Meilleurs animés de la décennie (aucun ordre précis sauf mention) :
Mawaru Penguindrum : A mes yeux, clairement et sans aucun doute possible le meilleur animé de cette décennie et meilleur animé tout court de toute manière. Logique implacable donc. Ikuhara Kunihiko revient des années plus tard après avoir réalisé son autre chef-d'oeuvre Utena, et il fait pas les choses à moitié.
Sur la base de l'attaque terroriste du métro de Tokyo de 1995, le réalisateur porte un regard critique sur la société de son pays tout en questionnant l'amour et la famille en autre. Entre récit à symbolisme, riche en détail, par une mise en scène jusqu'au-boutiste et jouant l'équilibre des tons entre moment comique et drame, le réalisateur a su mettre ici en image son oeuvre parfaite. Et cet épisode final quoi...
Shouwa Genroku Rakugo Shinjuu : Un animé qui parle d'un espèce d'art de la narration où des gusses racontent en kimono une histoire avec pour seuls outils un éventail, leurs voix et leurs personnalité, sur le papier c'est pas intéressant mais pourtant c'est bien le second meilleur animé de la décennie. SGRS c'est la surprise absolue de cette décennie. Sur le papier peu intéressant, l'oeuvre apparaît tout bonnement incroyable grâce à un sens de la narration tout bonnement spectaculaire, mise en marche par un duo de personnages principaux puis par la suite un trio ayant une parfaite synergie. Le tout porté à l'écran par une mise en scène terriblement juste et efficace avec comme si cela n'était pas suffisant un superbe travail musicale et ce qui est fort probablement le meilleur travail de doublage de la décennie.
PS : Un peu hors contexte mais pour les intéressés, n'oubliez pas que le manga sera publié chez Lézard Noir cette année en édition double.
Mushishi Zoku Shou : Suite en deux parties directes de Mushishi. Une suite qui reprend les codes de la première saison et continue de faire voyager le spectateur entre nature et surnaturel avec les Mushi qui serviront d'éléments narratifs pour raconter un ensemble d'histoire aux divers tons. Un animé dont j'apprécie tout particulièrement la survenance et les conséquences du surnaturels, son aspect contemplatifs et reposant.
Ping-Pong : Le génie Masaaki Yuasa qui adapte un manga du brillant Taiyo Matsumoto... Un briquet qui vient allumer un bâton de dynamite, forcément ça fait boom. Ping-Pong c'est une série sportive hors du commun, explosive, inimitable et plus qu'une simple adaptation, un excellent complément au matériel d'origine ! Ca surprend à la découverte quand on connaît le travail que d'un ou d'aucun de ces génies, mais avec du recul, quand on a fini de découvrir l'oeuvres de ces deux grands artistes on se dit clairement que Ping-Pong ne pouvait être qu'une réussite et rêver d'autre adaptation de Taiyo Matsumoto par Masaaki Yuasa (un petit N°5 par pitié.
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JJBA-Diamond Is Unbreakable : Si c'est tout le travail de David Prod qui est à saluer concernant JJBA, demeure que Diamond Is Unbreakable est clairement ce qu'ils ont fait de mieux cette décennie. Profitant de la meilleure partie avec Steel Ball Run de l'oeuvre d'Arakari, David Prod a su fournir une adaptation particulièrement réussie à travers une direction artistiques léchée et un rythme soutenu pour une saison sans réel temps mort et digne de cette partie. Tout bonnement une réussite.
Lupin III-Mine Fujiko to Iu Onna : Sayo Yamamoto qui s'approprie pleinement la saga Lupin III et en fait quelque chose d'unique même encore aujourd'hui au sein de cette riche licence. Elle a, je pense relancé les séries TV pour cette licence, deux autres ayant suivi dans cette décennie et une sixième partie est d'ores et déjà en projet. Sayo Yamamoto a su sortir de l'influence de ses prédécesseurs, pas forcément du Monkey Punch ni sous l'influence d'un Miyazaki, elle livre ici un animé Lupin unique tout en reprenant le ton plus adulte d'origine. Le tout avec une direction artistique unique, un joyaux et une excellente porte d'entrée à la saga. *
Gegege no Kitaro 2018 : Un animé qui remet au goût du jour une oeuvre aussi ancienne et qui en plus de ça, la modernise pour porter un regard critique sur la société. Certes, la qualité varie mais quand aucun épisode est foncièrement mauvais et qu'il y a des pics de qualité fous (cet épisode 20...), que la série paraît particulièrement pertinentes dans ses propos, on peut que saluer cette forme de constance sur un animé en grande partie épisodique (clairement la partie la plus intéressante) et qui fait 98 épisodes.
A place further than universe : Car les manchots. Faut-il d'autres raisons que ces braves bêtes? Vraiment ? Ok. Il s'agit d'un récit atypique où des lycéennes vont en Antarctique en bateau de quoi laisser au spectateur tout au long de 13 épisodes le temps de profiter et voir évoluer tant individuellement qu'en groupe 4 jeunes femmes qui ressortiront comme tout voyage qui se doit dans un animé : grandie. Un concept, hormis la particularité de sa destination pas particulièrement original mais qui fait les choses suffisamment bien pour clairement trôner parmi les meilleurs animés de cette décennie selon moi. C'est à la fois plutôt classique mais terriblement frais et ça donne vraiment la pêche.
