Allez, j'suis en forme et j'ai du temps à perdre!
Il existe une contrée malheureusement inconnue, située entre le Danemark et la Bourgogne, juste en dessous du Sénégal. La Krankovie inférieure (anciennement Krankovie tout court mais séparée en trois, avec la Krankovie supérieure et la Krankovie du Bas, suite au traité du 6 juin 1666) est une bande de terre aride, vide de richesses, sans aucun attrait en premier lieu. Pourtant, un certain festival mondialement connu et reconnu, fait de cette contrée, un merveilleux endroit trois jours par an. Je veux bien sûr parler du festival de Lancer de Brique Jaune! Et je vais maintenant vous raconter, pourquoi celui de 1987, en mars plus précisémment, fut inoubliable ...
Un visiteur non-averti aurait trouvé la capitale, Krokakrik connue pour ses pâtés de sables, complètement déserte. Intrigué, il en aurait rapidement fait le tour pour constater qu'elle était complètement vide de personnes. Mais, un brouhaha, un son persistant aurait guidé ses pas vers la plus grande structure de la Krankovie inférieure : le stade de lancer de brique jaune, surnommé le terrier du phacochère.
C'est d'ailleurs ce qu'il m'est arrivé cette année-là, alors que je visitais un lointain cousin (Helmut). Lorsque je suis rentré dans ce stade pour voir l'origin de cette bruyante agitation, j'ai vu la plus grande finale de lancer de brique jaune de toute l'histoire de l'univers. Il restait trois participants et la lutte avait été acharbnée me disait un homme aux moustaches en forme de guidon. Le premier s'avança sur le terrain alors que l'homme finissait de parler, avec une étrange valise à digicode attachée par des menottes à son poignet. Un homme vint le délivrer de son fardeau et lui présenta ouvert.
Il faut savoir que chaque participant fabrique sa brique jaune, celle qu'il lance, et sa valeur, son habileté, se mesure à la beauté de son instrument (pas de sous-entendus!). Cette brique là était éblouissante de beauté elle était .. elle était ... elle était jaune. Mais d'un jaune mes amis! Alors que je ne pouvais détacher mon regard de cette magnifique apparition, le joueur ayant fini de s'échauffer, s'empara de la brique, prit ses 2.07 mètres d'écart réglementaire et s'élança! Un éclair jaune vola à travers les airs, filant dans l'azur bleuter pour décrir une magnifique courbe par-dessus le stade.
Assurément qu'on tenait là le vainqueur et tout le monde se félicitait déjà de cette brillante victoire en se jetant les uns sur les autres en une danse rituelle consistant à tourner sur soi-même en remuant les orteils.
Mais c'était sans compter sur le suivant participant qui arriva en fourgonette blindée, suivie par des camionettes noires. De là en sortit des hommes en costards sombres avec des lunettes de soleil et des coupe à la Smith dans Matrix. Tous avaient une main glissée dans leur veste et tout le monde retint sa respiration en présageant le pire. Mais quand la fourgonette s'ouvrit pour laisser sortir l'athlète, un vive lueur jaune fit s'exclamer le public en liesse. Cette brique était d'un de ces jaune mes amis, soleil en fusion, poussin électrique, citron cosmique. A son tour, le sportif s'avança sur la piste, les fesses moulés dans un justaucorps Adadas. Il prit ses 2m8 d'écart (car il faisait 2.58 cm de plus que l'homme précédent) et s'élança! La brique disparut presque instantanément de mon champ de vision tant elle parti vite. Et loin! Une étrange jeune femme plantureuse, habillée en savoyarde avec des sabots de bois s'exclama :
"Rudidjû! Elle a du crever l'atmosphère celle-là!"
La foule était en délire, on comptabilisait déjà 36 overdoses de joie, 108 blessés suite à des danses trop expressives et ces nombres allaient croissant! Mais le son des hélicoptères Apache recouvrit tout, encerclant le stade de leur métal menaçant. Une paire de tankes rentrèrent sur le terrain, suivis de camions regorgeant de militaire. A leur suite, encadré par quatre Mobile Suit Gundams, arrivait une limousine jaune-verte. De là en sortit l'athlète, mais sans brique jaune! Elle était en fait cachée dans un sous-terrain (comme un sous-marin mais dans la terre) qui creva la surface dans une gerbe d'humus pour dévoiler une brique d'un de ces jaune!
Le silence se fit dans le stade, tout le monde se figea lorsque le sportif s'empara de la brique d'un tel jaune qu'il n'en existe pas, un mélange de tous les ajunes du monde entier.
Il prit ses208 centimètres normands d'élan réglementaire, passa sa brique sous ses aisselles comme le voulait la coutume, s'élança et voilà pourquoi le festival de 1987 resta dans les annales de l'Histoire.
Bonne nuit!