Juste histoire de revenir sur cette idée d'une nécessité de la police sous peine de retomber dans l'âge de pierre: il ne fait pas confondre la fin et les moyens. La police, en théorie, ne sert qu'à assurer le respect de la loi. Elle est un moyen, ni plus, ni moins, et des moyens, on peut très bien en changer ou les évoluer. Mais tu auras beau créer la police la plus efficace du monde, il n'empêche que le problème de la criminalité restera présent: la loi est censée être l'organe codifiant une société, la régulant et la protégeant. À partir du moment où tu n'as plu confiance en cette loi, à partir du moment où tu n'es plus protégé par elle mais en devient une victime, tu auras beau changer et remanier la police de fond en comble, le problème ne sera pas résolu. Actuellement, beaucoup de personnes n'ont plus confiance dans un système qui semble agir seul, sans prendre en considération les besoins et la protection de ces citoyens. Tant que ce lien de confiance ne sera pa rétabli, il y a aura toujours des violences, et toujours une police aussi brutale car elle ne sert que de moyens.
Quant à cette idée de racisme inhérent à la nature humaine, ou encore différente d'autrefois de par l'histoire coloniale....non, juste non pour les deux. On ne nait pas raciste, c'est l'œuvre d'une construction avant tout sociale et politique utilisée par un groupe pour assoir sa dominance sur un autre ou justifier ses actions. Prenez la notion par exemple de "barbare" dans l'antiquité gréco romaine, où la caste dirigeante justifié sa politique esclavagiste pour Athène et militaire pour Rome par une pseudo supériorité culturelle. Ce genre d'idées répétées ensuite en boucle dans les sphères culturelles (et aujourd'hui médiatiques) finit par atteindre toutes les couches sociales et par un phénomène de conformisme, les gens suivent par réflexe, pour éviter de se faire percevoir comme marginaux donc en dehors de la communauté. À ce titre, il est intéressant de regarder de nos jours le vocabulaires des journalistes, pour voir à quel point certains mots rentrent inconsciemment et progressivement dans la vie courante: casseur au lieu de contestataire, islamiste au lieu d'extrémiste, immigrés au lieu de réfugiés, et maintenant, tout le monde répète que l'action de la CGT se "radicalise", un mot jusque là employé jusque là pour désigner les personnes qui partent se faire péter en Syrie...tirez en les conclusions que vous voudrez. Toujours est il que non, le racisme n'est pas quelque chose donc de "naturelle" et que non, je ne vois pas ce que vient fair elle colonialisme dans cette histoire: il s'agit là encore d'une conséquence/moyen, pas d'une cause.
PS: associer Machiavel au pessimisme, c'est une énorme simplification de sa pensée, voire un contresens pour ce penseur de la raison d'état.