Auteur Sujet: Boogiepop wa Warawanai (2019)  (Lu 11309 fois)

0 Membres et 2 Invités sur ce sujet

jinrho78

  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 1302
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • si tel le chardon j'avais des épines
Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #15 le: 22 Janvier 2019, 14:43:02 »
Karakuri, Bananafish, L'odyssée de Kino, Card Captor Sakura Clear Card, Baki, Steins Gates...

J'ai l'impression que Boogiepop Wa Warawanai va rejoindre la liste des adaptations sans intérêts venues par légions en si peu de temps.

WHY?

Deluxe Fan

Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #16 le: 22 Janvier 2019, 18:24:18 »
Il ne faut pas tout mettre dans le même sac. Parmi les adaptations de vieux trucs on a quand même Dororo et Jojo Vento Aureo cette saison qui cartonnent, sans parler de Kitaro qui est une vraie réinvention de la franchise.

C'est juste que parfois, ça ne marche pas. Des licences comme Banana Fish et Boogiepop sont très marquées par leurs époques respectives, elles ne fonctionnent pas aussi bien aujourd'hui. Par exemple dans ces deux séries la "drogue" constitue un élément important dans l'intrigue, parce qu'à l'époque c'était quelque chose de très subversif. Aujourd'hui tout le monde s'en fout de ça, un anime qui t'explique que la drogue c'est mal les spectateurs rigolent.

jinrho78

  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 1302
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • si tel le chardon j'avais des épines
Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #17 le: 22 Janvier 2019, 19:00:47 »
Je suis plutôt d'accord, je ne critique pas tant le fait d'adapter de vieilles licences que d'adapter celles qui n'en ont pas vraiment besoin.
Je veux dire le point commun des séries que j'ai nommé c'est qu'avant leurs adaptations ou par rapport à leurs dernières adaptations, elles s'en sortaient très bien (en terme d'oeuvres réussies "artistiquement" j'entends et non en terme de gains et profits.)

D'ailleurs il y a un étrange dénominateur commun; la réalisation de ses adaptations toutes fraîches est souvent à l'image de leurs intentions: vide, sans éclats et sans volonté propre.
Tout simplement parce qu'elles donnent l'impression d'être là pour relancer l'intérêt commercial des produits initiaux.
ce qui n'est pas un mal en-soi à part que ça donne cette impression dans les cas cités:
"on veux des ersatz suffisamment crédibles pour faire illusion, pas besoin d'en faire plus."
Ok l'animation c'est un business mais bon quoi on peut préserver les apparences ou mieux, faire de bonnes choses, Golden Wind et Kitaro le prouvent.

Cela dit il est vrai que l'aspect subversif doit jouer mais je ne trouve qu'il soit vraiment la cause de l'échec en ce qui concerne Banana Fish et Boogiepop.
Mais c'est vrai je suis un peu injuste.
Boogiepop me semble rejoindre Kino - useless as fuck - tandis que Banana Fish lui souffre comme Karakuri Circus d'un mauvais choix de direction scénaristique lors de son adaptation.
l'un dans l'autre ça pique quand même vachement à l'arrivée.

Red Slaughterer

Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #18 le: 23 Janvier 2019, 11:55:17 »
Citer
un anime qui t'explique que la drogue c'est mal les spectateurs rigolent.

J'ai pas vraiment l'impression qu'il y ai une visée morale dans ce que la série raconte (ce qui est le cas dans Golden Winds par contre, et plutôt au premier degré en plus). Comme presque tout les histoire de ce type et de cette époque, ce sont des représentations du mal du siècle qui s'installe après que la bulle économique ait éclatée. Le même mouvement qui a traversé absolument toute la production de pop culture japonaise (au moins) dans la fin des années 90. Le plus flagrant ce sont les magical girl qui se change en chanteuse ou prestidigitatrice à des combattante qui affronte le désespoir personnifié. C'est du fantastique dans sa plus pure expression.

Mais j'arrive pas à voir comment tu peux rejeter à ce point Boogiepop alors que c'est finalement très proche de ce qu'était encore Persona 3 ou 4. Je peux tout à fait imaginer ne pas apprécier quelque chose d'aussi daté, mais je comprends pas la volonté d'en faire une défaut de conception. Parce que c'en est clairement pas un.

GTZ

  • Global Moderator
  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 4952
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • Enseignant pour la vie
Re : Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #19 le: 23 Janvier 2019, 15:03:04 »
Épisode 4 : du Yoshiaki Kawajiri en 2019, il faut le voir pour le croire.

WTF ?! Il a réalisé un épisode ! La je vais courir mater ça !

Deluxe Fan

Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #20 le: 23 Janvier 2019, 18:46:25 »
Je n'ai pas de problème avec les animes dépressifs de cette époque, c'est une des raisons pour lesquelles je peux encore regarder X aujourd'hui et le trouver aussi génial. La fin des années 90 - début des années 2000 est une de mes périodes favorites de la japanime d'ailleurs.

