Je comprends mieux ce que tu veux dire après ce post, Down, mais limiter le racisme actuel envers les musulmans au colonialisme restreint la lecture que l'on peut en faire. Déjà parce qu'avant toute chose, cela reste une histoire de religion: la racine véritable du problème, elle est là. Il n'y a rien qu'à voir justement toutes les confusions qui existe dès qu'on parle du sujet, ou comme je le disais, le fait que l'on préfère parler de "menace islamiste". Après, suite à cette base, il est évident que le passé coloniale de la France a grandement joué, notamment dans la construction des futures banlieues ou même dans cet espèce d'omerta politique qui entoure tous les événements de la guerre d'Algérie. La France s'est construite autour d'une notion de paternalisme mal venu où la première personne qui ose la remettre en question est un ingrat, un parasite qui exploite son système si "généreux" alors que dans les faits, la politique d'accueil déplorable des années 70 est la cause numéro 1 des problèmes et préjugés que nous avons aujourd'hui. Mais au delà de cela, il ne faut pas se limiter à une réalité qui a quand même près de 50 ans maintenant! Le racisme tel qu'il est aujourd'hui, que ce soit aux USA ou en France d'ailleurs, est avant tout une réponse au problématiques uniques du XXIème: hyperconnectivité, mondialisation, simplification des transports et surmédiatisation on rendu la moindre personne ou opinion visible, l'amplifiant même allègrement. Les gens ont donc tendance à se croire attaqués, voire "envahis" et là où le racisme colonialiste était l'affirmation d'une surpuissance, le racisme actuelle est le cri d'agonie d'une idée qui doit faire face à une société de plus en plus multiculturelle. Tu peux le voir aussi bien dans les "Make America great again" que dans les discours du FN: le racisme aujourd'hui se place dans une attitude de résistance ou de pseudo rebellion face à un "système". Je pense donc que, s'il est en effet intéressant de comprendre d'où vient le racisme actuel, tu ne peux le limiter au simple colonialisme. Il faut essayer d'hors et déjà de faire le bilan des années 2000 et de tirer les conséquences de ce qui s'y est passé.
PS: et non, le racisme n'est pas non plus une fatalité. Si on s'attaquait vraiment à l'éducation, je pense que c'est même un phénomène que l'on pourrait éradiquer. Il repose quand même principalement sur une logique de groupe, une logique qui, puisque tu sembles aimer la philosophie Pitucho, est définie parfaitement par Hannah Arendt comme une absence de pensée au profit du conformisme. La culture et l'éducation sont je pense, et pourvu qu'elles ne soient pas élitistes comme elles le sont actuellement, des remparts à cela, et permettront à défaut de supprimer d'endiguer ce problème.