Waaah le pavé.
*Seal of Maya's Approval*Là où ça bloque, c'est que tu me cites tout du long les règles et objectifs affirmés par Nona, sauf que je m'auto-cite :
Je suis d’ailleurs fort intriguée par Nona qui semble complètement à côté de la plaque et mépriser les humains ainsi que leurs faiblesses.
L'attitude de Decim est, en comparaison à celle de Nona, parfaitement cohérente/compréhensible, on sent qu'il s'efforce de comprendre la nature humaine et c'est souligné depuis l'OAV (Nona serait certainement restée de marbre devant le discours du condamné). Je me trompe peut-être mais on semble se diriger petit à petit vers un schéma où Decim s'éloignerait au fur et à mesure de la façon qu'a Nona de considérer les humains.
Après son erreur dans le second épisode, il ressent des regrets et de la frustration là où Nona lui tire les oreilles pour qu'il aille de l'avant et ne semble pas spécialement avoir de la peine pour Machiko. Une fois descendue de l'ascenseur et qu'elle rejoint ses quartiers, elle semble agacée par les remarques de l'assistante qu'elle juge encore incompétente et loin du compte.
Tu aurais aimé qu'on te montre des personnages qui ne craquent pas sous la pression, il y aura peut-être ça par la suite mais ce n'est pas le propos de cet épisode, qui proposait une autre idée. Les motivations des personnages ne sont pas bizarres mais indifférentes à la mort. Je ne parlais pas d'accepter le fait qu'ils soient morts sur terre, mais d'accepter la mort dans le contexte où ils sont enfermés dans un bar et qu'on leur demande de parier leurs vies. C'est niais, si tu veux, mais pas particulièrement stupide, tout le monde ne vire pas complètement obsédé par la victoire et la survie, si on lui demande de parier sa vie dans un jeu, même que certains idéalistes rêvent de mourir en aidant quelqu'un. L'acceptation de la mort dont je parlais n'arrive pas forcément une fois qu'on est mort, mais lorsqu'on est dans une situation dont l'issue est la mort.
Si Decim ne sort pas les marionnettes, c'est parce qu'il n'a pas eu besoin d'intimider les participants pour jouer, ils le font de leur plein gré.
Nona voit le bar comme un tribunal, pourtant c'est difficile de le considérer comme tel, vu qu'il n'existe qu'un arbitre qui juge de façon arbitraire, il ne s'agit pas d'un procès équitable. Où est la défense ? Où est le jury ? Où est l'expertise psychiatrique ? Je vois le comportement de Nona comme de l'arrogance, comme si elle s'accordait un statut qui n'est pas forcément sien. Nous ne sommes pas supposés adhérer à tout ce qu'elle raconte dans l'épisode 2, mais le remettre en question, surtout vu son mépris affiché pour les humains qu'elle voit comme des marionnettes qu'il faut pousser à bout pour en dévoiler toute la crasse. On peut même y voir une sorte de pied de nez aux croyances humaines qui voudraient qu'il existe une force supérieure, une existence divine qui pourra les juger de façon équitable dans l'au-delà, pour finalement tomber sur un système de justice aussi défaillant et encore plus ignorant du périple humain que celui instauré sur terre. Lorsqu'on voit ce système du point de vue de Nona dans l'épisode 2, il est montré comme une fatalité nécessaire à la noirceur de l'âme (comme raisons bidons pour justifier/anticiper les actes des participants) alors que dans l'épisode 1, on retrouve tout l'aspect intolérable de l'injustice et le sort de Machiko sonne comme l'injustice ultime envers elle, qui est victime de la jalousie de son mari et meurt très jeune, mais est également victime de sa culpabilité lorsqu'elle essaye de se racheter en soulageant la conscience de son mari. Je pense qu'après l'OAV, les scénaristes ont fait le choix de faire comprendre au téléspectateur dès le début qu'en écrivant les histoires et en portant un
jugement à la fin (au fond, ce n'est ni Decim ni Nona qui décident, c'est celui qui écrit l'histoire de façon totalement arbitraire), ils ne prétendent pas pouvoir juger impartialement toutes les affaires qui vont suivre, que la série ne se prétend ni justicière ni moralisatrice, au contraire, elle met en avant l'injustice qui va de pair avec l'
impuissance des personnages dans ce bar qui ressemble plus à une mauvaise télé-réalité voyeuriste avec Nona qui se gausse de l'autre côté de l'écran qu'à un réel tribunal.