Seulement ici je ne vois pas ce qu'il y a au-delà de la mise en scène alambiquée. Il n'y a pas de personnages et l'univers comme les "pouvoirs" n'ont rigoureusement aucun sens (l'extraterrestre se transforme en laser et la meuf qui se fait trancher la gorge ressuscite parce que voilà). C'est peu la réaction que j'avais eu avec des trucs comme Baccano et Durarara que je n'ai pas aimé pour ces mêmes raisons. La métaphore c'est bien mais ça n'excuse pas de sortir le scénario de son trou de balles au dernier moment.

P3 et P4 sont effectivement datés (c'est d'ailleurs pour cela que P5 prend le contrepied de ces jeux au niveau du propos) mais il y avait des personnages pour tenir le truc. Tout le monde s'en fout aujourd'hui du scénario de Persona 3 mais on se souvient tous de Shinjiro, Akihiko, Mitsuru, Junpei et les autres. Au bout de quatre épisodes j'ai pas retenu le nom d'un seul des persos de Boogiepop.

Minuit

  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 1407
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • Phallique, au calme clair de lune triste et beau
Re : Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #21 le: 23 Janvier 2019, 22:20:00 »
Au bout de quatre épisodes j'ai pas retenu le nom d'un seul des persos de Boogiepop.
Normal et intentionnel. La première série fonctionnait déjà sur ce même principe du personnage volontairement insipide. Les romans appuient moins cette caractéristique (spécificités du médium obligent) mais gardent tout de même l'idée d'individualités très faibles, perdues dans un monde qui les dépasse en tout et les formate au passage.

jinrho78

  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 1302
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • si tel le chardon j'avais des épines
Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #22 le: 24 Janvier 2019, 02:30:36 »
N'empêche que c'est quand même la fin des haricots et que ça fait un de plus à être crucifié par le Death Note de l'industrie.
et c'est douloureux parce que les scores sont de moins en moins équilibrés.

Déjà qu'FLCL et Kino la même année c'était un putain tir de flashball sur la poitrine à bout pourtant...

Enfin Deluxe a raison, Kitaro et Golden Wind sont encore là.

Red Slaughterer

Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #23 le: 24 Janvier 2019, 14:47:40 »
Citer
Au bout de quatre épisodes j'ai pas retenu le nom d'un seul des persos de Boogiepop.

Si tu en as un : Boogiepop.
Et tu sais qui sont Echoes ou Manticore ou maintenant les Imaginators. Ce sont eux qui importent.

Le phénomène est plus important que le personnage dans un truc comme Boogiepop, et ce ne sont pas des métaphores. Aucun des événements présentés dans cette série n'ont vocation à avoir un sens précis (sauf un des épisodes de la précédente adaptation avec le type et ses eroge, IMO un des segments les plus faibles de la série et pour le coup n'a absolument rien d'une métaphore). C'est une caractéristique fondamentale du fantastique qui n'est pas quelque chose de codé, pensé et réfléchit, mais un mouvement spontané dont les différents élément peuvent s'influencer mais n'agissent pas vraiment de concert. Y'a pas une bible pour ce genre d'intrigue telle que Gundam l'a été pour une grande partie des séries de robots géants.

Les défauts du récits son le résultat de ce qui fait son intérêt, il propose une représentation très spontané d'une impression de son époque plus qu'une vision du monde. Aussi daté que ce soit dans la manière de faire, la série est entièrement transposable en 2019, pas un seul des éléments anachronique à l'époque d'origine du récit ne pose problème. Il n'y a même pas de choix d'adaptation comme les rappeurs de Diablehomme Pleurebébé, c'est une évidence et tout s’intègre parfaitement au récit. Et surtout, si la manière de faire peut être datée en 2019, son sujet ne l'est pas. Le seule élément que j'ai vu citer jusque là c'est la scène de la junkie, et pour le coup c'est ton interprétation qui est datée, les campagnes de lutte anti-drogue contre la drogue c'est les Etats-Unis de la guerre froide, pas le Japon de la fin des années 90, sans les mouvements hippies ce contexte n'a aucun sens. Boogiepop ne parle pas de lutte politique autours de la consommation de la drogue, elle parle de lycéens qui essaient d'échapper à la pression sociale de leur système éducatif.

