Carole et Tuesday
Studio d'animation : Bones
Réalisation : Hori Motonobu
Chara-design : Saitô Tsunenori
Réalisateur en chef : Watanabe Shinichirô
Synopsis :Mars. L'industrie musicale, à l'image de toutes les autres industries, s'achemine vers l'intelligence artificielle, préférable aux humains, trop exigeants, colériques, imprévisibles.
Tuesday est passionnée par la musique. Mais à vrai dire, sa passion n'est pas exactement du goût de sa mère, qui l'a élevée comme une petite aristocrate anglaise depuis sa plus tendre enfance. Tuesday, elle, rêve d'aventure. Alors, une nuit, elle quitte la villa dans laquelle elle a grandi : direction la ville.
Carole a toujours vécu une vie à l'écart, une vie de solitude. D'ailleurs, elle ne conserve jamais bien longtemps un travail. Son caractère tranché a dû mal à se plier aux exigences de la société. Car au fond, la seule chose qu'elle aime vraiment, c'est la musique.
Les deux jeunes filles se rencontrent sur un pont. Carole joue du piano, chantonne une mélodie sans paroles. C'est décidé : ensemble elles vont faire de la musique.Commentaire :C'était très agréable. Transcendant ? Sans doute pas. Pour l'instant, c'est un peu trop gentillet pour être vraiment très bien. Les deux jeunes filles sont attachantes, mais elles sont tellement engoncées dans leurs stéréotypes et leurs rêves que certaines séquences apparaissent très maladroites. L'animation un peu trop expressive par instants pousse également vers ce sentiment.
En fait, ce qui m'a le plus charmé dans cet épisode, c'est tout ce qui ne concernait pas directement les deux héroïnes. À savoir l'univers.
Le monde présenté n'est pas bien différent du nôtre. En fait, c'en est presque copier-coller, décliné sur le mode de la science-fiction. On y retrouve les voleurs, les transports en commun bondés, les clients pénibles et un brin misogynes, et même Instagram. Bref, la série ne s'en cache pas : cette société, même si elle a des airs différents, c'est la nôtre.
Ce peu de différence m'a beaucoup plu. En fait, c'est probablement ce qui fera la force de la série, plus tard, du moment évidemment qu'elle arrive à exploiter finement la comparaison. J'ai beaucoup aimé également tous les petits détails très bien pensés qui participent de la construction de l'univers (la valise qui marche, le petit hibou).
Mais pour vraiment me convaincre, il va falloir me montrer que le charme de la série dépasse ces quelques éléments. Parce que j'ai pas été convaincu par le cliché de la petite anglaise coincée et du garçon manqué rejeté par tout le monde. Globalement, je ne suis pas certain que cette exposition soit réussie. En l'état, je me doute que la série n'a pas fini de jeter les bases de son histoire, mais je vois assez mal pour le moment comment elle pourrait être intéressante sur 24 épisodes, et surtout comment une véritable intrigue va pouvoir surgir. Bref : il m'a vraiment manqué quelque chose pour que ce premier épisode soit tout à fait réussi.
En attendant, je précise que tout est extrêmement propre techniquement. Un peu
trop propre et convenu, mais bon. Ne nous plaignons pas trop.
La troisième protagoniste présentée semble être la proie des grands méchants, qui veulent la réifier. J'espère vraiment que ça ne s'arrêtera pas là, ou au moins que ce sera très bien fait, parce que franchement, j'attendais quand même un peu plus qu'un discours tout poussiéreux comme ça.