A l'inverse, le personnage d'Akane est tellement formatée par le système, tellement incapable de réfléchir en dehors de lui qu'elle ne peut que l'accepter même lorsqu'elle en découvre le secret.
Je suis d'accord sur le thème, mais on a eu lecture différente de Psycho Pass. Parce que, si on y réfléchit on peu, le système de Sybil n'est pas une dystopie, bien au contraire. Si on raisonne en termes utilitaristes au sens de Spenser ou maximalistes (c'est à dire, en simplifiant fortement, la maximisation du bien du plus grand nombre encadrés par quelques règles morales), qui sont l'éthique communément admise de la civilisation humaine universelle au XXIe, le monde de Psycho Pass est objectivement souhaitable.
Le sacrifice de la liberté pour la sécurité est une donnée fondatrice de la civilisation. Contrairement à d'autres dystopies à la "meilleur des mondes", le bonheur n'est pas imposé aux habitants en les abrutissant, mais en proposant un systèmes social étendu, ce qu'on nomme parfois la "société du care".
Certes, le principe du système de Sybil est paradoxal, et porte en lui son autonégation, mais c'est un problème technique et non politique. L'intérêt, de psycho-pass, c'est dans un média qui aime d'habitude l'exagération, les protagonistes reconnaissent la valeur du système existant, quand bien même ne serait-il pas parfait.
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Pour la comparaison à GitS, si je reconnais la supériorité de GitS (films et séries), je ne l'attribuerait pas à son réalisme: GitS n'est pas plus réaliste que Sybil. En termes de courants, tous deux appartiennent à la même lignée du post-cyberpunk ou néo-cyberpunk (les deux termes sont employés je crois).
GitS repose sur l'idée de machines conscientes et de singularité, quelque chose qui pourrait très bien ne jamais voir le jour.
Les prémisses de psycho-pass d'une société du care étendue et d'analyses prédictives paraissent plus proche du présent.
Certains épisodes de GITS SAC sont plus des cafés-philos qu'une œuvre d'animation, ce n'est pas forcément un compli
Au-delà du troll de la dernière scène ("je n'ai pas de device mémoire intégré pour suivre votre partie de ping-pong de références, désolé"), GitS SAC a une véritable inspiration Saligerienne. Les romans de Salinger sont des romans de la solitude, de l'errance, de la "phony-ness" (du mensonge) de la société etc. qui sont autant de thèmes qui s'insinuent progressivement dans la trame narrative.
GitS 2nd GIG, moins bon que SAC à mes yeux mais tout de même mémorable, est une reprise très intéressante de l’esthétique et de l'éthique de Mishima (et aussi une subversion en faisant du poète de la chair qu'était Mishima un cyborg)