Shoumestu Toshi
Studio d'animation : Madhouse
Réalisation : Miya Shigeyuki
Chara-design : Shitaya Tomoyuki
Création originale : Gree
Musique : Kenji Kawai
Composition de la série : Irie Shingo
Synopsis :Il y a trois ans, le Japon a été frappé d'une terrible catastrophe, Lost. En un instant, pour des raisons encore inconnues, une portion du pays a soudainement disparu. Personne n'en a réchappé.
Personne sauf Yuki, une jeune fille timide que plusieurs organisations mystérieuses semblent se disputer. Sans compter le fait qu'elle a développé des pouvoirs surnaturels extrêmement puissants.
Takuya, jeune homme solitaire, est chargé de la ramener sur les lieux de l'incident. Mais les raisons de ce voyage sont encore troubles. Certes, il y a un message de son père, censé avoir été emporté parmi bien d'autres par le cataclysme, mais personne n'est jamais revenu de cette zone et de nombreuses personnes sont prêtes à tout pour qu'elle n'y parvienne jamais.Commentaire :La CG des décors est horrible, l'intégration est mal faite, y'a des problèmes de proportion gros comme un Eva au pays des Schtroumpfs, bref c'est du grand n'importe quoi. Voilà. Maintenant que c'est dit, on peut passer aux choses vraiment intéressantes.
Franchement, je ne m'attendais à rien du tout et j'ai été agréablement surpris. Certes les méchants ont l'air méchants parce qu'ils mettent des électrodes partout sur la tête d'une jeune fille vierge et sans défense, et qu'ils ont en plus des capuches sur la tête (ouloulou la méchantitude). Mais ceci mis à part, on ne peut pas dire que cet épisode était sans intérêt.
En fait, ça s'enchaîne assez bien. L'exposition est claire, on comprend immédiatement les tenants et les aboutissants. L'action ne se perd pas dans des effusions d'effets et reste limpide.
La série se permet même quelques effets (narratifs) bien trouvés et quelques plans audacieux. Et même si tout ça n'est pas très réaliste (le scooter ne tient pas deux
minutes secondes sur les routes qu'il est censé emprunter), en fait ça importe assez peu lorsque l'on est pris dans l'épisode. Les enjeux posés par les personnages sont bien pensés, avec une véritable place laissée aux sentiments humains (réification, sacrifice, etc.). Bref, c'est hyper bancal, ça peut s'effondrer littéralement à tout moment, mais ça n'était pas
totalement déplaisant.
Le tout potentiellement avec un discours en fond de toile sur l'état actuel du Japon (idols, catastrophe mal gérée, défiance de la population par rapport aux informations officielles en gestion de crise). Je sais, j'aime rêver. Mais on ne peut pas dire qu'il n'y avait pas d'indices pour aller dans ce sens dans cet épisode.
Bref, même si Madhouse est complètement à la ramasse et que le studio est, à l'évidence, totalement à l'agonie comme le prouvait encore l'actualité il y a quelques jours, la série réussit à tirer son épingle du jeu avec une intrigue prenante, un rythme bien ajusté et une mise en scène qui se nourrit de quelques belles idées ici ou là.
En gros, c'est tout pourri techniquement mais ça réussit à être intéressant malgré toutes les faiblesses qu'on peut déjà entrevoir. Sur un malentendu, ça peut créer la surprise. Je serai là en tout cas pour le prochain épisode.
On note cependant que la musique de Kenji Kawai est d'une discrétion insipide. Ou alors, peut-être y avait-il trop de bruitages d'explosion ?
Je me demande cependant comment ils vont rattraper la "mort" du personnage principal qui paraît assez évidente. Ou alors, la jeune femme tue les gens autour d'elle ? Ça me semble un peu gros.
J'aime assez aussi le fait que l'anime sous-entende directement que le camp des "gentils" les envoie consciemment au casse-pipe tout en traitant Yuki comme un rat de laboratoire. Les choses sont claires. On sait qu'on va pas avoir de revirement malhonnête aux trois-quarts de la série pour nous faire le coup du "mais en fait les gentils ils sont vilains".