Shinsekai Yori : Un animé qui tire toute sa force de son scénario et de son univers mais aussi de son ambiance hors du commun. Un animé qui nous invite à la réflexion, invitation qu'on acceptera immédiatement. Pas exempts de défauts pour autant, l'animé reste parmi ceux qui poussent le plus loin sa réflexion.
Chihayafuru : Un animé de sport basé sur un jeu de carte, le karuta Chihayafuru a su emprunter les code du récit des séries sportives classiques tout en y incorporant un vent de fraîcheur. Si beaucoup de l'intérêt porté à la série provient de son sport hors du commun, il ne faut pas oublier que beaucoup des réussite de la série ressort grâce à son trio principal ainsi que des personnages efficaces dont la dynamique entre eux fait tout le sel de l'oeuvre et une narration intense.
Mentions honorables (sans ordre précis) :
Run with the Wind : Toujours dans le domaine sportif, un animé de sport qui sort du cadre purement scolaire avec X compétition à gagner pour porter son regard plus particulièrement sur les personnages en tant qu'individus mais aussi les relations entre eux. Bien loin de ses confrères plus poussifs, l'animé réussit vraiment à mettre en scène de manière juste l'effort et reste plutôt terre à terre malgré quelque petite exagération qu'on pardonnera volontiers compte-tenu la qualité de la série.
Yuri on Ice :Encore une fois Sayo Yamamoto qui met en scène un animé sur le patinage artistique. Il se démarque tout particulièrement sur la notion de temps qui passe, le patinage artistique est d'autant plus une occasion pour mettre en scène de superbe chorégraphie et l'érotisme entre deux hommes sans tomber dans des aspects plus vulgaires.
Hunter x Hunter 2011 : Remake et complément de la version de 1999, Madhouse remet au goût du jour l'incroyable manga de Togashi à travers un récit frais et passionnant et signe peut-être une des deux meilleurs adaptations de nekketsu. Mais plus qu'un simple remake et complément en terme d'arc, propose une direction artistique plus colorée donnant ainsi un ton encore différent que la première version.
Lupin III partie 4 et 5 : Les deux séries qui ont suivi la pépite de Sayo Yamamoto mais en retournant sur des bases plus classiques à la licence. Mais c'est du bon Lupin III et un énorme plaisir à suivre !
Devilman Crybaby : Adaptation, réadaptation au goût du jour et réappropriation de Masaaki Yuasa d'un manga plus que classique l'artiste démontre encore une fois tout son talent et transcende de très loin le manga d'origine.
Hyoukai : Récit qui mêle vie lycéenne à un intrigue plus intéressante que bien des thrillers, comme quoi pas besoin de cadavre pour faire un bon "thriller". Ce que KyoAni a pu faire de mieux.
Gundam Iron Blood Orpha : Ma porte d'entrée dans l'univers Gundam sans grande conviction mais j'ai été rapidement emballé par le mélange avec le récit de rise and fall rendant la chose particulièrement intéressante.
Madoka Magica : En toute honnêteté, je ne sais pas avec quelle intensité cette oeuvre a mis un coup de pied dans la fourmilière de son genre, mais Madoka Magica est tout de même un animé qui a su faire voir le Magical Girl a beaucoup de personne (moi y compris) sous un autre angle que le simple "Bah c'est des petites filles qui permettent de faire gagner 5 minutes de temps d'écran avec des transformations toutes colorées et pailletées avec plein de mièvrerie~". Un animé qui reste particulièrement intéressant à voir même pour les plus hermétique ou désintéressés du genre.
Acca-13 : Tout comme SGRS, dans un registre différent, ici un coup d'état, il s'agit d'un animé qui se démarque tout particulièrement par sa narration efficace et maîtrisée.
Jinrui wa Suitai Shimashita : Animé qui sous couvert de touches de WTF, profite d'un format d'histoire court pour traiter d'un ensemble de thème concernant l'humanité qui a ici déclinant. Fun et intéressant, une série qui aura définitivement marqué sa décennie.
Pires animés :
Darling In the Franxx : Comme quoi une débile aux cheveux roses à poil peut compenser un scénario médiocre apparemment...
Babylon : Ca part sur un thriller à peu près correct pour finir sur un truc pseudo philosophique sous substance sur le bien et le mal. Un truc incohérent qui prend son spectateur clairement pour un con.
Nihon Chinbotsu 2020 : L'incompréhension totale de la part. Je me demande vraiment comme Yuasa a pu pondre un animé aussi ridicule. Bien peu de chose à en tirer.
Aldnoah/Zero : Une première saison passable, une seconde qui tombe toujours de plus en plus bas...
Kabaneri of the Iron Fortress : Un animé qui surfe sur le succès de Shingeki no Kyojin pour un résultat fort peu concluant...
Je suis passé à côté d'eux mais ils auraient pu peut-être y figurer...
Shingeki no Kyojin :Adaptation certes plutôt réussie mais qui ne vaut en rien l'ambiance du manga. Si je reconnais certains effort d'adaptation particulièrement réussie, l'animé souffre malheureusement beaucoup trop de son rythme et amplifie les défauts du manga.
La licence Fate/ :Portée par les qualités de réalisation d'Ufotable mais dont le tout ne m'a jamais convaincu. Un univers qui peine à m'enthousiasmer et un récit et des personnages que je trouve guères intéressants.