Aah, la série Dragon Quest.. 7 épisodes tous plus moches les uns que les autres, aux histoires aussi passionnantes que : "Ouh! Non! Le royaume est en danger! La princesse est kidnappée! Mais... Que vois-je? Le fils de l'ancien héros du coin qui s'avance, une épée résolue (?) à la main! Ouf.. Nous sommes sauvés!"
Ah c'est sûr que ça cassait pas trois doigts à Django Reinhart mais ça avait le mérite d'être efficace. Après tout, le mythique Zelda ne se vantait pas d'un scénario plus alambiqué.
Ben oui, mais alors qu'est que c'était sympa! Aussi vilains, mal foutus, sans animation fussent-ils, les Dragon Quest ont toujours eu un charme incroyable. Ça marchait à tous les coups. Des personnages hauts en couleurs (8 souvent, couleurs), et une foule de petites idées qui nous laissaient scotchés devant notre petite télé pendant des dizaines d'heures. Des collections de médailles, des concours, des animaux à attraper et à élever, sa propre ville, bref une tonne de trucs complètement inutiles à l'histoire principale, mais qui enrichissaient le jeu pour notre plus grand plaisir.
Seulement, bon, au bout d'un moment on se dit qu'un poil de qualité graphique en plus ça ne ferait de mal à personne. Arrive donc Dragon Quest 8, l'Odyssée du Roi Maudit. Et là, miracle : un Dragon Quest toujours aussi efficace, bourré de quêtes annexes extrêmement sympathiques, avec des personnages (parlant cette fois-ci, et plutôt bien) super attachants (un voleur, une magicienne aux courbes certifiées mangas, un Paladin bellâtre), mais surtout absolument superbe. Le chara-design, par Akira Toriyama, l'animation, les décors (beaucoup d'extérieurs, yeah!), tout est de très belle facture.
Les combats et le levelling sont classiques, certes, mais on ne perd jamais l'intérêt d'avancer dans une histoire qui, une fois n'est pas coutume, est assez bien ficelée. D'autant qu'elle recelle en son sein un argument auquel je suis très sensible : on ne sait rien du personnage principal, qui semble porter un lourd secret. Qui est-il? D'où vient-il? Sait-il que le bandana, vraiment, plus jamais? Et ça, j'adore. L'histoire du héros au passé inconnu qui se révèle petit à petit, je suis fan Et je ne suis probablement pas le seul. C'est l'une des raisons du culte voué à Final Fantasy 7 par exemple.
Bref, tous les ingrédients qui ont fait le succès de la saga Dragon Quest sont réunis dans son épisode le plus abouti, où l'effort a réellement été porté sur la réalisation. C'est beau, c'est fun, on parcourt les steppes à dos de tigre, on bataille du Golem à tour de bras, on fait sa popotte en fusionnant des objets, il y a toujours un truc à faire, c'est absolument réjouissant. Un grand RPG, pour petits et grands.
