Everything everywhere all at once:
La vie d'Evelyn WANG n'est pas rose: son entreprise de laverie est au bord de la faillite, elle n'arrive plus à communiquer avec sa fille et son mari demande le divorce. Elle se retrouve soudain plongée dans le multivers, une infinité de mondes parallèles avec des copies d'elle-même ayant vécu des existences différentes. Désormais capable d'acquérir le savoir et les compétences de tous ces doubles, elle part en lutte contre des forces obscures qui menacent l'équilibre de l'ensemble des mondes. Peut-être arrivera-t-elle par la même occasion à sauver sa famille au bord de l'explosion.Comment résumer le film en quelques mots? Je me contenterai d'un simple "vous n'êtes pas prêts"...
Ce film, c'est tout simplement du gros WTF avec des séquences hallucinantes et délirantes jouant à fond sur le concept de multivers. Et alors que Disney et ses films Marvel semblent patauger, incapables de saisir un concept dont ils peinent à comprendre la portée et les règles;
EEAAT nous plonge directement au cœur de la problématique. Mieux, il s'autorise même une manipulation des plus irrévérencieuse, se permettant tous les excès (beaucoup de gags scato...) et jouant avec comme un gamin avec son jouet favori qu'il connait par cœur.
La technique n'est pas forcément la plus avancée qui soit (on est loin des effets spéciaux du MCU), mais au moins on n'a pas l'impression d'être noyé sous un produit artificiel, et en se concentrant sur les personnages on obtient une ambiance plus humaine et chaleureuse.
Le casting bien qu'assez réduit, n'en est pas moins prestigieux, avec notamment Michelle YEOH et Jamie Lee CURTIS. Quant au mari d'Evelyn, il est incarné par Key Huy QUAN, qui n'est autre que le jeune Demi-Lune dans
Indiana Jones et le temple maudit...Ça ne nous rajeunit pas.
Dernier point amusant, le film regorge de clins d’œil cinématographiques, avec de nombreuses scènes ressemblant à une copie conforme des grandes séquences du cinéma Hollywoodien. Certains sont évidents, d'autres nettement moins, et il faudra sûrement plus d'un visionnage pour tous les trouver (à moins d'être un véritable expert).
Le film n'est pas totalement exempt de défaut non plus, et peut se montrer assez verbeux par moment, donnant l'impression de traîner en longueur entre 2 scènes d'actions. Ce n'est pas capital, mais ça casse un peu le rythme et les 2h auraient largement pu être raccourcies d'un bon gros quart d'heure sans que cela ne nuise à l'ensemble.
Bref, une super découverte à voir absolument. Mais malgré tout soyez prévenus: "vous n'êtes pas prêts".
Belle (Mamoru HOSODA): Ok, pour celui-là je triche un peu puisque je l'ai vu sur ma télé hier soir (en VF), sachant qu'il est sorti en 2021.
Personnellement j'ai bien aimé cette version 2.0 de
La belle et la bête dans lequel on retrouve les thèmes favoris du réalisateur: la famille, les nouvelles technologies, les amours adolescents, plus quelques autres un peu plus surprenants... La réalisation et la direction artistique flattent la rétine sans difficulté (notamment lorsque l'on passe dans le monde virtuel de "U"), et les thèmes sont plutôt réussis.
Mais qu'est-ce que c'est mou, j'ai adoré la plupart des œuvres de Mamoru justement parce qu'elles arrivent à maintenir l'intérêt du spectateur d'un bout à l'autre avec un bon rythme. Et là on se perd en dialogues longuets pas toujours intéressants et en scènes qui s'étalent au lieu d'aller à l'essentiel. Je n'ai rien contre quelques plans permettant d'apprécier le travail des équipes qui bossent sur le film, mais parfois il est bon de savoir se restreindre.
Autre point, ce concept de monde virtuel "U" est quand même vachement proche de celui "d'Oz" dans
Summer Wars (on retrouve même les baleines volantes), tout au plus il fait peut-être un peu plus mature que l'univers très coloré de son grand frère. Du coup, était-ce vraiment nécessaire de chercher à créer une nouvelle identité? N'aurait-on pas pu réutiliser l'univers d'Oz pour cette nouvelle histoire, quitte à enraciner la cinématographie d'Hosoda dans une certaine continuité?
Enfin, pour toute la partie "Belle et la bête" c'est peut-être juste moi, mais j'ai l'impression que le film reprend pas mal d'éléments du dessin animé Disney dans sa mise en scène.
Les serviteurs animés, un simili-Gaston, l'attaque du château ou la scène du bal, entre autres...
Bref, une bonne expérience que je conseille malgré tout. Mais je préfère quand même les précédentes productions de HOSODA, et ce n'est pas celle-ci qui me fera oublier
Summer Wars dans un thème similaire, ou même
Paprika de Satoshi KON (pour aller plus loin).
Voilà pour mes deux découvertes de ce week-end. La semaine prochaine, je pense aller voir
Le visiteur du futur. Je ne connais rien à la web-série (apparemment il n'est pas nécessaire de l'avoir vue pour profiter du film, ce qui est déjà un bon point) et ne sais donc pas trop à quoi m'attendre. Mais il semblerait que le film soit relativement bien accueilli par le public (connaisseur ou non).