Wednesday:
Je pense que vous vous être trompés de soirée déguisée les gars.
C'est les aventures d'une émo goth' à l'école des freaks autrement dit les marginaux brimés dans les bahuts cainri qui font d'ailleurs sécession pour se retrouver entre eux (entre outcast) sauf qu'ils incarnent le bestiaire de la littérature fantastique du 19e siècle.
On est du pur teenage movie U.S avec une transposition plutôt littérale du microcosme lycéen, la loup-garou pastel des réseaux sociaux qui navigue entre deux eaux, la sirène qui règne en reine des abeilles etc.
Wednesday quant à elle c'est la réhabilitation de l'anti-héros adolescente à la
Daria, qui propose un rôle de meuf qui fait ce qu'elle veut en s'en battant la race de l'opinion des autres, une perspective plus pertinente que celle de la populaire blonde d'Instagram qui veut être reine du bal et sortir avec le bo zack.
Ensuite le point crucial c'est de profiter du format série pour penser le personnage autrement que le rôle de Nina Ricci, à savoir inscrire la gamine glauque dans un environnement social en tant que lycéenne mais surtout en tant que jeune femme.
L'intérêt est donc de voir les choix que fait Wednesday en tant que marginale parmi les marginales et qui nous évite l'écueil de la p'tite fleur fragile qui fini par éclore en apprivoisant son milieu, en plaçant son anti-héros là où on ne l'attends pas forcément.
Je crois que cet extrait résume très bien le
parfait numéro d'équilibriste de la jeune Ortega.
L'actrice réussit exprimer toute une palette d'émotions en gardant un visage impassible malgré l'effort y compris de la sensualité... soit les enjeux d'écriture autour du personnage lui-même indépendamment de l'histoire. (très joliment filmé d'ailleurs, le jeu des lumières, la choré entre du
Thriller et du
Pulp Fiction.)
Bref, je crois pas que la série ait jamais eu le désir de vendre quoi que ce soit d'autre et je vois pas le mensonge sur la marchandise...
P'tite parenthèse pour Gewndoline Christie, la géante guerriere garçon manqué de GOTS, qui décidement prouve qu'elle sait jouer à merveille le rôle de l'impéccable bourgeoise Anglaise aux lèvres pincées et accessoirement que le blond platine a été crée pour elle (et Tilda Swinton).
Quant à Burton je le trouve au contraire plutôt sur le coup, déjà parce qu'avant
Twilight y'a eu
Chaire de Poule dans la veine horrifique pour ados', un terrain propice pour le réal' vieillissant de
Beetlejuice.
D'autre part le teenage movie/série est une valeur sûre en terme d'investissement, suffit de voir le catalogue de Netflix.
Prêter son nom à la reprise d'une oeuvre désuète mais dont le style fantastico-macabre donne l'opportunité de créer une série façon
Harry Potter - dont la série reprend la trame depuis son héros défiant l'autorité jusqu'au découchage de nuit pour aller investiguer dans la forêt interdite - est un choix judicieux à tous les niveaux surtout si le personnage principal est une femme.
D'ailleurs le lycée c'est stable comme les anime Japonais, hop saison 2 l'année prochaine pour la deuxième année de Wednesday comme Harry là encore. OKLM.
Bref, c'est une oeuvre dont il faut accepter le postulat de départ avant même de pouvoir espérer l'apprécier un peu comme
Cobra Kai qui met en scène le comeback des has-been d'après une franchise mythique mais définitivement ringarde.
J'ai enfin regardé le dernier épisode, c'était une conclusion très satisfaisante, il était temps.