Je pensais que google drive m'épargnerait l'épreuve de l'hébergement d'image au pif cette fois mais non, l'enfer continue.
Plus sérieusement, j'ai hésité à contribuer vu que j'ai quasiment toute la saison d'automne à rattraper mais bon... voici mon bilan (légèrement en dessous des 5500 caractères normalement). J'avais déjà participé une année précédente donc je suis normalement toujours éligible.
Pour la plupart d’entre-nous, 2020 restera dans les mémoires comme une année bien sombre et pleine de gravité. Aussi, porter notre introspection sur des séries à l’aube de 2021 pourra paraître bien futile à côté des crises plus impérieuses auquel notre monde fait face. Malgré tout, l’animation japonaise reste une réalité, en plus d’un refuge, et les productions des douze derniers mois écoulés ont autant droit à la postérité que les autres années. Quel faut-il donc retenir de 2020 en termes d’animes ?
Si les confinements et autres restrictions ont généré un temps considérable d’oisiveté, notre ennui n’a pas forcément été comblé par la japanimation. En effet, cette industrie n’a pas été épargnée par le Covid et le planning des diffusions s’en est vu fortement affecté. L’un des exemples les plus notoires est la troisième saison de l’épique Kingdom qui n’a su montrer au public que quatre de ses épisodes lors des mois d’avril-mars, avant d’entrer dans un hiatus qui ne prendra fin qu’au printemps 2021.
Malgré une période chamboulée, 2020 a continué de suivre les mêmes tendances que celles des années précédentes au niveau des genres représentés. Peut-être de manière encore plus prononcée qu’auparavant, nous retrouvons des touches d’internationalité ça et là, avec notamment une deuxième saison de la série d’aventure à l’origine française, Radiant, ou encore à ses côtés l’adaptation des manwha Noblesse et plus particulièrement le très attendu Kami no Tou : un battle royal avec des superpouvoirs qui n’a pas laissé un grand impact malgré un concept intéressant.
La vogue des résurrections d’anciennes franchises ne disparaît pas non plus. Je pense tout spécialement à Fruits Basket, un « shoujo » aux éléments fantastiques qui refait son apparition après deux décennies. Ce remake vise à être plus complète que son prédécesseur, et achèvera de retranscrire l’ensemble du manga en 2021. Cependant, elle m’a pour l’instant pas davantage convaincue par rapport à la version « old-school », tout aussi imparfaite malgré un charme certain.
Nous pouvons également inclure à cette tendance le nouveau cyberpunk Ghost in the Shell 2045, qui se veut être le successeur des deux grands Stand Alone Complex des années 2000. Ce nouvel anime, à la 3D très discutable, ne parvient pas à faire honneur à son héritage, même s’il peut encore se rattraper, les derniers épisodes étaient encourageants après tout, avec sa deuxième moitié, prévue en 2021.
Si GitS 2045 est un nouveau raté à ajouter sur la liste des initiatives Netflix, celui-ci peut se réjouir de son premier anime original réussi, selon moi : Great Pretender. Cet Ocean’s eleven sauce nippon, aussi fringant que divertissant, est le type de série facilement recommandable qui plaira à un large public. Dommage que sa dernière ligne droite ne convainc pas autant.
Entre les déceptions et les inachevés, cette brève rétrospective n’a jusqu’ici rien de resplendissant. Néanmoins, je peux citer de nombreuses oeuvres qui pourront, selon vos exigences et vos attentes, valoir le coup.
La saison d’hiver en particulier a eu droit à un lot non-négligeable d’animes captivants. Dorohedoro par exemple a su compter sur un univers distinct ainsi qu’une trame prenante, en plus de son côté sanglant et humoristique. Je mentionnerai également Pet, un thriller supernaturel criblé de défauts mais dont l’écriture m’a plus d’une fois impressionné. Enfin, Eizouken ni wa te wo dasu na!, qui nous parle de la création d’anime, s’inscrit comme une série solide de la part du studio Science Saru : une ôde à la créativité, complémentée par des visuels expressifs judicieux.
Pour le printemps, deux titres me viennent directement en tête. Tout d’abord, Nami yo kiite kure, une série sur la radio mais surtout une comédie dans le monde du travail possédant une galerie de personnages biens écrits malgré quelques anicroches dans ses épisodes, à commencer par son introduction. Ensuite, Kakushigoto : une autre comédie sur la vie d’un mangaka, qui réussit par ailleurs à dépeindre une relation père-fille terre à terre et touchante.
Je ne peux malheureusement pas tellement aborder les saisons suivantes car en vérité il me reste une poignée de découvertes à accomplir. L’été a été à mes yeux une période désertique, en particulier pour les nouveautés. L’automne semble s’en sortir largement mieux et j’attirerai l’attention sur Maoujou de Oyasumi, une série humoristique assez atypique mais drôlement efficace.
En ce qui concerne un éventuel coup de coeur, je n’ai pas un titre spécifique à partager mais je tiens à souligner, non sans plaisir, que 2020 a été riche en séries sportives de haute volée. Il y a bien sûr eu la troisième saison de Chihayafuru mais aussi la quatrième d’Haikyuu sans oublier la suite de Major 2nd que j’ai allègrement dévoré.
Une des caractéristiques de la japanimation de 2020, et la raison pour laquelle je n’en ai pas encore fini avec elle, est qu’il n’y a pas eu de choix évidents, pas de prééminences ni de chefs-d’oeuvre pour canaliser les opinions en quelques voix distinctes et concluantes. Au lieu de cela, il nous faut creuser, et creuser encore, au milieu de séries compétentes ou inégales pour déterrer notre convenance, sans particulière brillance. Le bilan sera pour certains amère, à oublier comme le reste. Pour ma part, j’ai tout de même trouvé un grand nombre d’heures d’agrément dans ce millésime et j’encourage tout le monde à piocher dans ces listes vos envies à coeur ouvert, afin de le remplir d’un peu de bonheur.