Avant de pinailler et d'être relou, bravo pour le taf Benja c'est un bon article.
Bon déjà pour les trucs nul mais je pense que t'en as déjà conscience mais essayer de vraiment dater l'isekai ça marche jamais, y'a toujours un autre truc (genre par exemple plus vieux que Nadia y'a Dunbine par exemple, mais c'est sûrement possible d'aller encore plus loin) et commencer à savoir si Le vase d'or ou Alice au pays de merveilles sont des isekai c'est limité. Je pense comme tu le dis dans l'article que c'est plus sain de partir du principe que ça devient vraiment autre chose entre les années 2000 et 2010.
Par contre, je trouve que tu concentres trop sur l'aspect industriel du genre et tu loupes une grosse partie du sujet qu'est le web novel et le rôle essentielle de la production amateur dans ce qu'est devenu l'isekai. C'est la partie la plus piégeuse du sujet parce que ça créé des situations très particulière où des œuvres spécifiques ont une chronologie particulière et le cas le plus flagrant ça c'est justement ton petit chouchou : Swort Art Online, en vrai, ça date de 2003. Si je me trompe pas, à la base il voulait publié dans le Dengeki Bunko mais le format correspondait pas au format du magazine (chapitre trop longs ?). Ca c'est source je l'ai lu sur twitter mais ce qui est sûr c'est que la série commence sur Shousetsuka ni narô !, la plate-forme la plus utilisée de web novel d'où vient une grosse partie des web novel. C'est parce qu'il était très populaire que c'est devenu un LN puis un anime. En vrai je comprends pourquoi dater SAO avec l'anime mais la vérité c'est que c'est beaucoup plus en amont, d'où parfois les débats sur savoir si c'est un isekai. Moi j'aime bien la date de 2003 pour SAO parce qu'elle montre bien comment l'isekai n'est pas sortit de nulle part, se s'est développé sur 10-15 ans et ça part d'une époque différente qui avait des influences différentes.
C'est pour ça que je voulais pinailler, je me suis retrouvé à pas mal fouiller du côté de la réalité virtuelle dans cette période (j'avais pris Lain, .Hack// et Dennô Coil, de 1998 à 2007, donc un époque un peu "pré-isekai") et au final je me suis rendu compte que tout ce que je viens de citer là hérité avant tout du Cyber-punk et de ces thématique. A cause de ça, y'a un monde entre SAO et .Hack//, ce sont deux franchise qui ont des intérêts qui n'ont rien à voir et c'est probablement pour ça que beaucoup de gens vont vers .Hack//Sign pour chercher un précurseur de SAO et en ressortent déçu devant une série qui se posent la question de ce qu'il reste de l'identité de "Tsukasa" une fois que sa conscience devient un ensemble de données qui peuvent réécrites et va chercher à se poser des question sur le poids des actions qu'on peut avoir en ligne, et même en étant très lucide sur la question les gens y vont pas vraiment voir ça. Y'a juste un gain d'intérêt pour les jeu en ligne à cette époque et les MMO vont un peu infuser (Yureka aussi vient de cette époque, par exemple). Genre on voit bien une influence de Phantasy Star Online dans The World, je trouve, juste le design et le nom des classes en dit beaucoup. Du coup .Hack// dans l'isekai je suis pas super convaincu, d'autant qu'il y a des Overlord ou Log Horinzon qui fonctionnent bien mieux dans cet angle.
Je pense aussi que tu loupes quelques chose quand tu parles d'avoir un personnage qui incarne le récit, c'est pas quelque chose qui typique du de l'isekai autant que c'est typique de la fan fiction. Et c'est là que c'est intéressant de rappeler l'importance du milieu amateur dans le genre. Tout l'aspect fan fic/role play définit beaucoup la manière dont les genre est structuré plutôt que d'essayer de définir des règles strictes qui vont fonctionner ou non d'un cas à l'autre. C'est aussi pour ça qu'il y a une production énorme et que ça tourne beaucoup autour de l'auto-parodie et pour ça qu'il y a un côté auto-parodique assez présent, genre truck-kun dont tu parles mais aussi dans les concept à la noix type "réincarné en distributeur". Si tu sors l'isekai du cadre industriel des light novel et de l'animation, il a une dimension parodique (au sens stricte, pas seulement comique) qui existe déjà dans le sous-culture otaku, et les sous-culture internet en générale. Y'a une dimension participative de l'isekai qui est plus importante que de tourner en rond sur la fuite de la réalité même quand ça fonctionne pas vraiment (c'est souvent le cas).
Et voilà, mes deux centimes et demis sur l'isekai. Et aussi ce dont vous parlez là, le personnages surpuissants, c'est un sous-genre à part entière qui a nom attitré, le narou-kei, si je me trompe pas.
Mais vraiment bon travail, arrête jamais le vélo.