Assassin's Creed Syndicate (PS4) : après avoir pris mes distances avec la série depuis ACIII, j'en ai repris double dose récemment en enchaînant Unity et Syndicate.
Même si je préfère me concentrer sur
Syndicate, un mot rapide sur
Unity. Le jeu était très attendu de la plupart des gens car il s'agissait du premier épisode sur les nouvelles consoles, et pour certains encore plus car le décor choisi était la Révolution Française. Ce dernier point est peut-être le plus réussi du jeu, le rendu du Paris de l'époque est assez sympa avec certaines scènes marquantes telles que la Prise de la Bastille ou encore l’exécution de Louis XVI avec ses milliers de PNJ amassées dans la foule. Pour le reste, le jeu semble clairement incomplet et bricolé. Le gameplay est terriblement imprécis et surtout particulièrement bourrin, on est clairement amené voire encouragé à foncer dans le tas plutôt que de jouer discret. Quelque part ça correspond bien au fait que le jeu se déroule dans une période violente telle que la Terreur mais bon. Le scénario est d'un profond ennui et le mode co-op que le jeu cherche à pousser par tous les moyens n'est pas très intéressant.
En ce qui concerne
Syndicate, je ne m'attendais à pas grand-chose et dès les premières heures j'ai vite compris que ça allait être beaucoup plus intéressant. Le jeu se déroule à Londres vers le dernier tiers du XIXe sicèle, ce que l'on appelle communément la période Victorienne. L'intérêt c'est que contrairement au Paris de la Révolution, le Londres de cette époque est déjà une ville moderne, propre et élégante, avec des rues larges et des infrastructures élaborées. Cela rend l'environnement londonien bien plus agréable à parcourir que les taudis parisiens, d’autant que le jeu introduit un système de grappin façon
Batman Arkham qui facilite grandement les déplacements au sein de la ville, tout comme les nombreuses carioles et même les bateaux qui donnent un dynamisme renouvelé au parkour.
Pour le gameplay proprement dit, on reste en terrain connu avec toutefois de très nettes améliorations par rapport à Unity. La discrétion est enfin de retour avec la possibilité de siffler pour attirer ses ennemis et de porter/cacher les corps, ce qui n’était pas possible dans le précédent jeu (!!!). Les combats sont en revanche similaires avec cependant une meilleure prime au skill, avec des combos et des exécutions multiples là encore inspirées de
Batman Arkham. Mais surtout, le jeu offre pour la première fois la possibilité d'incarner durant out le jeu deux personnages, un garçon et une fille (quelle prouesse de la part d'Ubisoft, eux qui clamaient que programmer un personnage féminin relevait de l’impossible). Même si ces deux avatars sont très similaires, cela permet de varier les plaisirs sachant que Jacob a un penchant pour la bagarre là où Evie préfère l’infiltration discrète.
Mais ce qui m'a réellement plu dans
Syndicate c'est le soin apporté à l'enrobage. Le scénario du jeu n'est pas spécialement le plus original qui soit (le jeu ne se déroule pas pendant un évènement historique précis comme dans
ACIII et
Unity, il s'agit plutôt que dépeindre une époque et une ambiance façon
ACII/ACB/ACR), mais il compense avec des personnages rafraîchissants et un ton pince-sans-rire très
british (à jouer avec le doublage anglais bien évidemment). L'aspect méta-histoire de la saga fait également un bond en avant avec de multiples révélations sur la mythologie de la série, en particulier dans la mini-extension Première Guerre Mondiale. Enfin la réalisation est vraiment superbe, l'esthétique du jeu est très réussie et profite surtout d'une exceptionnelle OST composée par le jeune génie Austin Wintory (connu pour son travail sur
Journey et
The Banner Saga). Un petit plus qui sublime l'expérience et fait de
Syndicate le meilleur épisode de la saga depuis la trilogie Ezio.
On a appris par ailleurs que Ubisoft ne
sortirait pas de nouveau AC en 2016, sans doute pour se consacrer au reboot de la série dont on a entendu parler via de récentes rumeurs. Si ça peut permettre à la série de retrouver un minimum de prestige, mieux vaut tard que jamais.