Alors que la fin d’année s’est achevée une nouvelle fois à base de soirées arrosées, de mokas hors de prix et de Love Actually, geeks et weebs se sont eux aussi plongés dans leurs plus pures traditions de décembre afin de nous partager «Bilans» ou autres «Top 10» dans l’esprit d’amour et de partage voulu par notre Seigneur, Osamu Tezuka. Même si mon parcours annuel s’avère lacunaire, voire blasphématoire étant donné l’absence de certains titres comme Hunter x Hunter, c’est avec émotion, laquelle on ne sait pas, que j’apporte ici ma modeste contribution.
Pour reprendre là où j’en avais terminé avec mon bilan de 2013, cette année a été plutôt bonne en terme de films d’animation. En décalage avec le Japon, 2014 aura notamment vu la sortie en Europe de deux productions Ghibli. Signé par Hayao Miyazaki, Kaze Tachinu se détache de ses prédécesseurs en basant son sujet sur une biographie mais réussit à garder un certain charme grâce à la passion palpable du réalisateur pour l’aviation. Kaguya hime no Monogatari, crée par Isaho Takahata s’avère quant à lui tout simplement excellent grâce à une réalisation époustouflante qui complimente le lyrisme naturel de ce conte millénaire.
De belles oeuvres, comme le chant du cygne. En effet, au mois d’août 2014, Ghibli annonçait la fin de toute nouvelle production cinématographique. Une nouvelle pas si surprenante étant donné l’âge avancé de ces deux grands directeurs et le retrait de Miyazaki mais triste tout de même, surtout quand on voit le succès financier peu réjouissant des derniers films du studio.
Côté séries, il faut avouer que cette année n’aura pas beaucoup brillé : peu de créativité et peu de sujets intéressants ne peuvent donner qu’un résultat peu mémorable. Le plus douloureux reste les déceptions et je suis personnellement un peu écoeuré de ne pas pouvoir inclure mon cher anime sur les astronautes, Uchuu Kyoudai, dans le top du top : non seulement car il nous a quitté dans un état très inachevé mais aussi car son rythme était parfois trop effroyable. Zankyou no Terror, thriller pseudo-terroriste, n’a pas non plus été le foudroyant départ que j’avais espéré de la part du studio Mappa pour leur premier gros projet, un résultat mitigé dû à quelques décisions scénaristiques des plus discutables.
Heureusement, quelques animes sont sortis des entrailles du temps pour ajouter du poids à 2014. Ainsi après presque une décennie d’absence, Mushishi, à l’aura inchangée et au Ginko toujours aussi fashionable, est revenu près de nous pour entamer son ultime voyage, mystique, universel et unique. Ping Pong ensuite, adapté d’un vieux manga (1996-97) de Taiyou Matsumoto et dirigé par le talentueux Masaaki Yuasa, s’inscrit comme une histoire remarquable et haut en couleur malgré la simplicité de ses prémices. Espérons que le studio Science Saru, nouvellement crée par ce réalisateur et sa collaboratrice Eunyoung Choi, puisse leur permettre une créativité aussi libre qu’intarissable.
Est-ce que l’année 2014 s’arrête là ? Absolument pas. Même si la place des rois sur leur trône me semble légitime, je me vois mal passer sous silence quelques autres coups de coeur. Tonari no Seki-kun par exemple, une série au format court, doté de peu de moyens, qui a réussi à bricoler des gags ingénieux et n’a jamais manqué de me mettre de bonne humeur semaine après semaine. Gin no Saji également est revenu avec une deuxième saison encore plus gratifiante à regarder que la première, remplie d’émotions et de moments forts qui nous font regretter son départ ainsi que l’incertitude d’une autre suite. Enfin, Gekkan Shoujo Nozaki-kun aura été ma plus grosse surprise de l’année, une comédie satyrique sur le shoujo pleine d’entrain et de personnages amusants.
2014 a en outre été l’année du sport. Sur une trentaine de séries regardées, presque un tiers sont affiliées au genre. Une telle profusion a été grandiose pour un amateur comme moi et il est un peu dommage que ce type d’anime soit aussi niche, d’autant plus que l’expérience peut varier fortement d’une série à l’autre : entre un Haikyuu pétillant d’énergie, basé sur un jeu d’équipe (volley) et un Baby Steps plus posé, solo (tennis), tout aussi grand par son réalisme, il y en a vraiment eu pour tous les goûts.
Vieux pots, coups de coeur, sport,... on pourra de plus ajouter à ce bilan quelques projets isolés qui valent le détour. On notera le projet Nihon Animator Mihonichi, ou Anime Exhibition, qui se déroule actuellement et diffuse chaque semaine, gratuitement qui plus est, un nouveau court-métrage. Une initiative de la part d’Hideaki Anno que l’on appréciera et qui a déjà donné quelques jets de créativité sympathiques.
Mais côté créativité et éclectisme, c’est sans conteste Space Dandy du studio Bones que l’on retiendra cette année. Un anime sous le nom d’une autre grande ponte de l’industrie, Shinichiro Watanabe, qui a distribué les 26 épisodes à différents talents afin que ceux-ci puissent étaler leurs propres idées et style. Un cocktail explosif étonnant et parfois brillant malgré une qualité bien trop en dents de scie, l’empêchant de devenir un classique.
Malgré mes déceptions et mes soupirs répétés devant les chartes saisonnières, l’année 2014 n’est donc pas démuni de qualités. Un espoir pour 2015 ? Plus d’animes avec une vraie épaisseur, genre monde intriguant et scénario consistant, peut-être ? Ca a toujours été une denrée rare mais qui sait, les trois adaptations du feu Project Itoh pourraient bien nous impressionner.
(avatar repris directement de l'article de l'année dernière, pas besoin de re-uploader donc, je crois)
(les titres sont repris dans les images, le deuxième est : Gekkan Shoujo Nozaki-kun)