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Pavé incoming ~@ Topa-kun ;
En quoi c’est absurde de ne pas sombrer dans la panique en apprenant qu’on risque sa vie dans un jeu ? Il m’est déjà arrivé de voir des personnes accueillir la mort avec le sourire et dans la sérénité, ça n’a rien d’absurde ou d’invraisemblable.
Ce n’est pas absurde non plus de ne pas se soucier de mourir (ce n’est même pas être suicidaire dans ce contexte, c’est juste une forme d’acceptation) mais de vouloir, en revanche, connaitre son identité avant de mourir. Quant au garçon qui accepte de jouer afin que la fille retrouve ses souvenirs, c’est faire preuve de galanterie, un dernier beau geste avant de passer l’arme à gauche.
Decim leur dit de jouer comme s’ils pariaient leurs vies, et c’est à chaque fois laissé à l’interprétation des individus. Il ne dit à aucun moment noir sur blanc qu’ils vont mourir s’ils perdent, ils les laissent ruminer. Sauf que dans le cas de ces deux loulous, ils sont sur leur petit nuage, et même une fois qu’ils comprennent qu’ils sont déjà morts, ils n’ont pas des réactions exubérantes et ne s’accrochent pas plus que ça. Je trouve que leurs réactions ne manquent pas d’élégance.
Quant au « grand secret », il était supposé changer la donne dans la mesure où
le garçon n’avait jamais montré d’intérêt à son amie d’enfance mais à Chisato, la fille ayant déménagé (ce pourquoi Decim pense que leurs retrouvailles après la mort ne changeront rien aux sentiments non partagés jusque là). Le gars n’était pas supposé « rejeter » la fille ou être dégoûté par le fait qu’elle ait eu recours à de la chirurgie esthétique, là n’était pas le souci. De toute sa vie, et malgré tous ses efforts, la fille n’a pas réussi à sortir de la friendzone (elle a même fini par régresser à la strangerzone au bout d’un moment), mais elle a enfin réussi à avoir son putain de rencard après la mort, c’est triste. :’)
Les participants reçoivent un traitement différent au vu de leurs « passés », je ne vois pas le bar comme une tribune où les participants sont impitoyablement jugés, mais comme une dernière chance. Il ne s’agit pas de faire preuve d’ « humanité », d’ailleurs, qu’est-ce qui est être « humain » ou « inhumain » ? Ca me dépassera toujours cette façon de considérer quelqu’un comme « inhumain » selon ses actions, c’est absolument stupide. C’est une façon de
parler afin de mettre de côté ceux qui sont responsables de crimes ou de déviances, afin de se sentir soi-même digne d’être humain. Mais là est un autre débat.
@Deluxe-senpai,, il n’y a eu aucune contradiction dans le récit jusque là. Il y a eu contradiction avec ce que
tu en attendais.
C’est suggéré
dès l’OAV, Decim ne sait rien des
sentiments des personnages et ne les juge que sur leurs actions, passant complètement à côté du volet émotionnel. La psychologie humaine le dépasse totalement dans son rôle d’arbitre qui ne se base sur les faits, d’où l’intérêt de l’assistante. Dans l’OAV, il est abasourdi par le sublime discours du jeune homme qui le remet à sa place après la phrase insensible et inconsidérée qu’il avait dit. Dans le 1, il commet une erreur en ne réalisant pas que la femme ment pour protéger son mari. Il est au courant du passé, des faits, il regarde les différentes « vies » comme des films. Un peu comme toi, regardant un film, jugeant qui est gentil et qui est méchant selon ce qu’on te
montre, mais tu n’arrives pas à sonder le cœur des personnages.
Alors oui, il est au courant de sa chirurgie, mais il n’est pas au courant de ce que le garçon ressent pour elle. Tout ce qu’il voit, c’est qu’il l’a snobé pendant des années, et qu’au moment où il lui a montré de l’intérêt, ils ont eu un accident les empêchant d’échanger, il dit qu’ils ne peuvent pas avoir de happy ending car, de 1, le gars pense avoir des sentiments pour la fille car il la prend pour quelqu’un d’autre, de 2, ils n’ont jamais réussi à avoir le bon timing.
