Malgré son graphisme très old school, un manga de très loin supérieur à la série TV des années 1980 (Embrasse-moi Lucile en VF). Cela risque de piquer les yeux pour certains alors qu'il sent si bon...la nostalgie !

Ces dessins à l'ancienne sont relevés par un humour décapant dès les premières pages du tome 1. On se rend compte que l'animé a pas mal chamboulé le scénario de base. Véritable comédie romantique, on rit aisément aux aventures amoureuses de Yaekko (Lucile) et des “tourments” de son entourage (surtout ceux de son père). En observant attentivement les cases, on se rend compte que la mangaka savait distiller des petits détails comiques qui font mouche, sans parler de l'histoire beaucoup plus mature. L'animé s'était évertué à rabaisser l'âge de l'héroïne pour mieux correspondre aux critères du classique triangle amoureux. On l'a voyait alors longuement hésité avec une attitude de gamine refusant un peu de grandir (au départ de la série).

Concernant les autres personnages, le Go (Mathias) du manga se révèle sous un autre jour, Satomi (Tristan) aussi. Hashizo (Benjamin) est moins tête à claque et le chat Giuliano (Roméo) toujours aussi obèse. Malheureusement, un important personnage fut totalement squizzé, on se demande bien pourquoi tant il était intéressant. Avec seulement 4 tomes, l'histoire avancera plus vite que les 42 épisodes de l'animé. Le dernier est sans aucun doute le meilleur. Hormis la fin très satisfaisante, les méandres de l'amour sont excellemment retranscrits. Point bonus : une surprise de taille viendra au travers d'un petit personnage qui avait été à peine, lui aussi, esquissé dans la série TV. Dans le manga, ce personnage devient magnifique de sensibilité et de maturité.

Aishite Knight est donc un concentré de surprises pour ceux/celles qui ont aimé l'animé. Plus fort dans le ressenti des émotions, je le recommande chaudement malgré sa réédition aux couvertures girly rose, vert, violet, orange avec paillettes (non non, vous ne passerez pas pour une adolescente attardée ^^)

Zut alors, quel crime de lèse-majesté ! J'allais oublier de parler d'un des thèmes importants du manga: la musique rock des années 80 où on voyait encore un chanteur, une batterie, une synthé et un bassiste, le tout sans remix de vieux tubes piqués des années 60 a 90 ! Bien sûr, vous couperez pas aux maquillages glamour, attitude et habits de scène super kitchissime ainsi que la présence haut en couleur de Sheller, personnage à la sexualité trouble. Que dire des paroles des chansons qui parlent évidemment...d'amour. L'amour fait chanter les hommes, non? Alors profitons-en en tant que lectrice. Le piège est si agréable...

C'est vrai que Aishite Knight date d'il y a 30 ans, qu'il n'est pas révolutionnaire dans son genre. Toutefois, il possède une qualité d'écriture simple et touchante qui évite intelligemment la lenteur trop prononcé des shojos actuels. Les remakes étant à la mode, je rêve d'une nouvelle version plus fidèle de ce manga. L'adaptation TV ne rendant pas du tout hommage au talent de Kaoru TADA, auteur également de Itazura Na Kiss.

Voilà, une fois la dernière page tournée, il ne reste plus qu'à revenir à la réalité du jour moins romantique. L'espace d'un instant, le refuge dans la fiction rappelait les très beaux souvenirs de rêverie adolescente ainsi que les véritables expériences vécues en amour.

C'était mieux avant ! crie ma tête !

C'est mieux maintenant ! crie mon cœur !