Que l'on soit clair dès le départ : Angel Heart n'est pas la suite de City Hunter. Plusieurs évènements le prouvent.
Ce qu'a voulu Hojo, c'est faire du City Hunter sombre. Pour sa nouvelle série, dont il avait prévu qu'elle tournerait autour de l'histoire d'un tueur à gages, devant les attentes de millions de fans souhaitant un retour du nettoyeur (alors qu'il ne voulait plus continuer les CH), il s'est dit : et si Ryo avait perdu Kaori, que serait-il devenu ? Mêlant cette idée à celle du tueur à gages, Angel Heart était né, City Hunter connaissait un nouveau départ radicalement différent. On peut donc voir une réinterprétation de City Hunter là-dedans.
Le style de dessin est postérieur aux expériences multiples de Hojo sur d'autres séries : les trop peu connus "Family Compo", le court mais intéressant "Rash" par exemple. Résultat, un dessin très sombre, très détaillé, le meilleur que Hojo sensei ait pu réaliser avec les Family Compo. Le scénario ne tourne plus en rond, comme les derniers tomes de City hunter qui viraient presque au Cosplay (mais quelle profession allait avoir la nana que Ryo devrait aider et tenter de se faire :p ?), on a beaucoup plus un appel aux sentiments, déchiré de voir Ryo désespéré de la mort de Kaori, ému par Saeko et l'histoire autour de Makimura (son assassinat ici étant plus abouti que dans City Hunter pour moi), et surtout on gravite autour de A-Xiang, de manière presque voyeuse tant elle est attachante. L'humour tarde parfois à prendre le pas, mais que les amateurs de mokkori et de gros marteaux se rassurent, Ryo se fait toujours autant martyriser !
18 volumes sont parus au Japon (et une magnifique artworks en tirage limité que tout malade de Hojo doit se procurer)... En France, on arrive à 10 tomes, dans une édition Panini Comics plutôt bien faite (vu les prix/tome, presque 10€, tant mieux T_T" !).
Bref 10 sans hésiter. Et je ne mettrai pas cette note souvent.
Merci, merci Hojo Sensei.