Il n'y pas non plus de raison à questionner les événements, Echoes a décider de sauver la vie de Kirima Nagi puis de se changer en données qu'il envoie au reste de son espèce, c'est la conclusion arbitraire d'une suite d'événements arbitraire qui échappe au contrôle d'absolument tous les "acteurs" et dont les conséquences sont que l'humanité pourrait ou pourrait ne pas être détruite. Aucun de ces événements n'a vocation à être rationalisés, expliqués ou justifiés, c'est juste pas le but du récit. Et si on me demandais mon avis, cette obsession à expliquer et justifier le récit est une des plus grande faiblesse de l'écriture actuelle. Et si tu en avais quelque chose à faire, ça ferait un moment que t'aurais déjà abandonné un truc comme Jojo dont l'intrigue globale n'a pas le moindre dixième de sens.

Maintenant oui, Persona 5 a raconté des choses similaire de manière plus concrète mais je me souviens pas avoir vu une seule fois dans ma vie quelqu'un essayer de formuler que Dennô Coil aurait rendu Lain obsolète. Vous avez le droit d'avoir votre opinion sur la série, mais si vous essayer de faire de votre opinion le texte la réponse est évidement non.

jinrho78

  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 1302
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • si tel le chardon j'avais des épines
Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #24 le: 24 Janvier 2019, 23:50:37 »
Après c'est pas faux le truc propre à une époque au-delà du contexte, ça renvoie un peu à une conception de l'animation durant cette période.
 il y a quelque chose de très important dans la réception de Boogiepop c'est le grain , les couleurs désaturées, même le chara dégeu'.

Ce sont ses dominantes là qui vont permettre d'instaurer une ambiance presque nihiliste comme dans L.A.I.N.
ce qui va effectivement de paire avec la fin d'un siècle et les retentissements de la crise économique des années 90, notamment sur les lycéens qui situés en bout de chaîne, se prennent tout en pleine gueule.

Tout ça contribue à matérialiser le fameux malaise de "l'atmosphère" dont parle Boogiepop mais de façon très cryptique et comme c'est un peu le concept du développement de la série, ça a son importance.

Là tout est trop limpide et tout va trop vite comme si l'allure était forcée donc dépourvue de temps mort pour s'imprégner du mysticisme ou mesurer le mal-être général.

Cliquez pour afficher/cacher

Minuit

  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 1407
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • Phallique, au calme clair de lune triste et beau
Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #25 le: 25 Janvier 2019, 00:06:04 »
Boogiepop, nihiliste, pourquoi pas. Je tique un peu pour Lain. Ou alors nihiliste dans son sens (très) faible, c'est-à-dire révolutionnaire et anarchiste façon russe fin XIXe.

Pour le reste, j'approuve. Et je renvoie (encore) à la première série, en tous points supérieure pour l'instant.

shadow8

  • Staff AK 3
  • Legend Member
  • ********
  • Messages: 14093
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
    • profil MAL
  • A-theque M-theque
  • Berserk et moi c'est pour la vie! Je suis Idea
Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #26 le: 25 Janvier 2019, 00:06:17 »
Sinon, Kitaro de la dernière décennie n'est pas mauvais non plus. On sort de vieux trucs, bien Kitaro a droit à un anime à chaque décennie parce que c'est la tradition. Sinon Deluxe si tu as la chance de regarder cette version beaucoup plus atypique et qui ressemble plus  au manga d'origine:
http://www.anime-kun.net/animes/fiche-hakaba-kitarou-2630.html

C'est assez bien.


Sinon, j'ai regardé 3 épisodes  de Boogiepop  2019 et  je suis écœuré tellement  que c'est du déjà vu et qu'il y a du meilleur cette saison.

jinrho78

  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 1302
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • si tel le chardon j'avais des épines
Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #27 le: 25 Janvier 2019, 02:58:11 »
Boogiepop, nihiliste, pourquoi pas. Je tique un peu pour Lain. Ou alors nihiliste dans son sens (très) faible, c'est-à-dire révolutionnaire et anarchiste façon russe fin XIXe.

Plutôt dans la mouvance Nietzschéenne dans la forme active. Je me réfère au climat de repli sur soi et où les gosses sont livrés à eux-mêmes et qui caractérise l'effondrement. C'est surréaliste, glauque et gênant. comme un genre de prémice Texhnolyze.

C'est de là que provient la fuite de Lain vers un genre d'état transcendantal, à partir de là, un choc se crée avec l'atmosphère Nihiliste et donne un espoir de croyance à Lain.
Cependant on fini par se rendre compte que c'était plus un effet d'immanence un peu pervers, ce n'est pas un rapport au divin ou les dangers de l'internet.
 simplement une promesse d'élévation de la conscience planétaire hyper connectée, c'est la forme finale de ce ce que l'on nomme aujourd'hui Internet.

Un cerveau planète qui finit par stagner ou l'individu n'existe plus et qui se répète à l'infini.

