Sorti en début d'année 2014, Aux Yeux des Vivants est un film d'horreur français quasi passé inaperçu (pour dire, le synopsis n'existe même pas sur la page Wiki). C'est bien dommage car il n'est pas mal du tout, d'autant plus que les films fantastiques / horreur français ne sont pas légion. Il est réalisé par Alexandre Bustillo et Julien Maury, qui avaient tous les deux fait Livide et A l'Intérieur, et où on retrouve Béatrice Dalle dans les trois. Aux Yeux des Vivants fait d'ailleurs un clin d’œil à A l'Intérieur au début du film, où l'on voit Dalle enceinte jusqu'au cou, alors que c'est son but morbide dans l'autre film.
Nous suivons trois jeunes garçons de 14 ans, qui tombent sans le vouloir sur une scène qu'ils n'auraient pas du voir. Dans des bâtiments abandonnés, ils trouvent une femme kidnappée et enfermée dans un coffre de voiture. Fuyant du mieux qu'ils le peuvent, ils tentent de prévenir la police qui ne les croit pas, tandis que les kidnappeurs et les vrais meurtriers vont venir s'assurer de leur mort afin de protéger leur secret.
J'ai vraiment apprécié le jeu des jeunes acteurs, de même que celui d'Anne Marivin (qu'on ne présente plus depuis Bienvenue chez les Ch'tis) ou de Francis Renaud (qu'on a entre autres pu voir dans Scorpion). Le film est rapide car il ne dépasse pas l'heure et demi, mais prend son temps quand il le faut. Le cadrage est naturel et ne cherche jamais à faire démesurément peur (pas de jump scare ni de musique cinglante par exemple). Les scènes "effrayantes" le sont de par leur réalisme et non de par un sursaut attendu. Bustillo et Maury auraient pu tomber dans la facilité, où l'on croit savoir ce qu'il va se passer trente secondes après ... sauf que ce n'est pas le cas. Pour moi c'est cela, la vraie surprise des films d'horreur : ne pas apporter au spectateur ce qu'il attend de voir, comme il l'a déjà vu trente fois auparavant.
Une bonne surprise pour ma part donc, car je suis tombée sur ce film par hasard total. Mention spéciale pour le petit plaisir coupable de pouvoir se moquer gentiment de la gendarmerie dans les films français. A noter également que pour une fois, les "méchants" sont réalistes au niveau de leur supériorité. Je m'explique. Bien souvent, entre un gentil et un méchant dans un espèce de slasher, il n'y a pas une once de suspense. Ici, cela dépend en toute réalité des compétences physiques de chacun et des armes mises à disposition de part et d'autre. Boudiou que ça fait du bien de voir des personnes normales réagir normalement à des situations qui pourraient nous arriver à tous - dans la limite du possible, car je vous laisse la surprise concernant qui est le "méchant" du film et à quoi il ressemble...