Le barman connait tout des
événements du passé des candidats, mais pas leurs sentiments. Il sait ce qu’ils font, pas ce qu’ils ressentent. Ce n’est pas selon le bon vouloir du scénariste, il en est ainsi depuis l’OAV, et c’est respecté dans chacun des épisodes jusque là.
Pourquoi a-t-il besoin de les faire jouer au bowling, Nona suggère que c’est parce que la peur étant le sentiment le plus primitif de l’être humain, c’est là où on voit sa véritable nature. Certains trichent (le vieux), d’autres plaident leur cause avec la force du désespoir (le jeune de l’OAV), certains se victimisent et pètent les plombs (le jeune marié) ou se sacrifient (la jeune mariée), mais d’autres acceptent tout simplement leur mort et profitent pleinement des derniers instants (le couple). Le jeu est décidé à la roulette, donc la partie de bowling peut paraître plus « gentille » que le billard ou les fléchettes vu qu’il n’y a pas de « douleur » mais ce n’est pas Decim qui décide du jeu, c’est la roulette, et on ne sait pas quelle instance supérieure contrôle cet hasard, ce hasard est certainement lié aux passés des personnes et adaptés à leurs personnalités.
Ce n'est pas comme ça que ça marche. Pour que ce genre de série fonctionne il faut installer une routine dans les premiers épisodes, pour que le spectateur assimile les règles du jeu et puisse s'improviser lui-même juge. Ensuite, on peut commencer à casser les règles pour surprendre le public et relancer l’intérêt de la série.
C’est peut-être le schéma habituel, mais est-ce un mal que Death Parade en adopte un autre ? Surtout quand c’est bien fait. Les règles sont révélées au fur et à mesure (d’ailleurs, tu as eu un commentaire incisif concernant le second épisode alors qu’il proposait ce qui marche selon toi, faudrait savoir) et on devine la plupart avant même qu’elles ne soient clairement dites.
Et non, le spectateur n’est pas supposé s’improviser juge, si c’était le cas, je trouverai ça honnêtement prétentieux. Nous ne sommes pas supposés « juger » les participants mais essayer de les comprendre, les cerner, comme s’efforce de le faire Decim. On évite tout manichéisme du type « Il est méchant » et « il est gentil », les participants jusque là ne manquent pas de nuances, et on pourrait écrire des pavés pour analyser leurs psychismes, et décortiquer leurs réactions. Alors oui, il y a un jugement supposé être impartial à la fin, mais il existe une marge d’erreur qui nous est honnêtement présentée dès le début. L’injustice peut exister même au-delà de la mort, dans cet après-mort chimérique auquel l’être humain aspire en respectant des dogmes et des religions. On ne naît pas égaux, on ne meurt pas égaux et on n’est pas jugés de façon égale, le métier de « juge » n’est pas aussi évident, même pour Decim qui est très factuel, il existe tout un tas de facteurs qui rentrent en jeu, la psychologie humaine est un univers tellement vaste et insaisissable, on nous décrit différents portraits, qu’on est supposés essayer de comprendre et non pas juger.
Qui sommes-nous pour juger autrui, même si ça ne reste que des personnages imaginaires. Je suis d’ailleurs fort intriguée par Nona qui semble complètement à côté de la plaque et mépriser les humains ainsi que leurs faiblesses. Alors que ces faiblesses en font justement toute la beauté. La peur révèle la noirceur de l’âme, mais pas seulement, elle peut également en révéler l’infinie beauté, c’est « niais » si vous voulez, mais c’est loin d’être absurde ou incohérent avec le propos de la série, il existe différentes manières d'accueillir la mort, certains le font avec plus d'élégance/niaiserie que d'autres.