En tout cas l'épisode 4 a fait preuve d'une réalisation qui m'a d'avantage mis dans le bain avec un schéma narratif plus proche de celui de la série initiale mais bon une fois qu'on sait ou cela va nous mener, on a beau déconstruire dans tous les sens voilà quoi...
« Modifié: 25 Janvier 2019, 03:02:57 par jinrho78 »

Red Slaughterer

Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #28 le: 25 Janvier 2019, 11:54:18 »
Citer
C'est de là que provient la fuite de Lain vers un genre d'état transcendantal, à partir de là, un choc se crée avec l'atmosphère Nihiliste et donne un espoir de croyance à Lain.
Cependant on fini par se rendre compte que c'était plus un effet d'immanence un peu pervers, ce n'est pas un rapport au divin ou les dangers de l'internet.
 simplement une promesse d'élévation de la conscience planétaire hyper connectée, c'est la forme finale de ce ce que l'on nomme aujourd'hui Internet.

Et Chiaki Konoka raconte encore la même chose en plus clair quelques années plus tard dans Digimon Tamers avant que Mitsuo Iso traite le sujet de manière encore plus pertinente (et plus claire) dans Dennô Coil. Pourtant vous toujours là à parler de Lain sur le sujet de Boogiepop.

Si vous êtes déçu parce que l'adaptation exacte du récit d'origine n'est plus le récit fragmentaire et cryptique qu'a été Boogiepop Phantom au moment où il vous manquait encore la moitié de l'histoire, ce n'est pas la faute de l'adaptation actuelle, point final.

Minuit

  • Hero Member
  • *****
  • Messages: 1407
  • Sexe: Homme
    • Voir le profil
    • Voir le profil AK
  • A-theque M-theque
  • Phallique, au calme clair de lune triste et beau
Re : Boogiepop wa Warawanai (2019)
« Réponse #29 le: 25 Janvier 2019, 12:53:54 »
L'aspect fragmentaire de Phantom n'a rien à voir avec le fait qu'il manquait la moitié de l'histoire. Le problème de cette adaptation, c'est de trop vouloir se montrer exacte et limpide. Il va falloir à un moment que l'industrie comprenne qu'adapter, ce n'est pas transposer.

Je n'ai pas vu Tamers, je me tairai donc sur le sujet. Mais trouver le propos de Denno Coil équivalent à celui de Lain, c'est faire abstraction de toute une partie de Lain, et ne pas rendre justice dans le même temps à Denno Coil.
Le propos de Denno Coil se centre sur la question de la création de liens avec les autres à travers les problématiques qu'induisent les avancées technologiques. Lain ne traite pas cette question, mais cherche à comprendre, sans trancher et c'est peut-être ce qui te fait dire que Denno Coil est une version plus aboutie, la place de l'homme dans une société qui perd son humanité et où autrui, par le truchement de la technologie, devient à la fois une instance de soi et une instance divine, où la création de liens réinvestit à la fois une part de magie rituelle et d'incompréhension sans borne.

On pourra arguer que Lain verse dans la métaphysique à la sauce obscurantisme, nous n'aurions pas tout à fait tort. Mais il est très aventureux pour autant de balayer d'un revers de main tout ce que cette vision métaphysique comporte. Il en va de même pour Phantom : l'aspect cryptique appartient certes à une époque, mais cela n'en invalide ni le propos, ni la puissance évocatrice. Au contraire, cette absurdité symbolique et magique, commune entre bien d'autres à Lain et Phantom, est la part la plus intéressante de chacune de ces œuvres. Il est trop facile de penser qu'elles sont gratuites ; il a sans doute une part de gratuité (surtout dans Lain, moins dans Phantom) mais pour autant ne pas considérer le propos, dans sa poétique propre, reviendrait à être aussi aveugle que l'époque à laquelle nous appartenons.

On a ainsi voulu rendre abscons toute une partie de la création artistique post seconde guerre mondiale, en jetant de travers "nihilisme", "obscurantisme", "absurde". Jusqu'à la création d'étiquettes stupides et violentes, dont la plus connue en France est "Théâtre de l'absurde", mais il y en a bien d'autres parmi le monde.
Lain et Phantom sont deux instances lointaines et indirectes de cette même pensée, transmise et altérée entre temps par de nombreux intermédiaires (bien qu'il ne serait pas surprenant de trouver quelque part dans la production des influences plus directes à cette pensée européenne des années 1940-1960, mais je n'ai pas de documentation à ce sujet), mais sont injustement frappées de ces noms barbares et avilissants. Il faudrait cesser de confondre à ce titre clarté et discours concret.

En bref, le problème de cette adaptation, c'est qu'elle dit son histoire comme le ferait un livre lu à haute voix. La réappropriation formelle est si peu présente qu'elle court-circuite l'adaptation en regard d'un antécédent resté célèbre.

Je ne reviens pas sur le nihilisme dans Lain ; ce serait l'objet d'une discussion infinie, ou au moins très longue et éprouvante qui n'a pas sa place ici. Mais Jin sait où me trouver. c: