Relançage de topic express, bonjooooouuuurrrr!!!!
Chose promise, chômedu (quel humour ce matin!!! Ca me fait peur...
) : je vais ici expliciter ma pensée lorsque je parle de parallèles entre l'oeuvre de David Lynch et celle de Satoshi Kon.
- Dans les oeuvres de ces deux très grands cinéastes, l'onirisme a une part très importante : on est souvent confronté à une incursion du rêve dans la réalité et à des phénomènes totalement inexpliqués... Pour ne citer qu'un seul exemple (il y en a tellement!!!), dans
Mulholland Drive, toute la première partie du film (pour ceux qui l'ont vu, vous voyez sûrement de quoi je parle) est en fait un rêve, rien que ça... Et quant à Satoshi Kon, les exemples dans sa cinématographie ne manquent pas non plus, il y a même consacré tout un film (
Paprika, bien sûr).
-Un autre point important à souligner est le goût pour les énigmes tordues qui de prime abord ne signifient absolument rien. Dans les deux cas, elles sont le plus souvent prophétisées par des personnages étranges, sortis de nulle part, qui n'existent dans l'oeuvre que pour ça, et ne donnent jamais aucun indice. Par exemple, le cowboy dans
Mulholland Drive, qui apparaît dans un ranch désert en pleine nuit, ou le vieillard (le vieux maître) de
Paranoia Agent, qui fait des prophéties à la fin de chaque épisode...
-Un des thèmes récurrents des deux oeuvres est aussi la folie. En effet, on rencontre toujours dans ces films des personnages torturés et psychologiquement instables. Je ne pourrais pas compter tous les personnages répondant à ces critères dans les films de Lynch (la galerie de portraits des habitants de
Twin Peaks me semble bien appropriée....), et dans les oeuvres de Satoshi Kon cela paraît clair également (
Paranoia Agent,
Perfect Blue...).
-Dans les deux oeuvres, on trouve aussi une fascination pour certains "objets-clés", que l'on retrouve tout le long des films, et qui sont indispensables à comprendre si l'on veut résoudre l'énigme du scénario. Dans
Mulholland Drive, ainsi, pendant tout le film on voit souvent une clé bleue (dans le rêve comme dans la réalité), et on retrouve cela dans
Millenium Actress, où tout le film est basé sur une mystérieuse clé.....
-Enfin, l'une des principales caractéristiques de ces films est le fait qu'ils possèdent des intrigues à tiroirs, jallonées de dizaines de niveau de lecture différents, si bien qu'ils méritent à être revus plusieurs fois pour en saisir à chaque re-visionnage un peu plus... Dans cette optique,
Mulholland Drive (deux histoires différentes en une seule) et
Perfect Blue (les passages vertigineux où Mima commence à devenir schizophrène et se "réveille" subitement d'une scène à l'autre : c'est pas facile à expliquer, mais vous voyez sûrement de quoi je parle...) me semblent de bons exemples.
Voilà, j'espère que cette petite "analyse-maison" vous aura intéréssés et vous aura donné envie de (re)découvrir les oeuvres atypiques de ces grands cinéastes, qui ont tout de même chacune leur personnalité propre même si, à mon sens, Kon s'est beaucoup inspiré de Lynch dans ses films. A quand une interview croisée Lynch-Kon?