Tout d'abord, la tragicomédie EST un genre qui mélange des éléments de tragédie, de comédie, voir même d'autres genres théatraux. Je ne vois pas d'où tu sors le contraîre. J'avais l'idée que ça avait vachement évolué, mais en lisant un peu à ce sujet, ce n'est même pas le cas. C'est la définition même de tragicomédie.
De mes cours.
Je veux dire, pas plus tard qu'il y a quelques jours quelqu'un à sortit ça en cours pour se prendre un "non" en retour. "Non", dans un cours de litté', c'est non. Ca doit arriver trois fois par semestre qu'un prof n'utilise pas de rond de jambe pour corriger une erreur.
La tragicomédie est un tragédie qui ne finit pas par le mort des ou du héros. Lancer que c'est un mélange de la comédie et de la tragédie, c'est faux : ça reste de la tragédie, avec toutes la caractéristiques de la tragédie. Ce dont tu me parles ressemble plus au drame romantique, qui va associer à la tragédie aux sujet bas de la comédie, avec des termes prosaïques à la rîmes. Mais du coup, c'est bancal d'appeler ça de la tragicomédie.
Au pire, ta définition colle à un auteur comme Shakespeare, mais c'est de l'écriture sans règles, qui précède la notion même de tragicomédie.
Dans cette définition, on n'a besoin que d'une chose pour avoir un genre, c'est d'avoir suffisament d'oeuvres qui partagent ces caractéristiques
Pas n'importes quelles caractéristiques.
L'intérêt du genre est de souligner une unité de texte. Alors si on se paie des trucs un peu flotouillant qui peuvent vaguement être collés à des dizaines d'autres genre, ça va clairement pas. L'idée d'un genre ne devrait pas être dissociés de caractéristiques formelles, quelque soit le support. Parce que sinon, c'est la merde et on peut finir par dire "le manga c'est un genre parce que c'est tout pareil". Et la raison pour laquelle cette affirmation est fausse est que de nombreux élément formels ne vont pas dans ce sens (type, le fait que la prépublication dans différent magazine qui sortent à différent rythmes induit une structure narrative différente d'un titre à l'autre).
C'est exactement pour ça que j'avais cité pleins de titres, tous très différents. Le lien entre
Sora no Shita, Yane no naka et
Undercurrent, il est très dur à faire. Pourtant, on va y trouver des thématiques qui témoignent d'une idée proche. Mais pour le reste, c'est le jour et la nuit. Il y a une dissociation à faire entre les deux, et elle est simple en plus : dans côté du 4-koma, de l'autre un one-shot (et Ningen Kousaten, c'est une série). Juste ça, c'est déjà une distinction mille fois plus fiable. Rappelons-le, la nouvelle est un genre. Qui peut encore être sub-divisé en pleins de truc pour plus de fun.
Bref, genre = caractéristique formelle. C'est une équation gagnante.
Pour les truc plus flexibles, y'a le registre (la parodie est un registre, tant que j'y pense).
Par extension, si un genre existe, et on veut en parler, on lui donne un nom. Dans ce cas ci, le nom a déja servi dans la littérature, mais qu'est-ce que ça peut nous faire. Il décrit parfaitement le genre dans ses caractéristiques les plus basiques, et par conséquence, est parfaitement logique.
Je ne comprends toujours pas pourquoi tu insistes sur l'importance de cet usage historique, qui est très bien pour l'étude littéraire, je suppose, mais n'a aucun intérêt lorsque l'on parle d'animation.
Qu'on soit d'accord : je méprise avec toute l'honnêteté du monde ce qu'on pourrait appeler la tranche de vie et tout ce qui s'y rattache. Je le redis pour que ce soit clair : c'est un truc daté, ça à sa place dans l'intro d'un commentaire de Zola pour faire joli, rien de plus. La tranche de vie, ça à un siècle et demie. C'est vieux, c'est naze, c'est chiant.
Maintenant imagine-toi au début de l'internet quand des mecs qui aimaient des trucs comme Aria ou Haibane Reimei se prenaient dans la tête des remarques type : "lulz, c'est naze et c'est chiant". Ils se sont dit que s'ils comparaient ça avec d'autres truc nazes et chiants mais qui à l'air intelligent.
Here you go, slice of life.
A tout le coup, ça vient encore d'un de ces connard de littéraire qui à voulu faire la malin sur le net.
La problème dans tout ça, c'est qu'il y a des espèce de consensus bizarres autours de la tranche de vie. Soit c'est de la merde, soit c'est intouchable. C'est vraiment juste une notion qualitative, dont le but est de promouvoir (ou de descendre, maintenant) certaines œuvres. De la même manière, ça va mettre de côté l’intérêt propre à ces œuvres. En résumant
Aria à de la tranche de vie, t'admets juste que c'est vide et chiant, mais que c'est bien quand même.
Ces derniers temps, le net à tendance à fleurir de "c'est pas grave, c'est du slice of life" et autres "eurk, du slice of life". Et pour souligner l'absurde une fois de plus, y'a pas mal de monde qui parlaient de "slice of life" à la sortie de Mawaru Penguidrum. On fait difficilement plus absurde.
Ce serait déjà une bien meilleure chose de chercher à se dire en quoi un genre ne suffira jamais à définir correctement une œuvre et qu'idéalement c'est une notion complétement inutile. La notion d'intertexte est infiniment plus pertinente et plus intéressante.
Et Jevanni, t'en connais beaucoup des personnes qui aiment se faire dire qu'elles sont en retard de plus d'un siècle sur leur époque ? Maintenant tu le sais, moi c'pas trop mon délire.
d'ailleurs le truc que t'as cité, il serait pas ça rapprocher de tout le mouvement du gekiga, par hasard ? Parce qu'un seinen de ce type qui a traversé toutes les années 80, ça me parait anachronique de lui coller un "slice of life" sur la tronche.