Déjà parce qu'il est faux, même Digimon arrive à toucher des sujets plus sensibles qu'Inuyashiki. Ensuite parce que le Japon à globalement une fiction très nihiliste en premier lieu, et plutôt variée en deuxième lieu. A côté de ça l'occident passe son tellement son temps à raconter la même chose que des types ont finis par se persuadé qu'il existait un modèle unique qui définissait les "grands récits". Le reste, c'est globalement des querelles de couples et des drames familiaux.
C'est drôle parce que le Japon n'échappe pas à ce que tu reproches chez l'occident. "Querelles de couples et drames", les dramas sont la conséquence de quoi à ton avis?
Quand au reste, les films live sont caractéristique de cette redondance (l'adaptation de l'adaptation de l'adaptation) qui va globalement dans un seul sens donc pour la variété du discours on repassera.
Sans compter le fait que la fiction c'est très large et qu'on peut considérer qu'elle est limitée en occident si tu ne te réfères qu'à Disney...
Quand aux fameux "grands récits", si tu veux mon avis, ils existent bel et bien puisqu'il y a toujours une récurrence de thématiques propre à l'homme avant d'être propre à une nation, c'est juste que chacun a fait ses bails de son côté avant de se croiser.
Par ailleurs les "fameux récits" correspondent aussi à des mécanismes narratifs spécifiques (la symbolique, l'allégorie, la dramatisation, la sursignification etc) qui même s'ils ont été l'apanage d'une culture à un moment de l'histoire, sont devenus interchangeable avec l'arrivée de la révolution industrielle (Japon ère Meiji). Et je vais t'épargner le refrain Because The Internet.
Mais le point principal, c'est qu'Inuyashiki n'est pas épargné par les faiblesses d'écriture assez typiques de l'animation japonaise.
On est bien d'accord sur la faiblesse d'écriture en animation, c'est à cela que je faisais référence en parlant de raccourcis et d'ailleurs je ne comprend pas clairement quel est ta position par rapport à cette fiction Nippone que tu décris car globalement Inuyashiki en est justement un représentant contemporain typique.
Typique dans son pathos démagogique et tendancieux profondément encré dans des valeurs sociales qui joue la sur-affectation(bon ça je l'avoue ce n'est pas l'exclusivité du Japon, U.S et Fr adore ça aussi).
Erased en est aussi un parfait exemple comme tu l'as dit et certes il s'en tire mieux car les dialogues sont bien meilleurs je le concède mais surtout parce qu'il place l'affect au centre de tout (la SF c'est juste un prétexte pour lancer le truc).
Inuyashiki, il est vrai, est peu crédible dans la chouinerie sensible.
Cependant l'affect même si il est présent n'est pas central, c'est l'action qui en est le moteur tant au niveau du rythme que de l'avancée de l'histoire sans parler de l'action littérale. Mais surtout Inuyashiki c'est de la grosse SF qui s'assume et qui tombe dans le déjà vu par moments, là je suis d'accord l'anime n'a pas inventé la poudre.
Cela dit, tu reproches à Inuyashiki son écriture basée sur le choc alors que c'est justement tout l'enjeu de l'anime et de l'auteur.
Je ne pense pas qu'il veuille spécialement jouer la tendance Sex Drugs and Rock'n roll d'HBO.
C'est simplement que le type joue la carte de l'électrochoc pas pour nous faire pleurer mais pour nous réveiller! (enfin les Japonais surtout) même si elle est maladroite dans Inuyashiki, cette action sera toujours légitime, d'ailleurs il ne reste que ça à la création d'aujourd'hui (morte depuis un moment comme le cinéma, l'art et la culture underground, et probablement la Japanime).
On pourrait dire que ce type d'action est désuète mais ironiquement ce serait prendre le point de vue d'une jeunesse cynique et blasée et on donnerait quelque peu raison à l'anime non?
Ensuite même si c'est du social à fond, les animes qui utilisent la méthode electrochoc ne sont pas légions, pris qu'ils sont dans le fatras d'une industrie générique de plus en plus creuse et ennuyeuse.
Tout ça pour dire que le réalisme n'est pas à chercher concrètement dans l'histoire mais dans la pertinence de sa réflexion par rapport à l'actualité et qui développe quelque chose de cohérent vis à vis du contexte socio-ethnologique.
Inuyashiki questionne la place de l'individu dans la société avec les limites, les burnout, les extrêmes, les excès.
Voilà pourquoi il y a des trucs qui semblent abusifs, c'est volontaire, dans Gantz aussi le mec grossissait les traits pour faire passer son message, comme un raisonnement par l'absurde (chose que la fiction Nippone adore aussi). Inuyashiki veut nous foutre la tête dedans sans se mettre à distance en objectivant sans arrêt à grand renfort de pseudo objectivité, de réalisme, de lucidité, de rationalité.
Le message d'Inuyashiki peut être maladroit, notamment avec plusieurs clichés mais ça n'enlève rien au sens.