Après trois années passées à suivre hebdomadairement les sorties anime et à me prêter à cet exercice du bilan annuel, on peut dire que ma vision de l'animation japonaise a pas mal changée.
Outre une meilleure vue d'ensemble, et, j'ose l'espérer, une compréhension grandie de comment toute cette culture fonctionne, j'ai surtout l'impression d'avoir appris à apprécier ce que je regarde de différentes façons. Plutôt que de vouloir conformer la japanimation à mes goûts bien particuliers, c'est plutôt moi qui vais chercher d'autres manières nouvelles d'aimer tous ces animés. Bien sûr, cela implique de se confronter à l'immense médiocrité de la majorité de ce qui se fait, mais j'ai tout même l'impression d'en ressortir avec un bilan plus positif. Bref. Passons.
Cette année, avant de rentrer dans l'habituel bal saisonnier, j'ai deux chefs-d’œuvre à mentionner.
Le premier, c'est
Hunter x Hunter. Hunter x Hunter est depuis à peu près toujours mon shônen d'action/aventure favori, pour ses combats ingénieux, ses personnages charismatiques, la diversité de ses arcs, et tout un tas d'autres raisons qui ne pourraient être résumées en quelques lignes.
L'adaptation en 148 épisodes de Madhouse, d'une constance dans la qualité remarquable, est rapidement arrivé dans mon top personnel des toutes meilleures séries d'animation.
2014 fût une plutôt bonne année pour les films, mais si il n'y en avait qu'un à retenir ce serait
Le Conte de la Princesse Kaguya, probablement le dernier leg d'Isao Takahata à l'animation. Un film à la direction artistique époustouflante qui distille tout le savoir-faire et la connaissance du réalisateur, ainsi que sa particularité d'être toujours subtilement différent de ce que font les autres sans pourtant trop se démarquer. Sur fond d'un joli conte folklorique japonais réinterprété, ce film est un pur festin pour les yeux et sans aucun doute un must-see.
Attaquons-nous à présent à la masse. On peut commencer par se diriger vers les valeurs sûres, tel que la seconde saison de
Mushishi. Huit ans après, nous voyons enfin être adaptées la seconde moitié des histoires qu'a conté Yuki Urushibara dans son manga. Des histoires sur les hommes, sur la nature et sur la vie, imprégnées d'un esprit très japonais, sur fond de décors magnifiques et dans une ambiance contemplative envoûtante. Le tout mis en animation grâce au travail phénoménal de Yoshihiko Umakoshi, présent sur presque tous les épisodes à plusieurs rôles clés. Une exécution irréprochable pour une série qui vaut le détour.
Dans la catégorie des bonnes surprises, je mentionnerais surtout
Gekkan Shoujo Nozaki-kun. A première vue banale adaptation d'un manga, la série s'est révélée pleine de saveur et a probablement été la plus drôle de l'année. Trouvant le juste dosage entre parodie, détournement et glorification du shoujo manga, doté d'un excellent casting, l'anime semble finalement avoir été le plus apprécié de la saison estivale.
Autre bonne surprise cet Automne avec la dernière production d'A-1 Pictures,
Shigatsu wa Kimi no Uso. Une série remplie de seishun drama et de compétitions musicales qui font bouillir le sang. La direction de l'animation tout comme la direction artistique y sont tout simplement impeccables, avec de nombreux cuts superbement bien faits. La série n'est pas encore terminée mais constitue déjà l'une des réussites de cette saison bien chargée.
Ensuite nous avons aussi eu droit à la rencontre attendue entre Masaaki Yuasa et Taiyo Matsumoto, respectivement réalisateur et mangaka aux styles bien particuliers, sur l'adaptation de
Ping-Pong. Une série sportive qui brille par sa réalisation et son animation, mais qui se démarque aussi par la façon dont elle dépeint la fougue adolescente, en n'épargnant pas ses cotés les plus difficiles. Comme souvent avec Yuasa, c'est un vent de fraîcheur parmi toutes les productions normalisées.
2014 a aussi su prouver que la créativité n'était pas encore complètement morte en animation japonaise, grâce à l'évènement sakugaphile que fût
Space Dandy. La série lancée par Shinichiro Watanabe et qu'il n'aura finalement fait que superviser a surtout été l'occasion de laisser se lâcher tout un tas de réalisateurs différents sur leur propre épisode. L'apprécier dans sa globalité est difficile, tant chaque épisode constitue son propre exercice de style, alors je me contenterais de dire que c'était un vrai plaisir de voir un tel étalage de talent, ce malgré les inégalités de niveau.
Mais à commencer ce bilan en expliquant que je prends du plaisir à regarder mes anime (hérésie) et à ne citer que les bons titres, tout ça finit par avoir l'air bien positif. Finissons sur un paragraphe de râleur.
Déjà, le triste constat, c'est que des bonnes séries qui n'ont pas fait le cut pour ce bilan, il n'y en a pas beaucoup. Des séries plutôt fun? Quelques épisodes ici et là qui se démarquent et valaient le coup d'être vus? Sans doute. Mais des séries réellement originales et pas de simples bonnes adaptations? C'est une autre histoire.
La diversité semble en chute libre: il ne fait pas bon être fan de robots géants en 2014 tant la production semble insipide. Quant à la popularité croissante des idols... Ne nous lançons pas sur le sujet…
Bref, je ne sais trop que souhaiter pour 2015 (autre que Evangelion 4.0 soit une tuerie et que Yuri Kuma Arashi soit une vraie réussite) face au constat que si je continuerais certainement de trouver chaussure à mon pied dans ce média, sa période de gloire est probablement passée depuis un bout de temps.
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