Je pense qu'avec tout ça, j'ai répondu à Nona. Tel que je le décris, tout le système décrit dans Death Parade est à revoir, oui, d'où l'intérêt de l'assistante et de son point de vue. Le système n'est pas figé mais peut être remis en question par la suite. Et oui, le terme
faire preuve d'humanité me dresse les cheveux sur la tête qu'il soit employé dans la vie de tous les jours, dans une fiction, ou dans un commentaire sur un random topic. Parler de degrés d'humanité sous-entend qu'il existe une non-humanité, ou certains plus humains que d'autres selon leurs comportements, et c'est du gros n'importe quoi. Je me répète mais Nona est à côté de la plaque. Parlez de compassion, de gentillesse, de bonté d'âme, mais pas d'humanité.
Supposons que la fille considère que donner sa vie en échange de ses souvenirs soit un prix honnête !
Supposons que le garçon par galanterie et par esprit chevaleresque juge que sa propre vie est un piètre prix pour payer la récupération de la mémoire d’une inconnue qui semble à son goût!
Mais alors, le garçon dans sa grande galanterie, ça ne lui pose pas de problème de tuer la fille au travers de ce jeu?? Et la fille ? elle n’est pas dérangée par le fait de demander à quelqu’un de mourir afin qu’elle recouvre la mémoire ? Et lui en gagnant le jeu, ça n’interpelle pas sa galanterie et son humanité que cette victoire coûte la vie à la fille ?
Les deux acceptent facilement de jouer un jeu de la mort sans que Decim ne leur fassent comprendre qu’ils y sont obligé ! Juste pour récupérer des souvenirs ? et tu voudrais faire passer ça pour quelques chose de plausible ?
Ce n'est pas des
supposons, c'est ce qui s'est passé au cours de cet épisode. Le garçon, dans sa grande galanterie, accepte de participer au jeu, s'il gagne, tant mieux, s'il perd, tant pis, la fille joue de son plein gré et est parfaitement consciente de parier sa vie pour retrouver ses souvenirs. Ça ne te parait pas plausible, moi si. Se retrouver propulsés dans un bar après un petit somme dans un bus pour l'un, et sans aucun souvenir pour l'autre, il y a de quoi réaliser qu'ils n'ont pas d'autre choix que de jouer pour avoir des réponses.
Pour la partie de bowling, encore une fois, ce n'est ni Nona ni Decim qui décident du jeu et de ses règles (Nona se la pète devant la petite nouvelle) mais la roulette. Le hasard, une instance supérieure ? Pour le moment, on en sait rien, mais il n'empêche que les jeux sont à chaque fois pertinents dans le contexte, si je devais partir de ma petite théorie, il sont en accord avec les passés/personnalités/concept de dernière chance. Dans l'OAV, c'était la dernière chance pour le vieux de s'amuser étant très doué avec une tige de bois et la dernière chance du jeune homme de plaider sa cause et changer son destin. Dans l'épisode 1, c'était la dernière chance pour le couple de crever l'abcès et de s'expliquer une dernière fois, c'était une ultime dispute pour faire éclater les non-dits et non pas une mise en couple. Dans l'épisode 3, c'était la dernière chance pour deux tourteaux de faire connaissance. A chaque fois, c'est en lien avec
la mort (vieux mort en légume sans s'amuser, jeune mort assassiné par sa femme sans pouvoir plaider sa cause et sauver sa peau, couple de jeunes mariés morts à cause de la jalousie du mari alors que ce dernier n'avait jamais affronté sa femme et se basait sur des bruits de couloir, des jeunes gens morts par accident au moment où le garçon allait ENFIN inviter la fille à sortir) survenue soudainement et laissant un goût amer de frustration.
Enfin, la suite nous répondra. Mais à l'heure actuelle, avec mon interprétation, je ne vois aucune incohérence ou absurdité.