L'année étant terminée, il est donc l'heure d'écrire le bilan et de revenir sur quelques animés qui ont marqué mon année 2023.
Je vais commencer par Pluto, l'adaptation d'un manga que j'ai lu en 2011 et qui est lié au célèbre personnage d'Astro Boy. L'histoire est passionnante et bien ficelée, mêlant géopolitique, polar et la condition des robots d'une main de maître. La série questionne sur ce qu'est un robot par rapport à un être humain, sur les sentiments qu'ils apprennent à comprendre et à reproduire, finissant par réduire les différences existants entre la machine et l'humain. C'est sans aucun doute un des animés majeurs de 2023 que tout le monde doit regarder. Ensuite, le retour au cinéma de Hayao Miyazaki, avec son nouveau film Kimitachi wa Dou Ikiru ka ?, est un événement international et il n'est pas passé inaperçu. C'est incroyable d'avoir la chance de se plonger à nouveau dans une création du maître. Pour peu qu'on adhère aux idées et identifie les messages, autour de la transmission, du deuil, du voyage initiatique et des hommages, on passe un très bon moment. Si j'en juge les chiffres du Box-Office Français, je n'ai besoin de convaincre personne de le regarder car tout le monde l'a déjà vu. Je suis allé deux fois au cinéma et j'aurais bien pu y aller une troisième fois. Enfin, si on poursuit avec les belles performances, parmi les nouveautés, Oshi no Ko me vient immédiatement en tête. La série débute par une introduction merveilleuse de plus d'une heure. La suite continue d'être de qualité, centrée sur le monde du show-business avec ses idoles et ses acteurs qui vendent du rêve à leur fans et spectateurs. En bien des aspects, la série est riche et très développée. Le fait de suivre deux jumeaux, une fille et un garçon, l'une centrée sur sa carrière d'idole, l'autre sur son enquête/vengeance (ce qui ajoute un côté thriller à l'histoire), apporte beaucoup de contenu. En outre, la critique de ce milieu ne manque pas de nuances et la psychologie humaine est au premier plan, notamment mise en lumière lors de l'émission de télé-réalité. La construction du groupe d'idoles de la jumelle est quant à lui particulièrement bien amenée.
Du côté des Isekai, je fus étonné par Benriya Saitou-san, Isekai ni Iku qui frise l'excellence. De l'humour, de l'action, de l'émotion, de la surprise, de la romance... qui explosent en un feu d'artifice de bonnes idées. Le début est bon et plus on avance, plus c'est une régalade de suivre les péripéties de l'homme à tout faire et de sa drôle d'équipe qui explorent le Donjon. Je me suis aussi attaché à Tensei Oujo to Tensai Reijou no Mahou Kakumei qui est hyper généreux. On suit Anisphia, une princesse active et turbulente, qui s'exprime avec force et met tout sans dessus dessous. Son rêve est de rendre la magie accessible à tout le monde, de créer une révolution technologique et de changer le système en place. Sa tâche sera contre-carrée par les errements de son frère, ainsi que par les manigances des nobles qui veulent préserver/obtenir du pouvoir et par le clergé qui souhaite perpétuer les traditions. C'est distrayant de suivre les péripéties d'Anisphia, elle créait des objets magiques, combat les monstres pour récupérer des ingrédients, développe des relations humaines avec ses deux nouvelles « amies »... et c'est également intriguant de voir comment sa relation conflictuelle avec son frère va évoluer et quels obstacles elle va devoir franchir pour accomplir son rêve. Devant Kage no Jitsuryokusha ni Naritakute, le troisième et dernier isekai, je me suis bien marré ! C'est une parodie dans laquelle le héros n'est pas du tout sérieux alors que tous les autres le sont. Le gars est en roue libre. Dans le quotidien, il joue le minable pour passer inaperçu et la nuit il prend le rôle d'un « justicier » ténébreux. La série propose tout et n'importe quoi ; elle part dans tous les sens. Des scènes d'actions sanglantes, du fan-service appétissant, de la comédie délirante, du drame dont le héros s'en contre-fiche, une déstructuration du récit, des références... on dirait une mixture crée après un bear-pong avec les potes et elle s'avère très réussie en mélangeant premier et second degré avec maestria.
