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Général Blabla / Re : Avatar, Signature et Personnalité
« le: 13 Décembre 2013, 20:47:46 »
Bonsoir,
Comme pour Dregastar, je crois bien que je suis tombé dans le piège à loups du kit de Hei. Joli coup : Log Horizon est inscrit au wish-programme de Noël… Bien bluffé aussi par le dessin de Yûki. Je suis envieux, là….
Je tente à mon tour une petite présentation de « mon kit » (encore incomplet, je prends mon temps).
Le petit personnage est un héros récurrent de Tensai Bakabon, « L’Idiot Génial », une série de la fin des années 1960. Idéal, donc, pour Sanetomo69… Au Japon, son auteur, AKATSUKA Fujio, jouit d’un prestige quasi égal à celui de TEZUKA. Il est décédé en 2008. Ses obsèques furent notamment célébrées par une bande de joyeux lurons dont il était proche, Kitano, Tamori (l’humoriste aux lunettes noires), etc… Ses petites histoires mettent en scène les lubies de Bakabon et de son père. Au fil d’enchaînements absurdes, ils en viennent toujours à semer une véritable pagaille. C’est là qu’intervient, plein de bonne volonté, le représentant de l’ordre : . Mais, rapidement débordé (et un brin susceptible) il finit toujours par dégainer son gun et le décharger en l’air. C’est un gimmick redoutable que je guette chaque fois avec impatience, avant d’éclater de rire. L’image est reprise de la couverture d’un volume en langue originale : a priori, aucune traduction en français n’est, pour l’heure, disponible. Et c’est bien dommage…
Pour Sanetomo, c'est une longue histoire. Attention : portrait très subjectif . C'est un personnage réel, au destin romanesque, qui vivait au début du XIIIème siècle (1192-1219). C’était le troisième shôgun de la dynastie des Minamoto. Il s’était lié d’amitié avec l’empereur retiré Go-Toba. Chacun voyait dans l’autre l’objet de ses propres frustrations : à cette époque, l’empereur n’avait plus qu’un pouvoir nominal. Avec la fin du Heian et l’avènement des militaires, le centre du pouvoir s’était déplacé à Kamakura, loin de la cour, sous la tente du Shogun. Mais, Go-Toba ne se satisfaisait pas d’un hochet. Il aspirait à la réalité du pouvoir, qui ferait de lui un homme d’action…
Sanetomo était le détenteur de ce pouvoir. Mais il était convaincu de la vanité de l’action politique. Persuadé de mourir sans héritiers, il se désintéressait de sa fonction, déjà placée sous la tutelle d’un nouveau clan, les Hôjô… C’était un nostalgique de l’âge d’or du Heian ; il s’efforçait de se muer en aristocrate de cour. On lui connaissait trois passions : l’alcool, le kemari (un jeu de balle de l’époque) et surtout la poésie. Il passait beaucoup de temps auprès de Go Toba à parfaire son art du tanka. L’empereur retiré le couvrait de titres honorifiques, ce qui scandalisait ses contemporains qui voyaient là un manque de d’humilité condamnable. La générosité de l’empereur n’était pas dénuée d’arrière-pensées : le bruit courait que l’accumulation trop fulgurante de titres et d’honneurs pouvait porter malheur…
Sanetomo fut rattrapé par la politique dans des circonstances tragiques : en visite au temple Hachi-mangu de Kamakura, il fut assassiné par un de ses neveux. Il gravit péniblement les marches qui conduisaient à l’autel avant de rendre son dernier souffle.
Les conséquences furent aussi dramatiques pour Go Toba qui voyait partir en fumée les perspectives de retour du clan impérial aux affaires : la Cour était gouvernée au nom de l’empereur par les Fujiwara, mais le shogun gouvernait le pays au nom de la Cour, mais les Hôjô gouvernaient réellement le pays au nom du shôgun…
Ni Go Toba, ni Sanetomo n’occupent une place très importante dans les encyclopédies historiques. Mais Sanetomo n’y a jamais prétendu. En revanche, il est l’auteur d’une des plus belles anthologies de poèmes de l’histoire du Japon. C’est ainsi qu’entre les deux amis-rivaux, il est le seul à avoir réalisé son rêve…
Pour le poème, en signature, je trouve que l’image de « la pieuvre qui rêve » colle parfaitement à celle du passionné d’anime et de manga. Pas simple à exprimer, mais nous contemplons des œuvres qui nous font passer par des émotions contrastées, parfois étranges… Elles façonnent notre imaginaire et une part de notre personnalité. La pieuvre qui rêve se transforme sous les rayons de la Lune…
Pour finir, un aveu (le petit élément de personnalité): j’aime rattacher mes critiques à la littérature ou à des enjeux de société. Au réel. Mais, en chemin inverse, je ne visualise les personnages de roman que sous une forme se rapprochant de la BD ou de l’anime. Je n’arrive pas à leur donner une image réelle…
Et voilà. Je crois bien que j’ai encore été trop bavard.
