On est d'accord Kobayashi est anecdotique.
Non, j'ai pas dit ça. Du tout. Relis ce que j'ai écrit, Kobayashi est génial.
Bon, Inuyashiki du coup...
Le discours d'Inuyashiki en comparaison est bien plus subversif ce qui entraîne une réception mitigée.
Réception mitigée =/= 2deep4u. Tu extrapoles un peu. Les gens ont aussi tendance à pas aimer les trucs pas bien, je t'assure que ça arrive.
Tu vas me dire que la manière dont Hiro tue n'a rien de sobre mais c'est la façon dont le meurtre est représenté qui véhicule quelque chose et le but recherché est d'atteindre par le choc tout comme Made in Abyss.
La violence dans Made in Abyss fait office d’électrochoc en contraste avec le ton plus léger et aventureux de la série. La violence dans Inuyashiki est constante et se fait sur un fond de pessimisme noir, du coup elle impacte moins, et tombe souvent dans le ridicule. Y'a rien de choquant à voir Hiro dézinguer du policier à tout va, il fait ça depuis le début de la série. C'est d'avantage cathartique qu'autre chose, de la power fantasy classique.
un truc darkos jusqu'au bout et sans compromis.
Regarde, tu fais le taf à ma place. Je veux bien que tu me les montre les compromis, parce qu'entre des Yakuza de deux mètres de haut qui mettent leur zizis dans la bouche des gens et les persos qui alternent entre guérir le cancer et dézinguer du modèle cg à tout va, j'ai du mal à voir la nuance.
Par ailleurs comme tu l'as dit la production moe repose sur la quantité, il est donc bien plus que simplement présent sur le marché.
Y'a pas qu'un seul studio au Japon. C'est l'industrie dans son ensemble qui favorise la quantité à la qualité. La prolifération de moé est un symptôme pas une cause.
Cette société Nippone dépeinte dans Inuyashiki et ben elle est rude, elle fait pas de cadeaux aux marginaux, ni Yakuzas, ni SDF, ni aux jeunes qui peinent à s'intégrer à une société hyper compétitive et pragmatique (d'où les réactions de rejet de l'autorité et les rapports conflictuels que la jeunesse peut avoir) les rapports sociaux ( le docteur désabusé vis à vis de ses patients, les familles recomposées ou l'hypocrisie règne en maître).
Ce que tu décris là pourrait servir de synopsis à une quantité astronomique d’œuvres rien que pour les 5 dernières années. Certaines ont su aborder ce sujet de façon mature et intelligente. Sirobako est un exemple parfait, puisqu'en plus de parler sans concessions des conditions de travail au Japon, l'animé réfléchit sur son propre média en prenant comme contexte à l'histoire un studio d'animation. Plutôt que de faire se tatanner des robots, on voit des personnages discuter, échanger, s'engueuler, se comporter comme des gens.
Pourquoi mater Inuyashiki pour les raisons que tu cites plus haut dans un monde où Perfect Blue et Welcome to the Nhk existent ?
Parce qu'il y'a un papy lance missile.
En vérité c'est cette société qui est dépeinte comme mauvaise mais de façon sournoise en se camouflant (à ton avis pourquoi les flics, symbole de l'autorité gouvernementale, en prennent pour leurs grades?)
Pour ce qui est de la police, c'est une figure d'autorité qui est déconstruite et tournée en dérision dans la fiction depuis des décennies, rien de bien nouveau. Et puis là c'est plutôt soft, c'est de la diatribe de bas étage, ils se font zigouiller et puis c'est tout quoi.
En alimentant la naïve illusion de lutte du bien contre le mal, avec deux marionnettes martyres ou bouc émissaires
Je suis d'accord sur un point: le personnage de Hiro n'est pas écrit comme un méchant caricatural. Fais gaffe par contre à pas surinterpréter. Dans l'absolu on assiste bel et bien à une lutte entre le bien et le mal, comme en témoigne l'emphase qui est mise sur les bonnes actions d'Inuyashiki. L'auteur est pas relativiste pour un sou, il admet que l'homme est à la merci de son contexte, mais son oeuvre reflète néanmoins des convictions morales binaires.
Et on a pas attendu non plus la thérapie "cathartique" des iyashikei pour envoyer un message destiné à toucher les foules, Disney le fait déjà depuis un moment et Gad Elmaleh aussi en se foutant de la gueule de son public.
La catharsis et le pathos sont deux choses différentes. Le pathos touche ( désolé si ça sonne sale), ça c'est Disney, la catharsis soulage. La violence est cathartique, d'avantage encore lorsqu'elle est "justifiée". Inuyashiki casse du truand, on veut tous casser du truand, c'est de l'ordre du fantasme et la catharsis est l'essence même de cette série. Un iyashikei détends, ta comparaison tiens pas la route, c'est juste une pique aléatoire.
Inuyashiki pour moi c'est juste un gros délire. Un récit de power fanatsy, comme quand t'es gosse et que t'as envie de casser la gueule à un dictateur dont t'entends parler à la télé. Tout est politique, y'a forcément un discours je te l'accorde, c'est dans la qualité du discours que le bat blesse. Des œuvres sociétales qui disent la même chose qu'Inuyashiki de manière bien plus compétente y'en a une chiée en Japanim, la seule différence c'est que dans aucun de ces animés un vioque ne se mange un vaisseau spatial dans la face. On en reviens au style. Peut être que je suis trop con pour comprendre , auquel cas je brasse du vent, tant pis. Peut être que l'animé contrairement au manga ne se terminera pas de manière complètement prévisible. Peut être. Mais pour moi Inuyashiki au delà de son concept rigolo, est formaté, banal dans son discours.
Inuyashiki est exubérant, comme l'était Gantz. Il est aussi fondamentaliste dans l'âme, comme l'était Gantz. La grade majorité des personnages son mal intentionnés comme dans Gantz. Mais il y'a néanmoins un repère moral évident comme dans Gantz. Des personnages broyés par le système entrent en contact avec une force ésotérique et transcendent leur statut de mortels, comme dans Gantz.
Ce qui est au départ une lutte intestine entre hommes prends de l'ampleur et deviens une lutte contre une force plus importante qui supplante l'humain comme dans Gantz
. Y'a des vieux qui font des pirouettes et tirent partout comme dans Gantz. Une fascination avec la déformation des corps et de l'humain, comme dans Gantz. Inuyashiki c'est Gantz moins les combinaisons en latex, moins les scénes de cul aléatoires. C'est Gantz en moins fou, sans être plus intelligent, et Gantz pour info c'est bien bien con.
Ps: GTZ je viens de voir ton message. Super shooter c'est l'opening de Gantz, qui sortira surement jamais de ma tête.