Dans le genre action, j'ai notamment croisé la route de Jigokuraku. Des condamnés à mort sont envoyés par le Shogun sur une île mystérieuse pour y trouver l’élixir d'immortalité et le lui rapporter. L'exposition du récit est extraordinairement bien amenée. On n'est pas encore sur l'île que l'on est déjà captivé par ce qui se passe tant la mise en scène est percutante et distrayante, posant les bases sanglantes et surnaturelles de l’œuvre. Découvrir peu à peu les dessous de l'histoire est passionnant mais suivre l'évolution des relations humaines l'est tout autant. Si les mystères se dévoilent assez vite, le suspense se maintient et les surprises continuent de pleuvoir, à l'image du dernier épisode où l'évolution du héros annonce des bouleversements à venir. L'action est très dynamique et le studio d'animation MAPPA est dans le coup. Cette série survival-horreur est une très bonne surprise.
Parmi les romances en milieu scolaire, Kimi wa Houkago Insomnia, Skip to Laofer et Boku no Kokoro no Yabai Yatsu tirent notamment leur épingle du jeu.
Dans la première, Nakami et Magari sont des insomniaques. La nuit, ils ne parviennent pas à s'endormir alors, le jour, ils somnolent et recherchent un coin tranquille pour se reposer. Ils se rencontrent dans l'observatoire désert de leur lycée et, après avoir fait connaissance, ils décident d'en faire leur coin à eux. Par la force des choses, ils doivent créer le club d'astronomie pour continuer à pouvoir occuper le lieu et Nakami amène Magari dans sa quête de photos des étoiles. Une belle et douche romance qui nous transportent grâce à ses côtés réalistes, attendrissants et contemplatifs et qui n'oublient pas de s'intéresser aux causes de leurs insomnies.
Skip to Loafer est centrée sur Mitsumi, une adolescente de quinze ans qui vient de la campagne pour venir étudier à la capitale. Bûcheuse et volontaire, son rêve est de devenir fonctionnaire pour revitaliser sa ville natale. Sur le chemin du lycée elle rencontre Sousuke, un beau-gosse populaire, pour qui elle va éprouver peu à peu des sentiments amoureux. La série propose des personnages avec du relief et aux interactions bien écrites, tout en mettant en avant la valeur du travail et de l'amitié, ce qui est plutôt réjouissant.
Pour ce qui est de Boku no Kokoro no Yabai Yatsu, on est au collège et on suit l'évolution de la relation entre un petit gars discret aux idées légèrement noires et une grande qui pose dans des magazines. Ils sont camarades de classe et commencent à se côtoyer à la bibliothèque. Il y allait pour être tranquille mais la fille choisissant ce lieu pour se goinfrer de bonbons, la quiétude du garçon s'en retrouve chamboulée. Entre le mignon et le lubrique, la série réussie sur la durée à nous attacher à ses personnages candides et à nous immerger pleinement dans leur quotidien. La saison deux débute en ce mois de janvier et je vais bien évidemment la suivre !
Buddy Daddies et Spy x Family S2 partagent des similitudes. Une gamine mignonne élevée par des duos qui ont des métiers dangereux. Dans Buddy Dadies, suite à une situation rocambolesque, deux tueurs à gages se retrouvent à devoir élever une gamine de quatre ans. La petite est une boule d'énergie qui change si radicalement la vie de nos deux héros qu'ils ne réussissent plus à accomplir correctement leurs missions. Tout le sel de la série est de voir ces deux papas s'informer et changer leurs habitudes afin de s'occuper correctement de la gamine, tout en craignant que le milieu dans lequel ils travaillent vienne détruire leur nouveau quotidien. De l'autre côté, Spy x Family continue son bonhomme de chemin. Après un début difficile, où la comédie a peiné à me convaincre, la croisière remit définitivement les pendules à l'heure et je me suis finalement éclaté à suivre cet animé jusqu'au bout de sa saison deux.
Allez, nous entrons dans le vif du sujet, à savoir mes trois coups de cœur de l'année.