Gomen…
Comme pour Dregastar, je crois bien que je suis tombé dans le piège à loups du kit de Hei. Joli coup : Log Horizon est inscrit au wish-programme de Noël… Bien bluffé aussi par le dessin de Yûki. Je suis envieux, là….
Je tente à mon tour une petite présentation de « mon kit » (encore incomplet, je prends mon temps).
Le petit personnage est un héros récurrent de Tensai Bakabon, « L’Idiot Génial », une série de la fin des années 1960. Idéal, donc, pour Sanetomo69… Au Japon, son auteur, AKATSUKA Fujio, jouit d’un prestige quasi égal à celui de TEZUKA. Il est décédé en 2008. Ses obsèques furent notamment célébrées par une bande de joyeux lurons dont il était proche, Kitano, Tamori (l’humoriste aux lunettes noires), etc… Ses petites histoires mettent en scène les lubies de Bakabon et de son père. Au fil d’enchaînements absurdes, ils en viennent toujours à semer une véritable pagaille. C’est là qu’intervient, plein de bonne volonté, le représentant de l’ordre : . Mais, rapidement débordé (et un brin susceptible) il finit toujours par dégainer son gun et le décharger en l’air. C’est un gimmick redoutable que je guette chaque fois avec impatience, avant d’éclater de rire. L’image est reprise de la couverture d’un volume en langue originale : a priori, aucune traduction en français n’est, pour l’heure, disponible. Et c’est bien dommage…
Pour Sanetomo, c'est une longue histoire. Attention : portrait très subjectif . C'est un personnage réel, au destin romanesque, qui vivait au début du XIIIème siècle (1192-1219). C’était le troisième shôgun de la dynastie des Minamoto. Il s’était lié d’amitié avec l’empereur retiré Go-Toba. Chacun voyait dans l’autre l’objet de ses propres frustrations : à cette époque, l’empereur n’avait plus qu’un pouvoir nominal. Avec la fin du Heian et l’avènement des militaires, le centre du pouvoir s’était déplacé à Kamakura, loin de la cour, sous la tente du Shogun. Mais, Go-Toba ne se satisfaisait pas d’un hochet. Il aspirait à la réalité du pouvoir, qui ferait de lui un homme d’action…
Sanetomo était le détenteur de ce pouvoir. Mais il était convaincu de la vanité de l’action politique. Persuadé de mourir sans héritiers, il se désintéressait de sa fonction, déjà placée sous la tutelle d’un nouveau clan, les Hôjô… C’était un nostalgique de l’âge d’or du Heian ; il s’efforçait de se muer en aristocrate de cour. On lui connaissait trois passions : l’alcool, le kemari (un jeu de balle de l’époque) et surtout la poésie. Il passait beaucoup de temps auprès de Go Toba à parfaire son art du tanka. L’empereur retiré le couvrait de titres honorifiques, ce qui scandalisait ses contemporains qui voyaient là un manque de d’humilité condamnable. La générosité de l’empereur n’était pas dénuée d’arrière-pensées : le bruit courait que l’accumulation trop fulgurante de titres et d’honneurs pouvait porter malheur…
Sanetomo fut rattrapé par la politique dans des circonstances tragiques : en visite au temple Hachi-mangu de Kamakura, il fut assassiné par un de ses neveux. Il gravit péniblement les marches qui conduisaient à l’autel avant de rendre son dernier souffle.
Les conséquences furent aussi dramatiques pour Go Toba qui voyait partir en fumée les perspectives de retour du clan impérial aux affaires : la Cour était gouvernée au nom de l’empereur par les Fujiwara, mais le shogun gouvernait le pays au nom de la Cour, mais les Hôjô gouvernaient réellement le pays au nom du shôgun…
Ni Go Toba, ni Sanetomo n’occupent une place très importante dans les encyclopédies historiques. Mais Sanetomo n’y a jamais prétendu. En revanche, il est l’auteur d’une des plus belles anthologies de poèmes de l’histoire du Japon. C’est ainsi qu’entre les deux amis-rivaux, il est le seul à avoir réalisé son rêve…
Pour le poème, en signature, je trouve que l’image de « la pieuvre qui rêve » colle parfaitement à celle du passionné d’anime et de manga. Pas simple à exprimer, mais nous contemplons des œuvres qui nous font passer par des émotions contrastées, parfois étranges… Elles façonnent notre imaginaire et une part de notre personnalité. La pieuvre qui rêve se transforme sous les rayons de la Lune…
Pour finir, un aveu (le petit élément de personnalité): j’aime rattacher mes critiques à la littérature ou à des enjeux de société. Au réel. Mais, en chemin inverse, je ne visualise les personnages de roman que sous une forme se rapprochant de la BD ou de l’anime. Je n’arrive pas à leur donner une image réelle…
Et voilà. Je crois bien que j’ai encore été trop bavard.
Gomen…