Pareil pour VV. Son côté inexpressif est ce qui le caractérise, et le rend intéressant comme outil scénaristique.
sauf que scénaristiquement, elle vient comme un cheveu sur la soupe et son personnage n'avance pas vraiment la série.
S'ils avaient voulu traiter de la drogue, ils l'auraient fait. Et ça aurait fait quoi ? Ça aurait donné ce fameux côté mature que tout le monde cherche comme le Graal ? Non. Juste non. Ce n'est pas ça la maturité. Ce n'est pas parcourir un sujet de société dans une série sur un ou deux épisodes. Cette façon de faire, j'appelle ça le mode zapping. C'est une illusion qui va te donner l'impression de maturité, mais comprends bien que ce n'est pas parce que tu traites sur un cinquantième de la série d'un sujet de société que ça va devenir mature. S'ils l'avaient fait, on serait tombé sur un mauvais choix: ce genre de préoccupation n'a rien à faire dans cette série. Et la maturité, c'est également jauger la pertinence d'un choix scénaristique. Et il était bien plus pertinent de laisser ce sujet tel qu'il était.
Je suis d'accord que ce genre d'épisode n'a pas grand chose à faire dans une série de divertissement, sauf qu'à partir du moment où on met l'accent sur quelque chose, on le développe un minimum. Le bon exemple est l'épisode de Serial Experimental Lain qui parle de la drogue. L'élément est utilisé comme une énième problématique au sujet de la réalité virtuelle, mais comme un épisode entier y est consacré, un réel débat se pose sur le sujet est n'est pas traité avec survol. Dans CG, si.
Tu évoques ensuite Death Note. Sache que Death Note fait bien pâle figure à côté de Code Geass. Pour le coup, celui-ci est vraiment surestimé. Ce n'est pas parce qu'il y a un côté sombre, avec des sujets de société abordés que c'est une œuvre mature.
J'ai cité Death Note en raison du personnage de Kira qui est traité avec une évolution plus subtile. Le personnage croit réellement à ses idéaux, contrairement à Lelouch qui est hanté par sa vengeance. Cet aspect de Code Geass est en revanche plutôt bon à mon goût, car il fait le contraste avec Suzaku qui lui est un idéaliste.
Mais Kira se transforme par aveuglement en monstre sans forcément l'être au départ. On peut dire que c'est le pouvoir qu'il obtient qui consume son être et l'amène à devenir un inquisiteur froid. De plus, plus Kira obtient le monopole des décisions du monde, plus il perd le contrôle et sombre dans l'extrémisme. Cette évolution est réaliste et amène un débat qui court encore concernant la peine de mort et la limite entre la justice et la vengeance.
Code Geass ne propose pas vraiment de débat sociétal, ça n'est pas forcément un reproche à lui faire, mais il ne faut pas considérer cette série comme étant autre chose qu'un divertissement.
De mon point de vue, c'est cet aspect qui est surestimé, ainsi que le fait que l'oeuvre finit par ne plus maitriser ses trop nombreux rebondissements scénaristiques, si bien que les 10 derniers épisodes de la saison 2 sont beaucoup trop chaotiques à mon goût.
Personnellement, j'ai globalement bien aimé CG, mais j'ai décroché à la moitié de la seconde saison.
À l'évidence, le personnage de Shirley a été pensé pour être insupportable vis-à-vis du spectateur.
Je pense que c'est plus le cas de Nina en fait. Nina est haissable, mais elle est conçue pour, ce qui fait d'elle un élément scénaristique important à la fin de la première saison. Je ne vois pas à quel moment Shirley nécessite d'être insupportable pour faire avancer l'histoire. Au contraire,
c'est le fait qu'on est sensé s'attacher à elle qui nous convainc de détester Mollo lorsque ce dernier la tue, dû à sa relation avec Lelouche qui lui, passe pour quelqu'un d'antipatique pour l'avoir utilisée.
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Sur FMA, j'avais abandonné très rapidement. Et j'avoue ne pas avoir vu cette maturité sur les quelques épisodes que j'ai vu.
La maturité de FMA se situe au niveau de la satyre qu'Arakawa fait de notre monde et de notre histoire. Les évènements de FMA sont des parallèles aux évènements qui se sont produits et qui se produisent encore et nous amène diverses réflexions concernant divers axes (religion, théorie du complot, rôle de l'armée dans l'état, gestion d'une révolution, utilisation de leader charismatiques, manipulation..). Les personnages ont d'ailleurs une psychologie très approfondie
et le fait qu'ils aient pratiquement tous participé à un génocide a un réel effet sur leur façon d'évoluer et leurs idéaux (la volonté de Mustang de changer le système de l'intérieur est d'ailleurs plus réaliste et mieux poussée que celle de Suzaku, car Mustang reste constamment en accords avec ses idéaux et a déjà commit les horreurs qui le poussent à ne pas s'éloigner de son idéal)
expliquez-moi comme avec des personnages de trois mètres de haut, on peut trouver un semblant de crédibilité. C'est comme rechercher la crédibilité dans Tom et Jerry: y'en a pas.
La crédibilité dans une oeuvre d'art ne doit pas être confondu avec le réalisme. Star Wars n'est pas réaliste mais est crédible par exemple. Dans une oeuvre d'art, on établit des règles au départ, et on doit s'y tenir jusqu'au bout. Si on prends de nouveau l'exemple d'FMA, la série introduit le concept de l'alchimie, c'est iréaliste. Mais utilisé comme constat de départ, la suite de l'oeuvre intègre ces règles et devient crédible avec son propre univers. Donc la série est crédible. Concernant CG, j'ai trouvé que l'univers était crédible dans sa majorité, mais c'est la psychologie des personnages qui ne l'est pas.
Si tu veux une pièce de théâtre classique qui est crédible du début à la fin, regarde ou lit Cyrano de Bergerac. Les personnages, certes stéréotypés, reste constamment fidèles à eux mêmes et ont une évolution qui dépend de leur caractère et de leur rôle.