Ayant trouvé l'ouvrage dans ma bilbiothèque de quartier, j'étais très curieuse de ce manga documentaire sur ledit phénomène des "puceaux tardifs" (c'est-à-dire au-delà de 30 ans sans avoir connu de relation sexuelle) au Japon.
Il était lui-même curieux car il m'a inspiré deux ressentis aux antipodes lors de la lecture. Le premier étant la découverte. Tourné comme un réel documentaire (sans aucune notion de comédie ni de parodie), avec des articles / interviews / statistiques illustrant chaque fin de chapitre, le manga est une véritable enquête sur le terrain qui raconte des points de vue vrais de personnes existant bel et bien. Les auteurs en expliquent même la genèse et leurs rencontres avec les protagonistes directement. Je l'ai trouvé intéressant pour cet aspect-là : véridique, concret et appuyé d'exemples réels.
Dans le même temps, le descriptif plutôt acerbe (voire même moralisateur) du narrateur, associé au style du dessinateur qui enlaidit les personnages, m'ont gênée à la lecture du manga. Pour le dire clairement, ils sont décrits (textuellement et graphiquement ; comme facilement visible sur la couverture) comme des cassos, véritables rebuts de la société, qui bavent sur les femmes, sont sales, n'ont aucun recul sur eux-mêmes, aiment les petites filles ou veulent des femmes vierges de leur âge qui se seraient gardées pour eux, et sont de toute façon socialement en marge.
C'est cet aspect cliché qui m'a quelque peu sortie de la lecture, comme si j'étais devant un reportage trash qui, sous couvert d'aborder un sujet de société et apporter des explications sur cette situation, se moque ouvertement et sans un brin d'humour de ces personnes.
Le sujet est intéressant, c'est un réel problème social, mais la façon de tourner en dérision les huit cas traités ici n'est à mon sens pas la meilleure façon de faire.