Episode 8 :Bon. Je pleure. Ikuhara. Pourquoi ? Pourquoi fais-tu ça ? Pourquoi est-ce que je le savais, aussi ?
Bref, résumé de l'épisode :
suddently it gets really dark.
Un épisode essentiel pour l'intrigue, absolument suffocant sur la fin, mais qui n'est pas, et c'est normal, l'un des plus subtils ou intéressants depuis le début de la série. C'est impeccablement mis en scène, mais il y avait une volonté d'efficacité dans l'épisode qui s'explique par son attache particulière au sein du mouvement général du scénario.
Je suis presque tenté de ne rien dire cette semaine.
Quelques détails cependant sur Enta :
On avait vu depuis plusieurs épisodes déjà les tendances suicidaires, ou qui tiennent au moins de l'abnégation destructive, d'Enta. Ce qui est toujours très drôle, c'est comme Ikuhara se plait à dérouler ces jeux de miroirs, d'échos, etc. dans sa série.
Ironie tragique :
Commençons seulement avec le titre de l'épisode. On pourrait d'abord croire qu'il désigne uniquement Enta, mais à l'évidence il fait référence aussi à Toi, qui semble définitivement s'éloigner de Kazuki. On se doute que ce ne sera pas le cas très longtemps, surtout maintenant que toute l'ironie tragique qui se cache derrière le personnage d'Enta est révélée.
En effet, le miçanga de Kazuki lui a été donné par Toi, et c'est ce qu'Enta conservait dans sa boîte. En somme, son souhait le plus cher était de conserver ce qui faisait de Kazuki son meilleur ami, ou la personne dont il était amoureux pour le dire de manière plus pragmatique, mais en choisissant le miçanga, c'est surtout la relation entre Kazuki et Toi qu'il a souhaité. Nous somme donc au moment où le système se retourne contre les personnages. La bonne vieille machinerie ikuharienne qui se révèle être le vrai méchant de la série.
Enta devenait un obstacle à la relation entre Kazuki et Toi, et c'est aussi à cause de lui que Toi quitte la ville. En faisant le voeu que Kazuki redevienne le joueur de foot qu'il était, à travers le miçanga, il a souhaité la réapparition de la relation entre Toi et Kazuki, et donc par là sa propre mort. Enta s'est tout simplement condamné lui-même, en dehors de son sacrifice. Il était destiné à se sacrifié dès lors qu'il a souhaité ce destin pour Kazuki, avec Toi ; et ce sans le savoir, évidemment. Energie tragique à son paroxysme, s'il vous plaît.
Quelques notes stylistiques sur cet épisode et ce qu'il met en avant dans la logique d'Ikuhara :
D'abord, c'est le grand retour du "Suddently it gets really dark". Moment très connu, sinon emblématique de toutes les séries d'Ikuhara, c'est le moment où les plans sont plongées dans des tons noirs et rouges, où l'on ne distingue parfois plus qu'à peine les visages... et où les choses commencent vraiment à devenir sérieuses.
Ce moment signifie donc que nous passons vraiment dans la seconde partie de la série à partir de cet épisode, et que les cartes vont être rebattues. En somme, ceux que nous considérions comme les méchants ne vont peut-être pas le rester, ou du moins pas de la même manière.
Mais c'est aussi l'épisode où l'on voit apparaître un autre schéma que je désespérais totalement de voir dans la série :
Dans Ikuhara, la base de l'intrigue amoureuse est toujours le fait que les personnages se sont connus avant, et l'ont plus ou moins oublié. C'est totalement ce qui arrive à Kazuki, qui a oublié son passé : entre sa mère biologique et Toi. Bref, amour destiné, etc. Vous saurez tirer les ficelles aisément.
Beaucoup de détails dans la mise en scène, mais je ne vais pas m'étendre là-dessus (sauf requête) : dans la plupart des cas, c'est assez explicite.
Je vais simplement mettre en lumière un détail que j'ai beaucoup, beaucoup apprécié :
La disparition d'une des ombres dans le générique de fin, et d'un des trois oiseaux sur le lampadaire.
Bref. Très hâte d'être à la semaine prochaine. Il reste encore trois épisodes. Ou il ne reste plus que trois épisodes, je ne sais pas trop. J'hésite entre regretter qu'il n'y en ait pas davantage et avoir envie de cesser très vite de souffrir.