J’y étais aussi. Je pense qu’avec le titre français du film et son affiche officielle, tu n’as pas besoin de mettre ton texte en spoiler…
Le film est sympa, très bien fait, joli, bien animé et mystérieux à souhait. Les renversements de situation (si on me passe l’expression) s’enchaînent et on est tenu en haleine jusqu’au bout. Et à la fin, il y a suffisamment d’éléments non dévoilés pour donner libre cours à son imagination (ce que certaines personnes peuvent considérer comme un défaut, mais bon…)
Par contre j’ai été déçu par certains éléments.
Le « méchant » comme tu dis est trop caricatural pour être crédible, mais sans être suffisamment comique pour être pris comme tel. La société totalitaire d’Aïga décrite a le même genre de problème, qu’on voyait poindre avec les OVA : ça ne tient pas debout, le trait est beaucoup trop fort et on ne voit pas comment avec ses contradictions utilisées dans le film elle peut tenir la route.
Du coup, on a vraiment l’impression que ce qui est censé structurer et donner corps à l’idée principale du film a été bricolé et bâclé, bref ça fait pièce rapportée. Impression un peu confirmée par la manière dont Yoshihura a décrit la conception de
Patema cul-par-dessus-tête après la séance.
Un peu déçu aussi par le contenu « neutralisé » politiquement (du simple divertissement, selon l’auteur). Son film précédent,
Eve no Jikan, avait une forte résonnance dans le domaine en illustrant par le thème des androïdes des luttes passées bien réelles contre les discriminations. L’idée du bar rappelait celui de Stonewall Inn, duquel était parti les fameuses émeutes pour les droits des homosexuel·le·s. On retrouve dans
Patema cette idée liée à la phobie de ce qui est différent et à sa résolution, mais sous une forme beaucoup plus naïve.