En troisième position, Mou Ippon est une série humaine et sportive avec le judo comme catalyseur. Michi avait prévu d'arrêter ce sport pour préserver son corps des blessures, ne plus abîmer ses cheveux et se chercher un petit ami, mais elle reviendra sur sa décision à cause de Towa qui s'est inscrite exprès dans le même lycée qu'elle pour pratiquer le judo à ses côtés. Un des points forts est l'animation des combats qui est excellente, pleine de dynamismes, de mouvements, de détails et de justesses. A cela s'ajoute une très bonne construction de personnages principaux et des insertions efficaces des personnages secondaires. Les scènes hors du tatami sont assez nombreuses pour développer les personnalités et les confrontations sportives sont prenantes et tiennent en haleine. Les dénouements réalistes apportent un plus non négligeable à la série qui est d'une manière générale proche du réel, bien plus que les autres séries centrées sur un groupe de filles.
En deuxième position, Oniichan wa Oshimai est une série très amusante qui offre beaucoup de détentes et de fan service. Mihari est une jeune fille talentueuse qui a obtenu l'équivalent du BAC japonais très jeune. Aujourd'hui, elle se ballade dans les études supérieures et expérimente des choses au point d'élaborer une mixture qui transforme les hommes en femmes. Elle essaie son invention sur son reclus de frère, Mahiro, qui devient alors une mignonne collégienne. Mihari espère que cette situation atypique changera le quotidien de son frère et qu'il reprendra confiance en lui. L'histoire raconte comment Mahiro découvre son nouveau corps et développe des relations amicales avec les filles de sa classe. Le studio d'animation Bind, connu pour l'excellent Mushoku Tensei, dont je n'ai pas encore vu la saison deux, régale en proposant une adaptation sérieuse sur le plan technique et artistique, comme peut en témoigner l'Opening et l'Ending, et hisse cette série sur le palier de l'excellence. Tout bonnement incroyable.
Je suppose que présenter Kimetsu no Yaiba est inutile. Pendant toute cette S3, j'avais à l'esprit qu'il n'y avait que 11 épisodes. A chaque un d'entre eux, j'étais frustré par ce fait. J'en voulais davantage et je craignais que ce soit trop rapide. Si le rythme est bel et bien soutenu, il est maîtrisé et on a tout de ce qu'il faut là où il faut, de l'introduction, en passant par le développement et en finissant par une conclusion du tonnerre. Comme d'habitude, les émotions que véhiculent les personnages marquent profondément. Elles sont extrêmement puissantes et les prestations extraordinaires des doubleurs font le travail. Cette œuvre est un carrée parfait, peaufiner dans ses moindres détails, tout s'enchaîne à merveille avec toujours le coup en plus pour créer la surprise. L'histoire ne traîne pas en longueur et elle va à l'essentiel sans se précipiter. Quant à l'action, elle est prodigieuse avec deux adversaires qui sont des machines de guerre à leur façon. Enfin, la fin de cette saison est une dinguerie avec plusieurs séquences émouvantes d'un niveau vertigineux. La série continue d'être au top du top.
Je vais conclure avec Dr. Stone: New World et l'incontournable Jujutsu Kaisen S2. Dr. Stone continue d'être chouette à regarder avec ses inventions scientifiques et ses péripéties qui tiennent en haleine. Résolument distrayant et didactique, la série séduit toujours malgré sa légèreté de ton et l’invraisemblable qui saute à la figure. De l'autre côté, Jujutsu Kaisen propose de nombreux moments sensationnels sur tous les plans, notamment au niveau de la réalisation. Mon cerveau a « freeze » plusieurs fois face aux feux d'artifices visuels et aux ascenseurs émotionnels. La claque quoi. Enfin, il me reste des titres incroyable de 2023, telle que la saison deux de Vinland Saga et les deux nouvelles de Bungou Stray Dogs, donc si l'année 2023 est bel et bien terminée, je n'en ai pas encore fini avec elle. Sans oublier les pépites telles que Frieren et Kusuriya no Hitorigoto, toujours en cours de diffusion, que je citerai forcément dans mon bilan de 2024 si d'aventures je suis toujours dans le coin. Sur ce, je vous souhaite une bonne année 2024, de garder l'esprit ouvert, d'élargir votre palette de goûts et de couleurs, tout en préservant votre passion pour l'animation japonaise, les mangas et les autres facettes de la culture japonaise !