Raised by Wolves
Ce retour aux vieilles fan fic' de SF des 80's m'a fait sourire avec ces androïdes taciturnes vêtus de combinaisons moulantes monochromes qui sortent d'un "oeuf" stellaire aérodynamique.
Après les grandes guerres qui ont ravagé la terre, deux androïdes se retrouvent sur une nouvelle planète avec la lourde tâche de faire survivre la race humaine.
Même si
Ridley Scott n'a réalisé que les deux premiers épisodes et prêté son nom pour le marketing, la série d'
Aaron Guzikowski vient se placer sous son égide avec notamment, la présence les thématiques posthumaniste qui caractérisent des oeuvres de SF emblématiques du réalisateur,
Alien et
Blade Runner (et Prometheus).
Même le langage visuel en est imprégné avec cet étalonnage en couleur froide à l'image de cette planète aride et inhospitalière qui servira de décors.
Beaucoup de sujets comme la question éculée et pourtant éternelle de la nécessité de la foi particulièrement quand tout se barre en sucette, ou encore d'androïdes nés d'une ambition démesurée et qui se retrouvent pris au piège dans la toile de contradiction propre à leur créateurs, ainsi que d'autres trucs plus frais sur la filiation notamment sur le cas ou "Mother" et "Father" - ainsi succinctement nommés dans la série - le père et la mère du futur de l'humanité ne sont eux-mêmes pas humains.
Ce ne sont que des exemples parmi d'autres bien sûr et je craignais légitimement le trop plein... pourtant à titre personnel je n'ai pas décroché car les digressions ont toujours fait sens dans l'intrigue principale ce qui ne veut pas dire que le show n'aurait pas gagné à être élagué pour se concentrer sur le plus pertinent.
Ensuite la question de la redondance, second gros reproche fait à la série et qui fait écho au premier ci-dessus, le fourre-tout de la filmo' de Monsieur Scott, qui apparemment fait du surplace au lieu d'être dans le turfu'.
Il est vrai que la série en digne hommage, donne parfois la sensation de cocher certaines cases en bonne et due forme mais perso' après cette mode
Black Mirror qui nous inonde de concepts d'anticipation - à juste titre peut-être... - voir ce genre d'oeuvre de SF à l'ancienne complètement indépendante et tournée vers elle-même, me fait vraiment plaisir, surtout quand c'est fait avec des moyens et des convictions.
L'apport que je retiendrais est "Mother" la matriarche qui va apporter un changement de ton fantastique aussi fascinant que dérangeant.
Si la performance d'
Abubakar Salim est parfaitement dans le ton en tant que "Father", la performance d'
Amanda Collins est enivrante, le physique de l'actrice elle-même est une sublime métamorphose qui donne un vrai corps à la crédibilité de son rôle, ça m'a rappelé la Yennefer de
The Witcher.
Le p'tit bémol étant que ces incroyables personnages' sont des androïdes quand ça les arrange...
Entre autre
Raised by Wolves réussit plutôt bien à cristalliser cette fascination tragique et inéluctable qu'à l'humanité pour sa propre fin qui sonne autant comme une prophétie qu'une promesse presque concrète.
À ce titre exceptionnel et puisqu'un exemple vaut mieux que 1000 mots, je trouve que le générique dans sa totalité, est tout à fait représentatif de l'âme de la série car comme chacun le sait le générique est
un art qui annonce souvent la couleur quand il est maîtrisé. c'est à dire qu'il raconte sans spoiler.