Bilan AVEC SPOILERSTout d'abord, le titre. En regardant les premiers épisodes, on se demande quelle a pu être la nécessité d'une telle accroche, car la série n'est ni vraiment humoristique, ni ecchi, pas au point de justifier un tel en-tête. D'accord, son grand-père lui disait blablabla et il a effectivement rencontré une fille, mais c'est tout. Et pourquoi l'interrogatif? Ca sent la décision éditoriale à la con, surtout que j'ai lu vite fait que le pilote s'appelait Familia Myth.
Un titre donc opportuniste (moins c'est long et moins tu dois vivre dans ton rayon LN) sauf que, bizarrement, c'est lors du combat contre le minotaure que ce titre entre en résonance avec son sujet puisque c'est moins l'histoire d'un mec qui veut pécho qu'un mec qui n'arrive pas à pécho dans un donjon, car il est faible, pas assez héroïque, et cool, et qu'il va encore se faire sauver par Wallen-nanigashi. En gros, c'est une métaphore de sa propre impuissance, à lier à son idéal de héros de contes de fée qui, lui, arrive à sauver des donzelles. Bref, l'habituel machisme qui n'ira sans doute pas plus loin que ce que j'ai bien voulu y voir de positif, si je n'ai pas tout simplement inventé la chose, ce qui fait qu'au-delà de l'épisode 8, on se traîne vraiment ce titre comme un boulet.
Des lecteurs du LN pour prendre la défense de l'auteur original ?
Ce titre est en quelque sorte à l'image de la série pour son world building qui est au niveau 0, la raison pour laquelle les levels ne montent pour l'instant que jusqu'à 6. On a l'habituelle tour et des gens qui se battent dedans, mais on ne sait pas pourquoi, car pourquoi savoir sur quoi repose l'existence même de la série, je vous le demande ? Bref, la fainéantise à son apogée. Ca tue toute notion d'enjeu car, qu'ils meurent dans ce donjon, qu'importe si l'unique raison se résume à moins qu'une cinématique d'une minute dans un RPG des années 90. Il n'y a pas de menace sur la ville donc ça se résume à... des raisons économiques ? Etre un PNJ dans un MMO pour dieux ? Se la péter en armure ? Pécho ?
Le world building ne fait que reprendre les lieux communs du dungeon crawler, sauf que nous savons tous qu'il n'y a rien de plus chiant que de regarder de l'extérieur son pote jouer à sa console en solo. J'allais dire que, bientôt, les personnages allaient finir par s'appeler Yuusha et Maou mais cela a déjà été fait et, surprenamment, difficile de reprendre la série en question sur ce facteur.
Au-delà de ces considérations de base, le divertissement est honnête. Il y a de l'humour et du drame mais pas trop. Cela ne commence pas très bien, ceci dit. Dès les premiers épisodes, on se croirait dans Sailor Moon a essayer de deviner l'identité de celle qui fout le dawa dans les coulisses alors que le générique nous l'a déjà spoilée (avec la composition de l'équipe, merci). On perd aussi la moitié de l'épisode 3 a rager sur le pourquoi que l'autre cruche ne lui a pas filé son coutelas dès le début. A part ça, on ne s'ennuie pas. D'ailleurs, si on peut rire de cette énième paresse qui consiste à filer des skills über cheatées à son noob (insultant au passage les valeureux pexeur de base qui triment depuis des années, tu m'étonnes qu'ils en aient gros sur le cœur à la fin), principe qui avait totalement ruiné Mahouka, ici, ils ont compris qu'il fallait compenser par l'ardeur de la tâche. Guts est super badass ? Bah mettez-lui cent bonhommes sur la gueule qu'il se démerde. Là, c'est pareil, vous lui filez un gros minotaure amélioré ou, mieux, faites que ça se barre en couille dans les niveaux intermédiaires. Il y a une vraie intensité lors de ces passages. C'est pour cette raison que j'ai préféré les deux premières parties à la dernière ; celle avec le minotaure car c'est le développement scénaristique logique et qu'ils ont réussi à en faire un ennemi de valeur ; celle avec cette fuite en avant désespérée car cela devient un concours d'endurance où tout le donjon se retourne contre les personnages ; alors que le combat contre le Titan échappé du manga voisin (quand je vous disais qu'il fallait sortir la grosse artillerie) aurait pu faire peur s'il ne servait pas à simplement conclure la saison proprement comme un bon boss de fin de jeu. Il aurait fallu que le 18ème niveau soit définitivement condamné, que ce soit une lutte difficile du groupe entier pour remonter à la surface, avec moult pertes. Impossible à réaliser en un épisode dans une série où personne ne meurt.
En plus, le tout est bien animé, de manière assez constante, pas énormément de 3D qui nous crache à la gueule. On peut remarquer une utilisation intelligente de la foule playmobile qui, lorsqu'elle devient trop présente, est rendue discrète par des personnages en 2D au premier plan qui attirent l'attention. Au passage, la manière d'animer m'a fortement rappelé Sword Art Online et en vérifiant vite fait, il semblerait
que je ne me sois pas trompé. J'ai aussi remarqué vis-à-vis de la mise en scène un soin apporté (jusqu'au milieu de série) aux enchaînements de séquences. Un exemple flagrant serait la scène d'entraînement de l'épisode 7, un passage assez marrant où le seiyuu (qui joue aussi Kirito, tiens, tiens) s'autoparodie vocalement en couinant-brayant plus fort que d'habitude.
Au final, un série sympathique et divertissante dans son déroulement mais victime d'aboulie dans ses mécanismes et descriptions, sans doute le meilleur que l'on puisse attendre des standards de médiocrité de J.C.Staff. Si je devais faire une comparaison vidéo-ludique, ce serait un jeu qui n'a pour lui qu'un gameplay prenant.
Et puis, cette pénurie de Loki...
(Surtout que j'avais cru détecter un otokonoko vu qu'il... qu'elle a des pectoraux.)