Comme j'aime plomber l'ambiance du dimanche après-midi, voici un reportage du Daily Show sur la Convention Républicaine qui a eu lieu récemment et qui a intronisé Romney/Ryan pour la course à la présidence. Haaaa, Romney/Ryan. Le ticket le plus inquiétant de ces dernières années, à côté de qui McCain/Palin semble sain d'esprit (et je plaisante à peine. Paul Ryan a voté contre la loi qui imposait l'égalité salariale homme/femme dans son état du Wisconsin. Romney a soutenu un candidat ces dernières semaines qui considère les immigrants comme du bétail et pense qu'on devrait mettre une frontière électrifiée entre le Mexique et les USA.)
BREF.
Jon Stewart: Hier, les Républicains ont officiellement adopté leur programme collectif pour 2012. Il est considéré comme le programme le plus conservateur de l'histoire contemporaine, puisqu'il essaie de... reculer sur une bonne partie de l'histoire contemporaine, notamment sur le mariage gay (Romney, quant à lui, veut interdire toutes les législations pour le mariage gay et annuler les unions déjà célébrées) l'homosexualité dans l'armée (référence au Don't Ask, Don't Tell, qui avait cours jusqu'à très récemment et qu'Obama a arrêté. Selon cette pratique, tout membre de l'armée ouvertement gay était démis de ses fonctions.), toutes les restrictions d'armes, et la présence de femmes soldats sur le front, parce que c'est vraiment l'endroit où les femmes... ne devraient pas être armées.
Mais la proposition qui est la plus débattue appelle à amender la Constitution pour protéger la vie humaine, ce qui reviendrait à interdire l'avortement y compris en cas d'inceste ou de viol, le viol qui, comme on l'a appris récemment grâce à Todd Akin (dont Rydiss, si je ne m'abuse, a parlé ici), ne peut même pas provoquer une grossesse puisque le corps d'une femme violée se met automatiquement en mode « alerte maximale, destruction du sperme », comme par magie, ce qui nous fait quand même nous demander pourquoi il n'a pas aussi créé une technologie anti-pénis, sérieusement... Je pense que ça doit être encore au stade des essais, on imagine pas un vagin pensé de façon intelligente sans ça. Mais je ne... ENFIN.
Mitt Romney est en désaccord avec ce programme. Alors comment les représentants du parti qui ont ratifié ce programme ont-ils réagi? Notre Samantha Bee a enquêté.
Samantha Bee: Le programme du GOP (grand old party = parti républicain) est clair. Pas d'avortement, pas d'exception. Mais le candidat du GOP n'est pas d'accord.
Mitt Romney: Il devrait y avoir des exceptions en cas de viol, d'inceste, et lorsque la vie de la mère est en danger. (Mitt Romney est très indécis sur le viol. Il est très indécis sur tout et change d'avis comme de chemise, allant là où le vent le porte. Le problème est qu'en ayant choisi Ryan, le vent va le porter vers une politique très, très conservatrice. Fun fact: Obamacare, la couverture médicale, est inspirée de Romneycare! Que Romney vantait, puis qu'il a dénigré, puis qu'il a re-vanté etc...)
SB: Mais comment les représentants qui ont ratifié ce programme gèrent-ils cette différence?
Représentant: Je pense que le programme est correct, la vie commence dès la conception sans exception.
SB: Mais Mitt Romney autoriserait des exceptions.
R: C'est vrai.
SB: Et vous êtes d'accord avec lui?
R: Si le choix qu'il a fait, c'est son choix.
R: Il a le droit de choisir. Ce n'est pas un robot.
SB: Et c'est peut-être pas si important que ça de toutes façons!
R: Je sais que le pourcentage est si petit. Le pourcentage de femmes enceintes après un viol est si petit, que je sais même pas si ça compte, parce qu'on dit que le pourcentage est presque impossible. Pas impossible, mais presque. Il y a eu quelques cas.
SB: Oui, environ 32 000 par an.
R: 32? Ah oui.
SB. 32 000.
R: Ah oui.
SB: 32 000.
SB: Pourquoi est-ce que Mitt Romney s'oppose au programme? Pourquoi est-ce qu'il n'accepte pas le programme? C'est le candidat!
R: Eh bien, vous savez...
R: Nous vivons dans une société libre. Nous vivons aux États-Unis. C'est à chaque être humai de choisir, de choisir ce qui vaut mieux pour eux.
R: Est-ce le choix de Romney de s'opposer au programme? Mais bien sûr! Qui sommes-nous pour dire à quelqu'un ce qu'il devrait faire?
R: Nous ne forçons pas le gouverneur Romney à faire quoique ce soit.
SB: Mais le devraient-ils? Enfin, regardez un peu comme il est. Il le veut, ce programme!
R: Oui, évidemment.
R: Il veut être le candidat républicain.
SB: Vous l'avez vu sur ce podium avec ces cheveux poivre et sel? Répondant aux questions? Il supplierait presque pour l'avoir, ce programme.
R: Je n'ai pas l'impression qu'on force qui que ce soit.
SB: Ok, on va pas sur ce terrain-là. On n'y va pas. Et de plus...
R: Je ne pense pas un seul instant qu'il a pris cette décision à la légère.
R: On ne peut pas faire ce choix à moins d'être à sa place.
SB: Oui. À moins d'être à sa place, comment peut-on prendre une décision à la place de quelqu'un d'autre?
R: Ce n'est pas à moi de juger.
SB: C'est un problème très personnel que de décider de ce que les problèmes personnels des autres sont.
R: Tout à fait.
SB: Je vais jouer le rôle d'une proposition du programme du GOP, et il faut que vous me disiez pourquoi je pourrais ne jamais voir le jour en tant que politique. Appelez-moi Petit Programme s'il vous plaît.
R: Petit Programme, ce n'est peut-être pas le moment pour toi.
SB: Alors c'est pas le bon moment pour que je devienne une politique?
R: On y songera à un autre moment, si c'est le bon moment.
SB: Quand on sera vraiment prêts?
R: Oui, Petit Programme.
SB: Car pour ces représentants, un principe passe avant tous les autres.
R: Le gouvernement a un rôle, et on perd ça de vue. Le rôle du gouvernement c'est de protéger nos libertés individuelles.
R: C'est ça notre pays. L'individualisme. On a le droit d'être qui on est. Enfin, tout le monde peut choisir sa voie parce que c'est leur choix.
SB: Sauf pour l'avortement.
R: Mais c'est... Humm...
SB: Mes droits s'arrêtent où mon utérus commence.
R: Je crois que je ne peux qu'être d'accord avec vous là-dessus.
R: La liberté individuelle est la pierre angulaire de notre civilisation. Il n'y a pas de doute là-dessus.
SB: Sauf quand il s'agit d'avortement.
R: Sauf quand il s'agit d'avortement. Exactement!
SB: Dites bonjour à mon utérus! Vous en possédez une partie! Salut! J'appartiens à tout le monde!
JS: Samantha Bee! À tout de suite.
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Nakei: mmm, je pense pas que ce soit un fake. Enfin, ça ne m'étonnerait pas si c'était vrai.