: on sort enfin des doubleuses d'anime formatées et son patois ma souvent fait éclater de rire.
Enfin, dans le haut du panier des adaptations de mangas, il y a
Mushishi et
Parasite.
Mushishi avec son ambiance particulière, ses histoires courtes et limpides à plusieurs niveaux de lecture donne une impression d'ovni dans la production actuelle mais c'est surement pour ça que je l'apprécie autant.
Parasite, quant à lui, bénéficie à la fois de l'histoire d'un très bon manga d'action/horreur et du savoir-faire du studio Madhouse pour l'adapter à l'époque actuelle. Pour le moment, il effectue un sans faute en terme de rythme et de technique, ça reste donc une valeur sure pour démarrer 2015 sur de bonnes bases.
Pour finir, je vais faire une section fourre-tout: œuvre originale, adaptation de jeux, VN... Parce qu'il n'y a pas foule au portillon, soyons clair.
Le studio Mappa se révèle très prometteur et j'espère qu'il continuera ainsi. Tout d'abord, il nous a proposé un
Terror in Resonance réalisé par Watanabe Shinichirô, et l'on a pu sentir l'ambition du studio de proposer du thriller de qualité. Malheureusement, à cause du format en 11 épisodes ou de sa maîtrise par les scénaristes, la série paraît un peu déséquilibrée et l'on a du mal à entrer dans le drame qui est censé se dérouler. Le studio enchaîne avec des adaptations de licences dont
Shingeki no Bahamut en particulier. Le fun y est omniprésent, après un démarrage sous forme de road-trip, Satô Keichii arrive à compléter une histoire de bien belle façon en 12 épisodes; on sent dans de nombreuse scène l'ambition d'en mettre toujours plus dans la vue et, même si c'est parfois raté, ça fait plaisir.
Je finirai par le "blockbuster" d'ufotable,
Fate/Stay Night UBW, qui annonce directement la couleur en proposant des doubles épisodes. Un budget qui doit s'apparenter à celui de films, ça finit par ce voir à l'écran. Bien que le rythme de l'histoire soit assez lent, les scénaristes arrivent à alterner suffisamment dialogue et action pour maintenir un intérêt constant. Une autre valeur sûre qui sera à continuer de suivre en 2015.
Bahamut
Parasite