Assassin's Creed III : Après plus d'une semaine à n'avoir fait rien d'autre que jouer à ce jeu (littéralement), j'essaye peu à peu de reprendre une vie un peu normale. J'ai encore quelques problèmes avec des notions telles que "dormir" et "se laver", mais je doute les avoir jamais maîtrisées.
Bon allez, c'est parti.
Pour commencer, faut savoir que si j'ai acheté le machin plein pot c'est que j'avais une confiance inhabituelle dans la quantité d'entertainment que pourrait m'apporter cet épisode. Au niveau de la quantité, j'ai été servi. Au niveau de la qualité par contre, c'est à débattre.
Le changement de fond qui justifie ce troisième épisode se situe au niveau du contexte. Fini la Renaissance, l'histoire traverse l'Atlantique pour se situer à la fin du XVIIIe siècle durant la Guerre d'Indépendance américaine. Long et dense, le récit nous fait incarner plusieurs personnages à plusieurs périodes de leur vie, et il faudra un long moment (une demi-douzaine d'heures de jeu) pour le rythme se stabilise. Même si je dois avouer que la première partie du scénario est longue et frustrante, elle est plutôt intéressante et le twist de la fin de la séquence 3 restera comme le moment fort du jeu. Dommage que ce rebondissement brillant n'ait pas été capitalisé par la suite, qui s'avère plus banale et moins palpitante. Connor, le personnage principal, est plus spectateur des événements que réellement acteur de l'Histoire. Quant à Desmond, son périple s'achève mais c’est pas comme si j'en avais jamais eu quelque chose à branler.
Le cœur du game system revient à une organisation proche de ACII. Trois zones principales à explorer : Boston, New York et la Frontière. Ces trois zones sont grandes, immenses, et moins denses que ce que l'on pouvait voir dans les épisodes précédents ; il faudra donc faire usage des nombreux checkpoints pour se déplacer au risque de passer des heures à courir dans l'environnement. Les villes américaines ont bien moins de charme que les cité italiennes, mais certains espaces m'ont agréablement surpris comme les Souterrains de Boston / New York ou encore le Domaine Davenport, qui proposent des quêtes plutôt marrantes.
Le jeu propose également de jouer au capitaine de navire et de participer à de véritables batailles navales. Assez plaisante à jouer, cette partie peut toutefois s'avérer très frustrante et j'ai été bien content de toutes les finir pour avoir le trophée et ne plus y retoucher.
C'est d'ailleurs un des gros problèmes du jeu, il propose plein de contenu mais beaucoup de ces ajouts ne sont pas pertinents. La possibilité de chasser dans la Frontière est évidente mais une fois le Domaine amélioré, elle ne sert plus à rien. L'idée de pouvoir jouer au dames ou à d'autres jeux folkloriques est là aussi anecdotique, tout comme le système d'amélioration des Recrues. etc.
L'autre réel souci, bien plus important, est la quantité INNOMBRABLE, INEXCUSABLE et INTOLÉRABLE de bugs. Je sais bien qu'aujourd'hui un petit patch et tout est réglé, mais quand tu as acheté ton jeu soixante-dix boules, que tu l'as torché en une semaine et que le patch n'arrivera qu'après, tu as légèrement mal à l'anus. Je ne comprends pas comment les testeurs n'ont pas pu voir certains défauts évidents qui parfois empiètent carrément sur le gameplay du jeu. Techniquement là aussi, c'est mitigé : la direction artistique est toujours aussi agréable et l’ensemble est loin d'être moche, mais en contrepartie les loadings sont trop longs, trop fréquents et le clipping intempestif n'aide pas à l'immersion. Sans parler des freezes, des bugs de collision et j'en passe.
Pour ce qui est du multi, je ne m'étendrai pas, il est similaire à celui de l'épisode précédent et il est toujours aussi réussi.
Ce troisième épisode de la série principale des AC (parce que si on compte tous les jeux de la licence on doit en être à six ou sept) aurait pu être l’expérience ultime mais certains défauts récurrents persistent, en particulier au niveau technique. Je pense que les responsables d'Ublisoft voulaient rusher la sortie du jeu pour qu'il sorte avant la fin 2012 (pour des raisons que les connaisseurs de la méta-histoire comprendront) et qu'il n'a pas été optimisé au maximum. Pour cette fois ça passe de justesse, mais on ne m'y reprendra plus. 8/10